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Claudel, Paul.

Publié le 06/12/2021

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Claudel, Paul.
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PRÉSENTATION

Claudel, Paul (1868-1955), écrivain et auteur dramatique français d'inspiration catholique, auteur du Soulier de satin.

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ANNÉES DE FORMATION

Né à Villeneuve-sur-Fère-en-Tardenois, dans l'Aisne, Paul Claudel vint s'installer à Paris avec sa famille en 1882, et poursuivit ses études au lycée Louis-le-Grand ; c'est là qu'il commença à s'essayer à la littérature.
Par-delà les errances auxquelles devait le conduire sa vie de diplomate, par-delà la découverte de la poésie à travers l'oeuvre de Rimbaud, qu'il lut pour la première fois en 1886, l'épisode fondateur de la vie de Paul Claudel fut assurément sa
révélation de la foi catholique à l'occasion de Noël 1886. Il la décrivit en ces termes à André Gide : « En un instant mon coeur fut touché et je crus. Je crus d'une telle force d'adhésion, d'un tel soulèvement de tout mon être, d'une conviction si
puissante, d'une telle certitude ne laissant place à aucune espèce de doute que, depuis, tous les livres, tous les raisonnements, tous les hasards d'une vie agitée, n'ont pu ébranler ma foi, ni à vrai dire la toucher. «
Après deux essais, Fragment d'un drame et l'Endormie, Claudel écrivit en 1890 sa première oeuvre dramatique, Tête d'or (première version) où il transpose sur le mode symbolique le combat intérieur que représentait sa conversion. Il composa
ensuite les premières versions de deux grands drames, la Ville (1893), qui évoquait encore le bouleversement de sa conversion, et la Jeune Fille Violaine (achevé en 1892, repris en 1901), qui illustrait la douleur et les bienfaits du sacrifice et qui
préfigure l'Annonce faite à Marie (1912).
L'oeuvre dramatique de Claudel se voulait « catholique, donc universelle « ; dès Tête d'or, elle est caractérisée par la liberté de sa dramaturgie et son baroquisme, par le rejet des règles, de la mesure et de la séparation des genres. Tous ses grands
textes dramatiques furent immédiatement suivis de plusieurs réécritures, les nouvelles versions allant vers la concentration de l'intrigue et vers une plus grande discipline du lyrisme.

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VOYAGES DIPLOMATIQUES

Après qu'il fut reçu au concours des Affaires étrangères (1893), Paul Claudel passa une grande partie de sa vie comme diplomate à l'étranger : nommé vice-consul à New York puis à Boston en 1893, il rencontra l'Orient lorsqu'il fut nommé consul à
Shanghai en 1895, puis vice-consul à Fuzhou. Il séjourna en Chine jusqu'en 1909, avant de poursuivre sa carrière en Europe, en Amérique et au Japon.
L'Échange, écrit lors de son séjour en Amérique, donne une représentation à la fois symbolique et concrète de l'Amérique du XIXe siècle. En 1900, dans une lettre à Schwob, l'auteur en définissait ainsi le sujet : « L'esclavage où je me trouvais en
Amérique m'était très pénible, et je me suis peint sous les traits d'un jeune gaillard qui vend sa femme pour recouvrer sa liberté. «
Pendant les quatre premières années de son séjour en Asie, Claudel écrivit un nouveau drame, un drame théologique, le Repos du septième jour (1901), ainsi que la première partie d'une oeuvre en prose, Connaissance de l'Est (1900), qui se présente
comme une méditation du poète sur la vocation sacerdotale et monastique à laquelle il aspirait.
Rentré en France au début de l'année 1900 après un périple en Terre sainte, Claudel fit une retraite à Solesmes puis se rendit au monastère bénédictin de Ligugé qu'il dut quitter sur le conseil de ses supérieurs, incertains de sa vocation. Sur le bateau
qui le ramenait en Chine, il avait rencontré une jeune femme mariée, Rosalie Vetch, avec laquelle il vécut une liaison longue et tourmentée. Cette jeune femme lui inspira le personnage d'Ysé dans Partage de midi (1906), transposition littéraire du
drame vécu par Claudel au cours de cette relation et après la rupture, survenue en 1904.
Finalement marié avec Reine Sainte-Marie-Perrin, il fut nommé à Pékin en 1906 et y écrivit ses Cinq Grandes Odes (1910), poèmes marqués par la liturgie et fourmillant de traductions littérales de textes latins. Avec le Processionnal pour saluer le
siècle nouveau (1911) se confirma sa volonté délibérée de faire de l'acte poétique une prière à part entière.

