Pas de reconnaissance de soi sans reconnaissance d'autrui. ?
Publié le 15/05/2020
                            
                        
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 AUTRE / AUTRUI : 	1) Comme Adjectif,  différent, dissemblable.
                                                            
                                                                                
                                                                    2)  comme Nom, toute conscience  qui n'est pas  moi.
                                                            
                                                                                
                                                                    3) Autrui:  Tout	homme par rapport  à moi,  alter ego:  "Autrui,  c'est l'autre,  c'est-à-dire  ce moi  (ego)  qui n'est  pas moi  (alter)."  (Sartre).
                                                            
                                                                                
                                                                     Les autreshommes, mon prochain.
                                                            
                                                                                
                                                                    C'est à la fois l'autre et le même (mon semblable, un moi autre, une personne).
 Si Descartes, dans sa recherche de la vérité, exclut la présence d'autrui en tant que tel, il n'en reste pas moins qu'il affirme que je nepeux accéder à la reconnaissance de moi-même comme « substance pensante » que parce que j'ai en moi l'idée de parfait ou d'infini.
                                                            
                                                                                
                                                                    Cequi signifie que c'est Dieu qui fonde mon existence.
                                                            
                                                                                
                                                                    Or Dieu, en tant qu'il est extérieur à moi, n'est-il pas, au fond, l'appellation suprêmed'autrui ?Le « je pense », chez Descartes, implique le « je pense Dieu », je pense l'Autre, je pense quelque chose d'extérieur à moi.
                                                            
                                                                                
                                                                    On n'est pastrès loin de Husserl qui affirme que « toute conscience est conscience de quelque chose » et, partant, que toute conscience est relation àautrui.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ce n'est donc pas dans la solitude que je peux accéder à la reconnaissance de moi-même.
                                                            
                                                                                
                                                                    Au contraire, comme l'affirme Sartre, laconscience qui se replie sur elle-même, qui «  essaie de se reprendre, de coïncider enfin avec elle-même, tout au chaud, volet clos », s‘anéantit.
                                                            
                                                                                
                                                                    La reconnaissance d'autrui par soi est nécessaire à la reconnaissance de soi...
                                                            
                                                                                
                                                                    par l'autre.
  «Par le je pense, contrairement à la philosophie de Descartes [...], nous nous atteignons nous-mêmes en face de l'autre, et l'autre estaussi certain pour nous que nous-mêmes.» Sartre, L'Existentialisme est un humanisme (1946).
• Sartre critique l'hypothèse solipsiste de  Descartes.
                                                            
                                                                                
                                                                    L'existence  d'autrui, pour lui, ne  peut pas faire l'objet  d'une démonstration car  le«moi» qui effectuerait cette démonstration ne se connaît lui-même qu'en même temps qu'il connaît autrui.• En effet pour Sartre, «l'autre est indispensable à mon existence aussi bien qu'à la connaissance que j'ai de moi»: je ne peux parler demoi-même et prendre  conscience  de moi-même  que par rapport  au regard  qu'autrui  porte sur  moi.
                                                            
                                                                                
                                                                    L'intersubjectivité,  c'est-à-dire lastructure commune à moi et autrui, est première par rapport à ma subjectivité.• C'est pourquoi je  ne peux pas sérieusement mettre en doute l'existence  d'autrui.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ce qui ne signifie pas que je sois toujours d'accordavec lui ou que je ne puisse pas le maltraiter.
« Par le je pense, contrairement à la philosophie de Descartes, contrairement à la philosophie de Kant, nous nous atteignons nous-mêmesen face de l'autre, et l'autre est aussi certain pour nous que nous-mêmes.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ainsi l'homme qui s'atteint directement par le cogito découvreaussi tous les autres et il les découvre comme la condition de son existence.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il se rend compte qu'il ne peut rien être (au sens où on ditqu'on est spirituel ou  qu'on est méchant, ou  qu'on est jaloux) sauf  si les  autres le  reconnaissent  comme tel.
                                                            
                                                                                
                                                                    Pour  obtenir une véritéquelconque sur moi, il faut que je passe par l'autre.
                                                            
                                                                                
                                                                    L'autre est indispensable à mon existence, aussi bien d'ailleurs qu'à la connaissanceque j'ai de moi.
                                                            
                                                                                
                                                                    Dans ces conditions, la découverte de mon intimité me découvre en même temps l'autre, comme une liberté posée enface de moi, qui ne pense et qui ne veut que pour ou contre moi.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ainsi, découvrons-nous tout de suite un monde que nous appelleronsl'intersubjectivité et c'est dans ce monde que l'homme décide ce qu'il est et ce que sont les autres.En outre,  s'il est impossible de  trouver en chaque homme  une essence universelle qui  serait la nature humaine, il existe pourtant uneuniversalité humaine de condition.
                                                            
                                                                                
                                                                     Ce n'est  pas par  hasard que les personnes  d'aujourd'hui parlent plus volontiers  de la condition del'homme  que de sa nature.
                                                            
