Databac

Oral SES: L’influence du prénom sur la réussite dans la vie active ?

Publié le 13/03/2025

Extrait du document

« L’influence du prénom sur la réussite dans la vie activ e Introduction Lorsqu’un enfant naît, ses parents lui attribuent un prénom, souvent chargé de sens, de valeurs familiales ou culturelles.

Ce choix peut sembler anodin, mais en réalité, de nombreuses études sociologiques montrent que le prénom joue un rôle bien plus important qu’on ne le pense dans la trajectoire sociale et professionnelle d’un individu.

Il peut influencer la perception que les autres ont de nous, conditionner nos opportunités et même être un facteur de discrimination sur le marché du travail. En effet, le prénom est un véritable marqueur social.

Il révèle souvent l’origine sociale, culturelle ou géographique d’une personne, ce qui peut inconsciemment orienter les décisions des recruteurs et des employeurs.

Dès lors, on peut se demander dans quelle mesure le prénom influence la réussite professionnelle. Pour répondre à cette question, nous verrons tout d’abord comment le prénom peut être un facteur de discrimination dans la vie active.

Ensuite, nous analyserons son rôle en tant que reflet du milieu social et de la trajectoire éducative.

Enfin, nous nuancerons cette influence en mettant en avant d’autres facteurs déterminants de la réussite. I.

Le prénom comme facteur de discrimination sur le marché du travail Dès la phase de recrutement, le prénom peut être un élément déterminant dans la perception d’un candidat.

Des recherches ont démontré que certains prénoms sont plus susceptibles de susciter une réponse positive de la part des recruteurs, tandis que d’autres peuvent constituer un obstacle. Tout d’abord, plusieurs études ont mis en évidence l’impact des préjugés liés aux prénoms dans le recrutement.

Aux États-Unis, les économistes Bertrand et Mullainathan (2004) ont mené une expérience en envoyant des CV fictifs à des entreprises.

Les résultats sont édifiants : les candidats portant des prénoms perçus comme afro-américains, tels que Jamal ou Lakisha, avaient 50 % de chances en moins d’être rappelés que ceux avec des prénoms à consonance plus "blanche", comme Greg ou Emily. En France, une étude similaire réalisée par Duguet et Petit (2005) a montré que les CV portant des prénoms à consonance maghrébine, comme Mohamed, recevaient moins de réponses que ceux avec des prénoms d’origine française, comme Thomas.

Cette discrimination repose sur des stéréotypes ancrés qui influencent inconsciemment les décisions des recruteurs. Mais l’influence du prénom ne s’arrête pas au recrutement.

Il peut également impacter l’évolution de la carrière professionnelle.

En effet, certains prénoms sont associés à des classes sociales élevées et sont perçus comme plus prestigieux.

Par exemple, des prénoms comme Louis, Pierre ou Jeanne évoquent souvent un milieu bourgeois et une éducation de qualité, tandis que des prénoms comme Kevin, Cindy ou Jordan sont parfois associés à des classes populaires et peuvent être victimes de moqueries ou de jugements.

Le sociologue Baptiste Coulmont a démontré que les prénoms des enfants de cadres et ceux des enfants d’ouvriers étaient très différents, et que ces différences pouvaient influencer leur trajectoire professionnelle. Ainsi, le prénom peut être un facteur de discrimination, non seulement dans l’embauche, mais aussi dans l’évolution de carrière, en influençant la perception et les attentes des employeurs. II.

Le prénom comme reflet du milieu social et des trajectoires scolaires et professionnelles Le prénom n’est pas seulement un élément subjectif influençant le regard des autres, il est aussi le reflet d’un environnement social et éducatif.

Il peut être révélateur des ressources et des opportunités dont une personne bénéficie dès l’enfance. D’abord, il existe un lien très fort entre le prénom et l’origine sociale.

Le sociologue Pierre Bourdieu parle d’habitus, c’est-à-dire l’ensemble des dispositions culturelles et sociales que l’on acquiert dès le plus jeune âge et qui influencent nos trajectoires.

Ainsi, certains prénoms sont très fréquents dans les classes favorisées, tandis que d’autres sont plus répandus dans les milieux populaires.

Par exemple, des études de l’INSEE ont montré que des prénoms comme Gabriel, Juliette ou Augustin sont surreprésentés chez les enfants de cadres, tandis que des prénoms comme Dylan, Cindy ou Enzo sont.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles