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Nerval - Odelettes: « Fantaisie ». Commentaire

Publié le 19/12/2021

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« Nerval - Odelettes « Fantaisie » Il est un air pour qui je donnerais Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber, Un air très vieux, languissant et funèbre, Qui pour moi seul a des charmes secrets. Or, chaque fois que je viens à l'entendre, De deux cents ans mon âme rajeunit : C'est sous Louis treize ; et je crois voir s'étendre Un coteau vert, que le couchant jaunit, Puis un château de brique à coins de pierre, Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs, Ceint de grands parcs, avec une rivière Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs ; Puis une dame, à sa haute fenêtre, Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens, Que, dans une autre existence peut-être, J'ai déjà vue...

- et dont je me souviens ! Contexte et éléments pour l’introduction Le poème à commenter, « Fantaisie », est tiré du recueil Odelettes , composé aux alentours de 1835.

Nerval y a rassemblé plusieurs pièces qui sont autant de rêveries dans lesquelles le poète exprime un attachement à un passé idéalisé et intime, d’inspiration chevaleresque et romantique, et qu’il assimile à une forme de vie antérieure – le thème de la réminiscence est particulièrement présent dans « Fantaisie ».

Le terme « odelettes » renvoie à une forme poétique pratiquée au XVIè siècle, redécouverte, ainsi que de nombreuses formes poétiques anciennes, par les jeunes écrivains romantiques dont Nerval fait partie : par là, Nerval se rattache à la tradition poétique antérieure en même temps qu’il assimile intimement ce passé en en faisant le lieu de sa rêverie. Le titre, « Fantaisie », a deux sens : il renvoie d’abord à la puissance de l’imaginaire, célébrée par Nerval, mais une « fantaisie » est aussi une forme musicale libre particulièrement prisée par les romantiques, notamment par Chopin : par là, le titre annonce la teneur musicale du poème, puisque c’est un « air » de musique qui éveille l’évocation décrite dans le poème et que Nerval met ici en œuvre une écriture poétique extrêmement musicale.

Il faut d’ailleurs remarquer que, dans l’ensemble de l’ œuvre de Nerval, la musique et le souvenir sont étroitement liés : ce sont souvent des airs anciens qui éveillent les rêveries nostalgiques (penser par exemple à la chanson ancienne entonnée par Adrienne dans Sylvie ). Ce double sens du mot « fantaisie » offre des clés de lecture pour le texte : on remarque d’abord que le poème se décompose en deux temps, le premier temps, composé du premier quatrain, étant consacré à la célébration d’un air de musique cher au poète, le second temps, comprenant les trois autres quatrains, s’attachant à décrire les évocations éveillées par cet air.

Ce passage d’un sens à un autre se fait sur le mode du glissement, ou plus précisément de la synesthésie, et non sur le mode de l’énumération ; cela signifie qu’il va falloir mettre en valeur les glissements par lesquels l’évocation poétique passe de l’air musical au souvenir imaginé, puis enfin au souvenir réel – puisque la chute du poème célèbre, dans une exclamation, la réalité de ce souvenir, qui n’est pas une réalité du concret. »

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