                                                                        
                                                                     Par condition  ils entendent avec  plus ou moins de clarté l'ensemble  des limites a priori qui esquissent sasituation fondamentale  dans l'univers.
                                                            
                                                                                
                                                                     Les situations  historiques  varient : l'homme  peut naître  esclave dans une société  païenne  ouseigneur féodal ou prolétaire.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ce qui ne varie pas, c'est la nécessité pour lui d'être dans le monde, d'y être au travail, d'y être au milieudes autres et d'y être mortel.
                                                            
                                                                                
                                                                    (...) En conséquence, tout projet, quelque individuel qu'il soit a une valeur universelle.
                                                            
                                                                                
                                                                    » SARTRE.
Le sujet n'est que relativement à autrui
Dans la tradition  du « je  pense  » (Descartes),  ce qui  est  atteint  est une  subjectivité  « rigoureusement  individuelle ».
                                                            
                                                                                
                                                                    Avec  le cogitoexistentialiste, on ne se découvre « pas seulement  soi-même, mais aussi les autres ».
                                                            
                                                                                
                                                                    En nous atteignant, nous nous atteignons « enface » de l'autre.
                                                            
                                                                                
                                                                    D'un autre qui semble avoir été déjà là, puisque nous le trouvons par le mouvement même où nous nous trouvons.
                                                            
                                                                                
                                                                    Et,en découvrant cet autre qui est en face de nous, nous découvrons en même temps tous les autres, comme si tous les autres eux aussiétaient déjà là.
                                                            
                                                                                
                                                                    Enfin,  remarque ultime, cet autre  n'est pas le simple  alter ego du sujet  qui se découvre dans  le cogito.
                                                            
                                                                                
                                                                     Il est ce quiconditionne le sujet.
                                                            
                                                                                
                                                                    Le sujet n'est plus, comme dans les philosophies traditionnelles, un absolu ; il n'est que relativement par rapport àautrui.
La reconnaissance d'autrui
D'emblée, nous nous croyons d'abord, peut-être, seul au monde.
                                                            
                                                                                
                                                                    Et si nous reconnaissons vite que nous ne sommes pas seuls au monde,nous croyons  pourtant que c'est autour  de nous que le monde se constitue, comme si, en tant que  sujet, nous étions le centre autourduquel tout devait se disposer.
                                                            
                                                                                
                                                                    Mais à mieux examiner sa situation, le sujet se rend compte qu'il n'a pas d'être en tant que tel, mais que,pour être, il est totalement dépendant d'autrui, de son existence, de son jugement, de son approbation.
                                                            
                                                                                
                                                                    Sartre en donne des exemplesconcrets.
                                                            
                                                                                
                                                                    Tout ce qui  semble  faire un caractère  (être jaloux),  tout ce qui  semble  faire une qualité  qu'on se serait  appropriée  (êtreintelligent), ou un défaut qu'on revendique (être méchant) n'est pas une propriété dont on disposerait d'abord et une fois pour toutes.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il yfaut la reconnaissance d'autrui.
Autrui est le médiateur indispensable entre moi et moi-même
Ainsi, pour Sartre, le moi ne peut prétendre, par la seule introspection, se connaître.
                                                            
                                                                                
                                                                    Autrui est le médiateur indispensable pour que le moipuisse atteindre sa vérité : « pour obtenir une vérité quelconque sur moi, il faut que je passe par l'autre ».
                                                            
                                                                                
                                                                    Cette position d'autrui commemédiateur fait que le sujet n'est sujet que par autrui.
                                                            
                                                                                
                                                                    Aussi aller désespérément à la recherche du plus profond de soi, du plus particulier,« du plus intime », c'est inexorablement trouver cet autre : « la découverte de mon intimité me découvre en même temps l'autre ».
Autrui, « une liberté posée en face de moi »
Je découvre autrui, et je me sens découvert face à lui.
                                                            
                                                                                
                                                                    C'est « une liberté posée en face de moi », un face-à-face qui marque une rivalité.Celle d'une existence à part entière qui m'échappe en ses pensées et en son vouloir.
                                                            
                                                                                
                                                                    Rivalité ou alliance, jamais donnée une fois pourtoutes, où je suis l'autrui de ce sujet qui m'accepte ou me rejette, mais qui n'existe comme tel que par moi, tout comme moi je n'existeque par lui.
                                                            
                                                                                
                                                                    Notre monde presque immédiat n'est donc pas, pour Sartre, le monde de la nature, il est « un monde que nous appelleronsl'intersubjectivité ».
                                                            
                                                                                
                                                                    Monde qui n'est pas donné mais à construire, par l'ensemble des décisions que les uns et les autres nous avons sanscesse à prendre.
                                                            
                                                                                
                                                                    Liberté sans cesse à confirmer, pour assumer ce qui fait notre condition humaine !.
                                                                                                                    »
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