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Our-Nammou

Publié le 16/05/2020

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« Our-Nammou2111-2094 av.

J.-C. Roi d'Our L'Empire fondé par Sargon d'Agadé réussit à se maintenir pendant plus d'un siècle grâce à l'énergie et aux vertus militaires de quelquesrois tels que Narâm-Sin, un des représentants les plus illustres de la dynastie.

Mais les Goutéens, population sauvage des montagnes duZagros, qui avaient mal supporté l'hégémonie agadéenne, mirent à profit le chaos politique qui s'était installé en Babylonie à la fin de ladynastie agadéenne pour envahir le pays, détruisant tout sur leur passage ; ils s'emparèrent de la capitale et la mirent à sac.

Il semblecependant, à en juger par l'existence indépendante et paisible que Goudéa avait réussi à assurer à sa ville de Lagash (Girsou), que lescités de Sumer soient parvenues à éviter le cataclysme de l'invasion goutéenne.

Il devait d'ailleurs être donné à un roi sumérien demettre un terme à l'hégémonie goutéenne et de ramener en Babylonie la prépondérance politique des Sumériens.

La King List a retenul'événement en ces termes : "Les armées des Goutéens furent défaites par les armes : la royauté passa à Ourouk.

A Ourouk, Outou-Hengal devint roi et il régna sept ans six mois et quinze jours.

Ourouk fut défaite par les armes : la royauté passa à Our.

A Our, Our-Nammou devint roi et régna dix-huit ans." Outou-Hengal paraît bien ne pas avoir régné seulement sur sa ville d'Ourouk.

Il reprend le titreimpérial de "roi des quatre régions" qu'avaient autrefois porté Sargon d'Agadé et Narâm-Sin.

La cité d'Our, qui lui était soumise, avait reçuun gouverneur, répondant au nom d'un certain Our- Nammou.

Celui-ci, en qualité de gouverneur, disposait de troupes dont il paraît biens'être servi pour renverser son maître, s'emparer de son trône, se proclamer indépendant et fonder ainsi une nouvelle dynastie.

Celle-cidevait détenir le pouvoir pendant plus d'un siècle avec ses six rois (2111-2003) et s'affirmer une des plus puissantes et des mieuxadministrées de l'Asie occidentale ancienne ; elle devait aussi sceller la fin du pouvoir politique de Sumer. C'était donc d'une manière illégitime qu'Our-Nammou s'était emparé du pouvoir et avait inauguré une nouvelle dynastie.

C'est sans doutepour faire oublier leur origine équivoque que les rois de cette dynastie nouvelle s'efforceront de s'accorder le bénéfice d'un lignage illustre,tel que celui du fameux roi d'Ourouk Gilgamesh et de son père Lougal-Banda.

Les inscriptions officielles au nom d'Our-Nammou nousapprennent qu'il prit le titre de "roi d'Our, roi de Sumer et d'Accad", voulant indiquer par là qu'il était devenu le maître de toute laBabylonie.

Mais il ne semble pas avoir limité ses ambitions à ce territoire.

Un des rares noms d'années dont le texte sumérien demeureambigu lui attribuerait le mérite d'"avoir dirigé la route depuis en bas jusqu'en haut".

Le scribe semble avoir voulu entendre par là qu'Our-Nammou avait conduit ses armées le long de cette route ou qu'il avait envoyé ses caravanes de marchands en toute sécurité sur leschemins qui menaient de la mer Inférieure (le golfe Persique) jusqu'à la mer Supérieure (la Méditerranée).

Notons encore que les fouillesde Tell- Brak, ruines situées non loin du confluent du Habour et du Djaghdjagh ont livré une inscription à son nom provenant d'un palaisqu'il avait sans doute fait construire en cette ville.

Si l'on ne peut affirmer avec certitude qu'Our-Nammou avait sous son obédience les"gouverneurs" de Mari, sur le moyen Euphrate, du moins savons- nous que l'un d'entre eux avait donné sa fille en mariage à l'un desmembres de la famille d'Our-Nammou.

Nos sources ne nous parlent pas non plus d'expéditions militaires dans la Transtigrine ou dans lesmontagnes du Zagros, régions où son fils et successeur Shoulgi devra amener ses armées à maintes reprises. Si Our-Nammou ne paraît pas avoir été un grand conquérant, il fut, en revanche, un bâtisseur infatigable.

A Our, à Ourouk, à Nippour, àLarsa, les fouilleurs ont recueilli de nombreuses inscriptions à son nom sur briques, sur cônes d'argile, sur des pierres de gond, sur desobjets offerts à la divinité.

