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Paul Claudel

Publié le 09/12/2021

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Lorsqu'il entreprend ses études à l'École des sciences politiques, Paul Claudel a perdu la foi. En cette année 1886 il vit deux expériences décisives pour le reste de sa vie. C'est la lecture de l'oeuvre de Rimbaud en septembre, et l'illumination qu'il éprouve à Notre-Dame de Paris lors des vêpres du jour de Noël. En 1889 il écrit la première version de Tête d'or et entreprend aussitôt La Ville, qui est publiée en 1893. Pour s'assurer les moyens d'accomplir l'oeuvre qu'il entame, il passe le concours des Affaires étrangères. Il y est reçu premier. Son activité littéraire dans l'un des premiers postes qui lui est confié, le consulat de Boston, prouve qu'il s'est engagé dans la carrière qui lui permet d'écrire comme il l'a espéré. Il compose L'Échange, donne une seconde version de Tête d'or et traduit une pièce d'Eschyle. Diplomate en Extrême-Orient, il est à Shanghai, passe par le Japon, il visite la Syrie et la Palestine en 1899 et, après avoir hésité à entrer dans les ordres, il rejoint son poste de Fou-tcheou, où il reste jusqu'en 1905. Dans la même période il publie plusieurs titres, dont la première des Cinq Grandes Odes. C'est en Chine encore qu'il poursuit sa carrière diplomatique, à Pékin, et à T'ien-tsin qu'il écrit, entre autres, L'Otage. Pour la première fois, le nom de Claudel paraît au sommaire de La Nouvelle Revue française. Entre 1909 et 1916, sa carrière diplomatique le ramène en Europe. Ambassadeur après la Première Guerre mondiale à Tokyo, à Washington, il termine sa carrière de diplomate à Bruxelles en 1935 et ne se consacre plus qu'à l'écriture. C'est à la ténacité de Jean-Louis Barrault que Paul Claudel doit de voir Le Soulier de satin monté en 1943. La gloire, les succès et les honneurs ne cessent plus d'accompagner Claudel, qui est élu à l'Académie française en 1946 sans même avoir fait acte de candidature.

« Paul Claudel Lorsqu'il entreprend ses études à l'École des sciences politiques, Paul C laudel a perdu la foi.

En cette année 1886 il vit deux expériences décisives pour lereste de sa vie.

C'est la lecture de l'oeuvre de Rimbaud en septembre, et l'illumination qu'il éprouve à Notre-Dame de P aris lors des vêpres du jour de Noël.En 1889 il écrit la première version de Tête d'or et entreprend aussitôt La Ville, qui est publiée en 1893.

Pour s'assurer les moyens d'accomplir l'oeuvrequ'il entame, il passe le concours des Affaires étrangères.

Il y est reçu premier.

Son activité littéraire dans l'un des premiers postes qui lui est confié, leconsulat de Boston, prouve qu'il s'est engagé dans la carrière qui lui permet d'écrire comme il l'a espéré.

Il compose L'Échange, donne une seconde versionde Tête d'or et traduit une pièce d'Eschyle.

Diplomate en Extrême-Orient, il est à Shanghai, passe par le Japon, il visite la Syrie et la Palestine en 1899 et,après avoir hésité à entrer dans les ordres, il rejoint son poste de Fou-tcheou, où il reste jusqu'en 1905.

Dans la même période il publie plusieurs titres,dont la première des C inq Grandes Odes.

C 'est en Chine encore qu'il poursuit sa carrière diplomatique, à Pékin, et à T'ien-tsin qu'il écrit, entre autres,L'Otage.

Pour la première fois, le nom de C laudel paraît au sommaire de La Nouvelle Revue française.

Entre 1909 et 1916, sa carrière diplomatique leramène en Europe.

A mbassadeur après la P remière Guerre mondiale à Tokyo, à Washington, il termine sa carrière de diplomate à Bruxelles en 1935 et ne seconsacre plus qu'à l'écriture.

C 'est à la ténacité de Jean-Louis Barrault que Paul Claudel doit de voir Le Soulier de satin monté en 1943.

