Namibie (2001-2002) Un horizon légèrement éclairc

« Namibie (2001-2002) Un horizon légèrement éclairci La Namibie n'a pas suivi le Zimbabwé de Robert Mugabe : le président Samuel Nujoma a renoncé à un quatrième mandat, le Premier ministre, Hage Geingob, a dit «non» à l'occupation de fermes et ses forces militaires ont quitté le Congo (-Kinshasa). La fin de la guerre civile en Angola au printemps 2002, avec participation namibienne depuis fin 1999, a fait cesser les exactions des soldatesques (Forces armées congolaises - FAA, UNITA - Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola, forces namibiennes) au Nord-Est.

Le climat de suspicion persistait toutefois dans la bande de Caprivi, où 128 prisonniers inculpés de haute trahison (sécession) attendaient toujours leur procès. Mais l'exemple du président zimbabwéen, R.

Mugabe, a joué : autoritarisme agressif de S.

Nujoma s'en prenant aux homosexuels, aux Blancs et aux autres «forces antipatriotiques» ; autocélébration des dignitaires comme héros de la guerre de libération ; apathique lutte contre la corruption ; appels à une deuxième «libération», et attribution systématique des postes de direction aux camarades de la SWAPO (Organisation des peuples du Sud-Ouest africain), parti hégémonique.

Intolérant, le gouvernement a lancé le boycottage à partir de mars 2001 du Namibian, seul journal critique qui n'est aux ordres ni du pouvoir ni de l'opposition (abonnements résiliés, fin des annonces publicitaires). Les moyens de la lutte contre le sida (espérance de vie de 42 ans en 2002 contre 60 ans en 1990), sur fond de fort endettement public et en l'absence de prêts préférentiels - refusés au pays classé «à revenu moyen» -, demeurent une question lancinante, l'extrême inégalité condamnant la majorité de la population, très démunie.

L'État mise sur les prospections de diamants pour se remettre à flot, sur 12 000 nouveaux emplois dans le secteur du textile à Windhoek (capitaux venant de la Fédération de Malaisie, de Singapour et de Taïwan) et sur l'activité du corridor transkalaharien aboutissant à Walvis Bay pour faire baisser le chômage (autour de 40 %).

Le relèvement de l'Angola, pays très riche mais aujourd'hui exsangue et en proie à la famine, constitue un espoir économique concret à la fois pour la Namibie et pour tout le sous-continent. Retour du refoulé colonial, le chef suprême des Herero a saisi la justice américaine pour obtenir réparation de deux compagnies, ainsi que l'État allemand.. »