Nicolas OresmePrécurseur de la géométrie analytique.

« 1 / 2 Nicolas Oresme Précurseur de la géométrie analytique Vers 1325-1382 Nicolas Oresme naît à Oresme, en Nor­ mandie, vers 1325.

Il choisit d'entrer dans les ordres où il acquiert une solide culture.

En 1356, il devient grand maître du collège de Navarre.

En 1363, il est envoyé par Jean le Bon auprès du pape Urbain V pour le dissuader de quitter A vignon.

Il lui adresse une Gratio con­ tra papam, qui est un vif réquisitoire contre la centralisation pontificale.

En 1364, il est doyen du chapitre de Rouen.

Il entre ensuite au service de Charles V.

Il traduit, pour la «librairie» du roi, ins­ tallée dans la tour de la Fauconnerie, au Louvre, de nombreux ouvrages savants.

En 1377, Charles V le fait évêque de Lisieux, où il meurt en 1382.

La postéri­ té a retenu son nom comme traducteur, vulgarisateur et précurseur de la géomé­ trie analytique.

Nicolas Oresme laisse des sermons et des ouvrages de théologie encore mal connus.

Il est aussi l'auteur d'un traité des monnaies et d'un traité contre l'astrologie.

Cependant, ce sont ses ouvrages scientifiques qui sont les plus célèbres.

Il y traite de problèmes mathé­ matiques et astronomiques.

Dans son commentaire en français du De coelo et mundo traduit d'Aristote, Nicolas Oresme fait des analyses parti­ culièrement fines: il constate, en compa­ rant le système céleste à une horloge, qu'en l'absence de résistance la vitesse des sphères célestes devrait s'accroître et qu'il faut quelque force pour les frei­ ner; il conçoit la représentation gra­ phique de phénomènes comme le mou-vement ou l'échauffement et établit leur mesure par ce moyen; il a l'idée de transformer la notion, alors purement qualitative, de chaleur, en un fait quanti­ tatif et mesurable.

Les idées d'Oresme sont toutefois fort mêlées d'aristotélisme et l'esprit général de ses démonstrations est encore médiéval.

Nicolas Oresme a traduit en français plusieurs livres d'Aristote et certains de ses propres ouvrages.

A ce titre, il inté­ resse les historiens de la langue françai­ se, car il commence à plier celle-ci à J'expression philosophique, scientifique et technique.

Nicolas Oresme est un de ces grands esprits qui annoncent la fin du Moyen Age; il est un parfait représentant de la première Renaissance qui s'épanouit à l'université de Paris avec l'appui des rois de France.

Son intuition la plus lumineuse nous paraît être aujourd'hui celle qu'il évoque dans son De coelo et mundo, où il envi­ sage la possibilité d'une rotation de la terre autour de son axe. 2 / 2. »