La gloire, lessuccès et les honneurs ne cessent plus d'accompagner C laudel, qui est élu à l'Académie française en 1946 sans même avoir fait acte de candidature. " Je veux être un vainqueur ! " C et aveu d'un vieillard de quatre-vingt-six ans résume curieusement l'art de vivre et l'art d'écrire de P aul Claudel. Né en 1868, famille de fonctionnaires, Champenois, de source paysanne et aristocratique, il porte en lui, comme il l'a déclaré, deux races.

Unetransplantation à Paris, une jeunesse solitaire, ne feront qu'exaspérer l'énergie sauvage qui éclate dans T ête d'Or.

Dans ce monologue lyrique, prophétieplutôt que pièce jouable, on découvre la hantise de Bonaparte, l'âpre voix du jeune Rimbaud, mais déjà le triomphe et l'amour apparaissent mêlés à la mort.Peu d'événements intérieurs viendront infléchir cette volonté de puissance toujours tendue mais on retrouvera leur prolongement dans toute l'oeuvre, de lamaturité jusqu'à la vieillesse : c'est d'abord la conversion, le jour de Noël 1886 à Notre-Dame, qui foudroie le jeune condottiere.

Puis ce sera, après sonséjour aux États-Unis et une tentative de vie monastique, la révélation de l'amour charnel et de ses déchirements.

De cette rencontre avec " Yse ", sur lepont d'un navire, naîtra le Partage de Midi, drame wagnérien, nouveau Tristan ou l'ivresse de la chute, l'anéantissement en une autre créature, ne font quemieux éclairer la misère de l'homme et la certitude du pardon.

L'oeuvre poétique ou théâtrale de C laudel, soutenue par la méditation quotidienne de saintThomas d'Aquin et de la Bible, par une doctrine toujours approfondie, saura désormais intégrer de plus en plus étroitement le hasard, l'accident et jusqu'auxapparences d'un monde éphémère, mais où tout, affirme Claudel, est allusion.

Une volonté d'ordre et d'unité d'une rigueur singulière, se combine à " cettepassion de l'Univers qui, déclare C laudel, m'a mis en marche dès l'enfance ". La carrière diplomatique où il est entré brillamment en 1890 s'accorde avec " sa fonction essentielle qui est de voir le monde ".

Passionné par son métier, ilest doué d'une véritable divination et d'un intérêt, rare à l'époque, pour l'économie.

Une osmose féconde s'établit dès lors entre son expérience defonctionnaire et son inspiration d'écrivain.

A Boston et à Chicago, il a découvert le rythme forcené d'une civilisation tentaculaire et sans doute aussi WaltWhitman, auquel il doit, autant qu'à la Bible, sa conception du verset basé sur la respiration.

La vision de cette Amérique brutale et ivre de sa force, ill'exprime dans L'Échange.

La C hine lui inspirera, en dehors du Partage de Midi, les Cinq Grandes O des où déjà le poète catholique entonne à la face duCréateur et de la Création un splendide Magnificat.

Mais dans ce riche humus des civilisations mortes va croître aussi, en même temps que laConnaissance de l'Est, le cycle théâtral de L'A rbre.

Le Repos du Septième jour évoquant la C hine millénaire, où Le Fils du Ciel préfigure le Christ, y voisineavec La Jeune Fille V iolaine, d'inspiration chrétienne qui rejoint les mystères du M oyen Âge.

La V ille trahit l'héritage symboliste, mais les tragiques grecs,Shakespeare et Lope de V ega effaceront de plus en plus l'influence de M aeterlinck.

Dans la Cantate à trois voix, dans l'O de à Dante, Claudel atteint alors lapoésie pure, le lyrisme le plus décanté. Les séjours de C laudel en Europe centrale introduisent dans l'oeuvre de nouveaux thèmes : la libération des nationalités, l'oppression d'Israël.

C ette lutteentre le Passé et l'Avenir nourrit, malgré une affabulation historique un peu gênante, L'Échange.

Mais comme il en a conscience lui-même, C laudel avec LePain dur atteint, à travers des personnages individualisés dont il n'est plus le " souffleur ", une âpre vérité dramatique.

A u monologue de Tête d'Or ou duPartage de Midi succède une polyphonie.

L'Italie et le Brésil développeront la prise de conscience d'un style baroque amorcé à P rague.

