Paul SIGNAC:MOULINS A MONTMARTRE.

« Paul SIGNAC MOULINS A MONTMARTRE Comme un adieu à l'impressionnisme , Signac peint ces quelq1,1es moulins sur la butte Montmartre évoquant le Paris de la fin du XIX• siècle ...

Puis il se convertira au pointillisme.

Encore influencé par les impressionnistes , notamment Pissarro et Guillaumin, Signac brosse , au début des années 1880 , plusieurs vues , tout empreintes de mélancolie, de Paris · et de la banlieue .

Van Gogh se souviendra de cette œuvre , dédiée à son ami peintre Cuvillier , lorsqu' il représentera lui-même des scènes de la Butte deux ans plus tard.

Signac exposera ses premières œuvres en 1 8 84 avec le groupe des Indépendants, qu'il avait cofondé , puis en 1886 , lors de la Neuvième Exposition impressionniste, au côté de Pis­ sarro , Degas, Gauguin et Seurat.

L'ŒUVRE Cette vue de Montmartre nous révèle à quel point , à Paris , la campagne côtoyait encore la ville.

Juchés sur une petite colline , des mou­ lins semblent défier la progression irréversible de l'urbanisme .

Une frêle palissade protège un terrain inculte qui sera bientôt livré à la convoitise des promoteurs immobiliers.

Sur le trottoir, un arbre rachitique , déjà massacré par l'homme , semble agoniser à côté d' un réverbère tout neuf.

Vision triste d'un univers en voie de disparition , dont même l' homme est ici exclus.

Signac n'hésite pourtant pas à peindre la ville avec les couleurs les plus claires: le trottoir et la rue sont d'un jaune vif qui s'harmonise Van Gogh auss i tombe sous le charme des moulins de la «campagne » montmartroise .

,.

Paul SIGNAC 1863-1935 • Moulins à Montmartre • Huile sur toile 35 cm x 27 cm • Signé et daté bord gauche, «A l'ami Cuvillier, P.

Signac, Montmartre 84,.

• Peint en 1884 • Localisation : Paris, musée Carnavalet • Expositions : Paris , 1960, 1961 avec les touches orange de la palissade.

En revanche, le terrain vague est rendu avec des touches fragmentées bleues, vertes et brunes, alors que les moulins sont traités dans un mauve grisâtre.

LA CRITIQUE Dans les années 1880, de nombreux cri­ tiques n'ont toujours pas accepté l'impression­ nisme .

Raoul dos Santos , du Moniteur des Arts , reproche à Signac «son manque de finesse dans les divers tons ».

Roger Marx se contente de noter l'influence de Pissarro dans le goût du peintre pour «ce système de touches multicolores ».

L'HISTOIRE Le tableau a appartenu au peintre Cuvillier , avant d'être acquis par M.

et Mme D.

David­ Weill , qui en tirent don au musée Carna­ valet en 1955.

LA COTE Il est rare de trouver des Signac de la même époque en, vente publique.

Une autre vue de Paris, L'Echafaudage du Sacré­ Cœur, de 1882 , s'est vendue 160100FF (env.

29 000 dollars) à Londres, en 1992.

Mais ses huiles plus tardives, surtout celles qui sont d'un éclatant pointillisme, peuvent dépasser 3 millions de FF (550 000 dollars).

Les aquarelles, qui ont fait sa réputation, coûtent entre 15 000 et 120 000 FF (2 700 et 22 000 dollars).. »