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On a souvent souligné que les prescriptions morales varient selon les temps et les lieux. Faut-il en conclure qu'il n'y a pas de vérités morales universelles ?

Publié le 15/05/2020

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : On a souvent souligné que les prescriptions morales varient selon les temps et les lieux. Faut-il en conclure qu'il n'y a pas de vérités morales universelles ? Ce document contient 1377 mots soit 3 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Philosophie.

« Observation. — Les deux sujets ne sont pas formulés exactement du la même façon : le sujet 64 a trait essentiellement aux variations de la conscience; le sujet 65 porte sur les prescriptions de la morale courante.

Mais,comme c'est souvent celle-ci qui se reflète dans la conscience individuelle, on peut adopter le même plan dans lesdeux cas. Position de la question .

C'est un fait que les prescriptions morales courantes varient selon les temps et les lieux, et la conscience ne fait souvent qu'entériner ces jugements courants.

L'inceste (par exemple chez les pharaons del'ancienne Égypte) et la polygamie, l'esclavage et le meurtre des prisonniers de guerre, l'infanticide et la mise à mortdes vieillards, tout, comme le dit PASCAL (Pensées), « a eu sa place entre les actions vertueuses ».

La moralechrétienne prescrit le pardon des offenses; mais d'autres font une obligation à l'offensé de la « vengeance du sang».

Il serait facile de conclure de là à un scepticisme moral total, de disqualifier ainsi les jugements de la conscience,tout au moins d'en tirer la négation de l'universalité des règles morales.

Mais une telle conclusion s'impose-t-elle? I.

Fausses conceptions de la conscience et des règles morales. A.

— Beaucoup d'auteurs se sont représenté la conscience comme une sorte d'instinct inné, « juge infaillible du bienet du mal », et les règles morales comme des prescriptions absolues et immuables dont il s'agit surtout de respecterla lettre, sans s'en écarter d'un iota. "Conscience ! conscience ! instinct divin, immortelle et céleste voix ;guide assuré d'un être ignorant et borné, mais intelligent et libre ; jugeinfaillible du bien et du mal, qui rends l'homme semblable à Dieu, c'esttoi qui fais l'excellence de sa nature et la moralité de ses actions ; sanstoi je ne sens rien en moi qui m'élève au-dessus des bêtes, que letriste privilège de m'égarer d'erreurs en erreurs à l'aide d'unentendement sans règle et d'une raison sans principe.Grâce au ciel, nous voilà délivrés de tout cet effrayant appareil dephilosophie : nous pouvons être hommes sans être savants ; dispensésde consumer notre vie à l'étude de la morale, nous avons à moindresfrais un guide plus assuré dans ce dédale immense des opinionshumaines.

Mais ce n'est pas assez que ce guide existe, il faut savoir lereconnaître et le suivre.

S'il parle à tous les coeurs, pourquoi donc y ena-t-il si peu qui l'entendent ? Eh ! c'est qu'il parle la langue de la natureque tout nous a fait oublier.

La conscience est timide, elle aime laretraite et la paix ; le monde et le bruit l'épouvantent ; les préjugésdont on l'a fait naître sont ses plus cruels ennemis [...], le fanatismeose la contrefaire et dicter le crime en son nom." ROUSSEAU • Le problème posé par le texte Il est facile de constater la diversité historique et géographique des moeurs ("dédale immense des opinionshumaines").

Peut-elle constituer un argument contre l'idée qu'il existe des principes moraux universels, susceptiblesde guider tous les hommes de la même façon ? Autrement dit, la diversité des moeurs peut-elle justifier unrelativisme qui rendrait incertaine l'idée même de moralité ?Par le terme de « conscience », le texte désigne donc exclusivement la conscience morale. • Le raisonnementIl est un fait que chacun entend en lui-même la voix de sa conscience qui lui dicte son devoir.Quelle est la nature de cette voix ? Rousseau emploie l'expression a instinct divin ».

Le mot « instinct » est engénéral utilisé pour caractériser les conduites animales ou ce qui, en l'homme, relève de son aspect « animal » ets'oppose à la raison.

Or, ici, Rousseau l'emploie au contraire pour nommer ce qui va diriger l'homme vers uneconduite non animale (« sans toi je ne sens rien qui m'élève au dessus des bêtes »).Parler d'instinct à propos de la conscience permet de ne pas l'identifier à la raison.

Comme l'instinct animal, laconscience n'est pas le résultat d'un apprentissage ou d'une réflexion, le fruit de connaissances : elle estspontanée, « innée ».

Mais, en même temps, l'adjectif « divin » différencie la conscience de l'instinct animal ensoulignant son caractère éminemment spirituel.Pourquoi sommes-nous « sourds » ? Si la conscience était à nos actions ce que l'instinct est à la conduite animale,nous ne pourrions lui résister.

Mais, précisément, « tout » nous fait oublier cette voix de la nature.

a Tout », c'est-à-dire l'éducation que nous recevons dans la société et qui, dès l'enfance, inculque des préjugés.

La voix de laconscience n'est ni celle de la raison instruite, ni celle du fanatisme nourri dès l'enfance.

D'où le projet de Rousseaudans l'Émile d'expliquer ce que pourrait être une éducation --qui préserve, pour l'enfant, la possibilité d'entendrecette voix à la fois naturelle et divine. • Rapprochements possibles et intérêt philosophique du texteOn retrouvera chez Kant la même idée selon laquelle le sens moral est à la portée de tout homme, même non instruit: chacun sait immédiatement où est son devoir.

Mais cette universalité même de la moralité est pour Kant le signeque la conscience morale est l'oeuvre de la raison : non pas une raison « théorique » ou « savante », mais une. »

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