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RETOUR EN EUROPE

À partir de 1908, Claudel se consacra de nouveau au théâtre pour donner une trilogie dite « des Coûfontaine « sur la société du XIXe siècle : l'Otage (1911), le Pain dur (1918) et le Père humilié (1920). « Je voudrais composer un cycle de drames ne
produisant pas seulement des personnages, mais l'ensemble des moyens étranges, multiples et convergents par lesquels ces personnages eux-mêmes sont produits pour les fins prévues de Dieu. « En 1909, il fut nommé à Prague. C'est dans le même
temps qu'il écrivit la troisième version de la Jeune Fille Violaine, sous le titre l'Annonce faite à Marie. Montée en 1912 dans une mise en scène de Lugné-Poe, cette pièce fut la première de Claudel à être jouée.
Claudel traversa alors une période pénible qui le marqua fortement : son père mourut sans s'être laissé conduire à la foi et sa soeur Camille, que son amour pour Rodin avait mené progressivement à la marginalité et à l'isolement, fut internée sur
ordre de la famille. Nommé à Francfort en 1911, Claudel y acheva la Cantate à trois voix (1913), travailla à un livre sur l'Extrême-Orient, Sous le signe du dragon, publié en 1948, et à des études théologiques. Dans le même temps, il écrivit Protée,
un drame qu'il décrivait comme une « énorme bouffonnerie « et dont une version remaniée fut publiée en 1927.

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ABOUTISSEMENT DE L'ÉCRITURE DRAMATIQUE : LE SOULIER DE SATIN

Après une mutation à Rio de Janeiro, Claudel fut nommé ambassadeur au Japon où il écrivit en 1921 son oeuvre la plus importante, le Soulier de satin (publié en 1929) dont la représentation intégrale dure plus de onze heures. Ce drame historique,
catholique et mystique, qui mêle le lyrisme du drame amoureux aux interventions du surnaturel et aux scènes comiques -- le comique étant conçu comme l'aboutissement même du lyrisme --, représente un défi aux catégories génériques et
esthétiques en usage. L'action de ce drame se situe aux quatre coins du monde, de l'Amérique à Mogador ou à la bataille de Lépante, et l'oeuvre relève formellement d'une esthétique baroque. Le cadre espagnol ne procède pas de la couleur locale ni
du choix de la vérité historique, mais relève de la fiction poétique.

Claudel définissait ainsi, en 1924, cette esthétique du mélange et de la profusion : « Il y a plusieurs sujets qui sont développés simultanément, se chevauchent les uns les autres. C'est composé, si vous voulez, à la manière d'une tapisserie. Il y a un
fil jaune, un fil rouge, un fil bleu. Ils s'entrecroisent, s'arrangent ensemble et c'est tantôt l'un, tantôt l'autre qui réapparaît. «
Son écriture dramatique, dès Tête d'or, était caractérisée par l'élaboration d'une forme littéraire particulière, le verset, c'est-à-dire « un vers sans rime, ni mètre «, en fait un groupe de mots dont la fin est marquée non par une pause syntaxique, mais
par une modulation du sens et du son, comme dans cet extrait de Tête d'or :

Me voici, Imbécile, ignorant, Homme nouveau devant les choses inconnues,
Et je tourne la face vers l'Année et l'arche pluvieuse, j'ai plein mon coeur d'ennui !

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DERNIÈRES ANNÉES

Son séjour au Japon inspira aussi à Claudel les dialogues intitulés le Poète et le Shamisen, le Poète et le Vase d'encens ainsi que les poèmes de Cent Phrases pour éventail (1927). Nommé ambassadeur aux États-Unis puis en Belgique, il écrivit encore
le Livre de Christophe Colomb (1935), ainsi que de nombreux essais en prose.
Durant sa retraite de diplomate, il se consacra presque exclusivement à des travaux d'exégèse biblique et participa activement à la mise en scène de ses drames. Georges Pitoëff, Jean-Louis Barrault puis Antoine Vitez ont montré par leurs mises en
scène respectives l'étendue du génie dramatique de Paul Claudel. De 1886 à 1955, son oeuvre s'est en effet déployée avec une force, une hauteur et une variété rares.
Elle a révélé, depuis Tête d'or (1890) et jusqu'au Soulier de satin (1929), un très grand dramaturge, et des Cinq Grandes Odes (1910) jusqu'aux Feuilles de saints (1925), un très grand poète. De Connaissance de l'Est (1900) jusqu'à l'OEil écoute
(1946) et jusqu'aux commentaires bibliques, elle a révélé un des principaux prosateurs de son temps.
Voir drame et art dramatique.
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