A Our, il s'occupa surtout de la construction de la ziggourrat du sanctuaire du dieu de la Lune, Nanna, le dieupatron de la ville.

Par ses dimensions et par l'excellence de sa construction, elle fait encore aujourd'hui l'admiration du voyageur.

Plusieurstemples de la ville furent aussi l'objet de soins attentifs.

A Ourouk il travailla principalement à la ziggourrat de la déesse Inanna, lagrande divinité protectrice de la cité.

A Nippour, il construit le temple de l'Ekour, en l'honneur du dieu de la cité, Enlil.

Our-Nammou étaittrès fier de ses activités de bâtisseur.

A Our, pour commémorer la construction de la "tour à étages", il avait fait sculpter et ériger unestèle monumentale à plusieurs registres où étaient narrées dans la pierre les différentes étapes de la construction.

On y voit notammentle roi humblement chargé des outils de maçon : pioche, couffin à transporter la terre, compas, louche à mortier ; fardeau lourd pour sesroyales épaules ; aussi un serviteur, le soutenant de ses mains, sera-t-il là pour l'alléger.

On ne peut mieux exprimer que par ce naïfmouvement, qu'a imaginé le sculpteur, l'ardeur d'Our-Nammou pour l'édification de ses constructions religieuses. Grand bâtisseur d'édifices religieux, ce roi d'Our se préoccupa aussi vivement du creusement de nouveaux canaux.

La grande stèle, dont ilvient d'être question, nous a conservé en partie l'inscription qui y avait été gravée et elle nous mentionne plusieurs de ces canaux, dontun était déjà connu par une inscription trouvée à Lagash (Girsou) et qui reçut "un réservoir pareil à une mer".

Ce canal devait, en outre,servir de frontières destinées à séparer les territoires qui appartenaient à Our et à Lagash.

Our-Nammou se glorifiait aussi d'avoir permis,par ses travaux, aux navires marchands du pays de Magan, pays situé sur la côte arabique du golfe Persique, de pouvoir accoster à Our etd'y débarquer leurs marchandises. Our-Nammou ne fut pas seulement un actif constructeur, il se montra aussi un administrateur, décidé à faire régner la justice et l'ordreparmi ses sujets.

Il est l'auteur du plus ancien "code" de lois actuellement connu ; précédant ceux de Lipit-Istar, de Bilalama et deHammourapi.

La tablette qui nous l'a conservé et qui provient de la "bibliothèque" de Nippour n'est pas dans un état de conservationparfait et présente maintes lacunes.

On peut, toutefois, en reconnaître sans peine la composition et la teneur de quelques articles.

Ilcomprend un long prologue suivi de l'énoncé des lois.

Dans ce prologue, Our-Nammou déclare avoir rétabli dans le pays, avec l'aide dudieu de la ville, Nanna, l'équité et la justice.

Il affirme en outre avoir fixé des rapports stables entre diverses unités monétaires et avoirpris des mesures équitables pour la protection des orphelins, des veuves et des pauvres.

Quant aux "lois" elles-mêmes, certaines d'entreelles concernent les délits de sorcellerie, d'esclaves fugitifs, de coups et blessures aux personnes. Dans le domaine de l'art, la sculpture et la glyptique attestent un nouveau départ surtout sur le plan technique.

La glyptique de l'époquese complaît à reproduire sur ses sceaux-cylindres la scène de présentation : le roi est conduit par un dieu intercesseur devant la divinitéassise sur son trône et esquissant un geste d'accueil. Dans la littérature sumérienne apparaît une nouvelle forme littéraire : les hymnes royaux ; l'hymne était adressé au dieu pour le glorifieret chanter ses louanges ; dorénavant, l'hymne sera composé pour célébrer les vertus et les mérites du roi lui-même.

C'est le roi lui-mêmequi chante sa propre grandeur, qui exalte les bienfaits et les faveurs qui ont été accordés à la ville, il est vrai, grâce à la bienveillance desdieux.

Il ira même jusqu'à se considérer comme un dieu, car il fait précéder son nom du déterminatif divin. Our-Nammou, pendant les dix-huit années de règne qui lui furent accordées, avait remarquablement inauguré la nouvelle dynastie.

Sonfils et successeur, Shoulgi, le plus grand des rois de la troisième dynastie d'Our, allait recueillir le bénéfice des multiples activités de sonpère et les mettre brillamment en valeur.. »

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