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Physique impliquée dans la guitare électrique

Publié le 02/05/2024

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« La physique impliquée dans l’usage d’une guitare : L’histoire simplifiée De nombreuses marques se sont engagées dans la brèche solid body initiée par Fender et Gibson.

Citons sans prétendre à l’exhaustivité : les américains Rickenbacker, Gretsch, Epiphone, les britanniques Burns et Vox, l’allemand Höfner, le suédois Hagstrom, l’italien Eko, le français Jacobacci, les japonais Ibanez, Yamaha, Tokai et Aria. Ces derniers ont commencé leur production de solid bodies par la réalisation de copies des guitares américaines créées par Fender et Gibson.

Parmi les constructeurs étant apparus plus récemment, citons les américains Parker et Steinberger qui se démarquent à la fois par leurs dessins innovants (la série Synapse de Steinberger propose des guitares sans tête, voire figure 1.5h) et par l’emploi de matériaux tels que le carbone ou le graphite, les américains Schecter, Paul Reed Smith, B.

C.

Rich, Jackson, Dean et Music man, les français Vigier et Lag, le japonais ESP, le coréen Cort ou encore le canadien Godin.

Tous les fabricants cités précédemment ont la particularité d’être des industriels assurant une production de masse de leurs instruments.

Par exemple, l’entreprise Godin guitars a une production annuelle d’environ 50 000 guitares électriques 10.

C’est peut-être en ceci que la guitare électrique solid body se démarque de la manière la plus radicale de la plupart des autres instruments de musique : dès son origine, elle a été conçue pour être produite en série.

Le constructeur Fender a délibérément choisi de simplifier au maximum l’objet « guitare », afin de faire produire ses instruments à la chaîne par des ouvriers non forcément formés aux techniques et savoir-faire des luthiers.

La Telecaster est en effet de conception simpliste et d’aspect brut (la guitare sera surnommée « la pelle », « la planche » ou « la pagaie » par ses détracteurs !).

La réalisation de guitares électriques solid body est possible à moindres coûts : main d’œuvre peu qualifiée, matériaux pas forcément considérés comme « nobles » en lutherie traditionnelle, formes et assemblages rudimentaires garantissent la réussite d’une production de masse.

L’expansion planétaire des musiques populaires issues du blues et du rock ’n’ roll, la starification des interprètes de ces musiques, et la production de masse couplée à la distribution à l’échelle mondiale des guitares électriques solid body qui permet à chacun de s’identifier aux guitar heroes (hérauts ?), renforcent la domination de l’industrie sur l’artisanat dans le domaine de la guitare électrique solid body. Une pratique minoritaire chez les guitaristes électriques consiste néanmoins à travailler avec un luthier artisan 11 .

Parmi les apports de la collaboration avec un luthier, on peut citer : ➢ la possibilité de réaliser un design original ; ➢ la possibilité de formuler des commandes spécifiques et de personnaliser ses instruments (notamment obtenir des variantes non disponibles sur le marché) ; ➢ la possibilité de se faire construire des instruments sur mesure ; ➢ la possibilité de se faire construire des copies d’instruments industriels, avec l’assurance d’une qualité artisanale. Une approche située de la perception musicale Notre but est d’étudier la perception qu’a le musicien (dans une forme particulière qui est celle du guitariste électrique) de son instrument.

Cette étude est dite « située », c’est-à-dire que la perception du musicien est étudiée in situ, en situation, de jeu habituel notamment.

Etudiant la perception de praticiens de la musique, il nous est essentiel de faire usage d’une approche de la perception liée à l’action : le sujet n’est pas un simple récepteur d’informations, il participe à et évolue avec son environnement, et sa perception est orientée par ses actions, buts et usages.

Ces remarques sont liées à la notion de « validité écologique » d’une expérience en psychologie, et des précisions sont apportées à ce sujet en première section.

En situation ordinaire, l’humain utilise ses connaissances structurées selon les catégories dites « naturelles » : c’est l’objet de la section suivante.

Enfin, notre démarche utilisant ces concepts de validité écologique et de catégories naturelles s’inscrit dans le champ de la psychologie et de la linguistique cognitives, c’est ce dont il sera question. La notion d’écologie des situations expérimentales La notion de « validité écologique » des situations expérimentales a été premièrement introduite par Gibson pour des expériences concernant des stimuli visuels [Gibson 1986], mais est préfigurée par [Brunswik 1943 1952 1956] (cités par [Guastavino 2009]). Nous nous appuyons sur les travaux de [Guastavino 2003 2009; Cance 2009] pour présenter cette approche.

La validité écologique d’une situation expérimentale découle du questionnement sur la validité de l’utilisation de stimuli analytiques et contrôlés dans l’expérience elle-même.

En effet, dans ce contexte, le stimulus n’a pas de signification intrinsèque : la signification qui lui est donnée dépend de l’environnement dans lequel le sujet évolue, des connaissances préalables du sujet, de la tâche à effectuer et du degré d’expertise du sujet, qui sont égalemenent porteurs de sens et constructeurs de la perception et de l’interprétation des stimulations.

Pour pouvoir être étudiés de manière contrôlée en laboratoire, les évènements de la vie extérieure au laboratoire qu’on souhaite étudier doivent être « re-présentés » [Cance 2009] sous forme de stimuli lors du test en laboratoire.

S’assurer de la validité écologique du test en laboratoire, c’est s’assurer que des résultats de celui-ci peuvent être tirés des résultats valables en situation naturelle.

Le dispositif expérimental, pour avoir une validité plus générale que le simple contexte de laboratoire, et ne pas.... »

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