Devant lui se déploiel'univers de la Contre-Réforme, la C oupole de Saint-Pierre, la bataille de Lépante, l'Europe s'étend à l'A frique, l'Espagne à l'Amérique des conquistadores.C'est à son retour d'A sie, au Japon, que ce mariage des races et des civilisations va se traduire par le génial Soulier de Satin.

L'inspiration du poète devientsans effort cosmique et vraiment catholique.

Elle embrasse les continents et décrit, avec une puissance bouleversante, l'appel des âmes et des corps àtravers le temps et l'espace.

Mais comme le Tintoret dans ses dernières C ènes, Claudel mêle des êtres célestes aux acteurs terrestres.

Le dialogue entreDona Prouhèze et son A nge Gardien est aussi déchirant que les adieux de Rodrigue et de Prouhèze.

Claudel a dit l'essentiel.

Son Christophe C olombressemble à Rodrigue et dans son Histoire de Tobie flotte le souvenir d'Y se et de Mesa, cette fois victorieux de la mort.

M ais dans ses recueils d'articles,ses farces lyriques, ses projets de ballet, ses livres d'exégèse, Claudel déversera pendant trente ans le trop-plein de " cette conversation intérieure "sillonnée d'illuminations.

Poète national, il sera à la fin de sa vie l'un des dramaturges les plus joués.

M ais il achève encore deux chefs-d'oeuvre : le textede L'Oratorio d'Honegger sur Jeanne d'A rc, et cette " introduction à la peinture hollandaise " qui le classe au premier rang des critiques d'art, entreBaudelaire et Delacroix. Paul Claudel a accompli son oeuvre, et son voeu profond de faire de la poésie " une évangélisation progressive de toutes les régions de son intelligence "est exaucé.

C e patriarche de la Bible, comblé d'ans et de travaux, est entouré de la tendresse des siens et de la ferveur de la foule.

Il parle une dernière foiscomme Simon A gnel, Mesa ou Rodrigue : " Qu'on me laisse tranquille, je n'ai pas peur.

" Il meurt comme un chevalier, cuirassé dans sa foi incorruptible,comme un pèlerin qui, après une longue route, a touché le tombeau du C hrist et peut fermer les yeux. Cet éternel exilé a construit à travers ses errances la plus vaste des patries.

C et homme dont l'accent avait gardé la saveur du terroir a été bien plus queLarbaud ou Cendrars un grand cosmopolite dont l'oeuvre se déploie sous toutes les latitudes, de même qu'elle s'incarne aux moments les plus divers del'histoire : la C hine des premiers empereurs, la France médiévale, l'Espagne de la C ontre-Réforme, la France à la veille de la Restauration, l'Europe déchiréeau milieu du XIXe siècle par l'éveil des nationalités, l'Amérique et l'Asie à l'aube du XXe siècle.

A ce Croisé, toujours prêt à fonder un royaume au milieu desennemis, des incroyants ont reproché le prosélytisme intempérant dont témoigne sa correspondance avec Gide, avec Suarès, avec Fournier.

Descatholiques se sont étonnés d'une foi sans " crainte et tremblement ".

Des puristes ont blâmé son affectation d'archaïsme ; des esprits délicats n'ont pasgoûté les éclats de cette bouffonnerie grotesque qui rappelle l'invention des imagiers de cathédrales.

De fervents admirateurs préfèrent les premièresversions de ses pièces aux dernières.

Ils écartent les poèmes de circonstance qui recherchent l'enluminure, le trait appuyé des images d'Épinal et lesaffirmations abruptes dont le poète fut prodigue à la fin de sa vie.

Il n'en demeure pas moins que Paul C laudel a renouvelé la poésie religieuse et la figure dupoète en face de la Création et du Créateur. " A travers le nouveau en marche vers l'Éternel ", ce voyageur parvenu au but s'écrie tel Rodrigue : " Le Globe ! Une pomme qu'on tient dans sa main ! " Il aproféré dans ses drames, sa prose et ses vers " la parole totale de Dieu ".

Et cet homme qui souffrit d'être toujours déraciné, a dessiné de C onnaissance del'Est à L'Introduction à la peinture hollandaise, de Partage de Midi au Soulier de Satin, des Cinq Grandes Odes à La Cantate à trois voix, une nouvellechaîne de hauteurs dans la littérature française.. »

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