Paul SIGNAC:LA ROUTE DE GENNEVILLIERS.

« Paul SIGNAC LA ROUTE DE GEN EVILLIERS Rien à priori n'était fait pour séduire l'œil dans ce paysage que l'on dirait de null e part, avec ses arbres rabougris et ses rues anonymes.

Signac y voit comme un défi et, dans cette œuvre qui ressemble à une photographie, révèle un talent étonnamment moderne.

Signac, avant de se convertir aux idées et à la technique de Seurat, cherche sa voie.

Il a beaucoup appris des impressionnistes, et notamment de Monet qu'il admire.

Mais, dans cette toile, peinte alors qu'il a tout juste vingt ans, il choisit un sujet tout à fait original : un coin de banlieue désolé, un paysage qui res­ pire la mélancolie et l'ennui.

Ses aînés préfé­ raient, eux, traiter des paysages plus souriants.

LE LIEU Signac a planté son chevalet au carrefour de deux routes départementales à Gennevilliers , pas très loin de son domicile.

A cette époque, cette commune vivait le début de son industrialisation, tout en conservant une importante activité agricole .

Les JISines qu'on voit derrière le long mur se trouvent à Asnières.

LA COMPOSITION La toile est divisée en trois parties distinctes correspondant à trois types de paysages: au premier plan, l'urbanisme, avec les routes qui Pour compenser la sécheresse apparente du sujet , Signac a coloré en bleu l 'ombre de l'arbre.

Mais la tacture du tableau reste classique.

Paul SIGNAC 1863-1935 • La Route de GennePillkn, faubourg de Paris • Huile sur toile 7l,9em 91,6em • Inscrit, signé et daté eu bas, à droite, « ••• Chy P.

Sipae83 • • Peint eu 1883 • Localisation: Paris, muMe ci'Onay • Expositions: Paris, 1963, 1988 se croisent; au centre, un coin de nature; au fond, le monde de l' indus t rie, avec ses usines aux cheminées fumant~s.

Aucun être humain ne vient animer cette toile, dont la con struc­ tion repose sur de strictes oppositions de lignes.

L'ŒUVRE L'impression de sécheresse qui se dégage de cette œuvre est nuancée par l'u tilisation de couleurs vives.

Signac a pe int l'ombre de l'arbre en bleu et le trottoir en orange.

On retrouve ces deux «comp lémentaires:.

sur le toit des immeubles et dans le traitement du ciel.

L'HISTOIR E S~gnac, comme le prouve une dédicace, a offert ou vendu cette toile à un certain Mari­ chy.

Elle f igure ensuite dans la collection Goldschmidt à Par is , puis dans celle d'Irving Horace Vogel à Philade lphie.

Enfin, elle est l'objet d'une vente publique à New York en 1963.

LA COTE Une telle.Q!.Uvre de jeunesse de Signac est difficile à évaluer.

Les toiles plus tardives de cet artiste atteignent des sommes très élevées: plus de 6 millions de francs français (1 million de dollars).

On peut trouver des aquarelles à 150000FF (27000dollars).. »