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NAÎTRE, GRANDIR ET MOURIR SOUS L’ANCIEN RÉGIME

Publié le 22/04/2024

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« NAÎTRE, GRANDIR ET MOURIR SOUS L’ANCIEN RÉGIME Le couple est une cellule économique qui donne un rôle à l’homme et un autre rôle à la femme.

Généralement, la femme est maître chez elle, l’homme a un rôle extérieur. Dans le cas des marins, les pouvoirs masculins reviennent à la femme, qui doit se charger à la fois de la famille et de son administration. CHAPITRE I: LA FAMILLE 1) LES TYPES DE FAMILLE ET LEUR ÉVOLUTION La famille a un rôle au sein de la société, elle détermine un groupe social qui est plus étendu que nos familles d’aujourd’hui.

Actuellement, la famille, en général, est une cellule simple: père, mère et enfant.

À l’époque, il s’agit d’un groupe de parents. Dans la littérature de l’époque, le terme de “parents” fait référence aux différents membres de la famille avec qui on a une relation réciproque, d'assistance mutuelle. Cela inclut les parents consanguins, les parents par alliance et les parrains et marraines.

Le dictionnaire de Fourier définit la famille comme un ménage composé d’un chef et de ses domestiques (femmes, enfants, serviteurs). La famille est aussi une unité qui permet de défendre la situation sociale du groupe, mais aussi de conquérir des avantages sociaux comme le fait de connaître une élévation dans les prochaines générations.

Il y a toujours une stratégie pour faire bénéficier les enfants.

La famille est destinée à la procréation des enfants, à l’éducation: transmission de la culture, de la société autour de laquelle la famille évolue. Ensuite, cette famille doit favoriser la coopération économique et, justement au moment du mariage, elle doit favoriser l’aide mutuelle entre les époux.

En France, mais en Angleterre également, la descendance du père et de la mère sont des facteurs très importants.

L’usage a fait qu’on prenne le nom du père.

Quand le père n’a pas encore de nom, on prend le prénom du grand-père.

Sous l’AR, aucune femme ne prend le nom de son mari. On distingue plusieurs types de famille: ★ La famille patriarcale: Suite de parents à divers degrés descendant d’une même souche.

Elle peut être en ligne directe ou en ligne collatérale (oncles, cousins).

Si on prend la ligne directe et on y ajoute la ligne collatérale on obtient un lignage.

Ce lignage peut représenter un grand nombre de personnes dont la caractéristique principale est l’entre-aide.

Ce n’est pas le territoire qui caractérise le lignage, car, il peut être dispersé partout le territoire. Dans un lignage, il y a toujours un noyau de base (noyau source) qui va essaimer (dispersar) à l’intérieur du lignage et progressivement d’autres noyaux vont se former.

Le résultat c’est ce qu’on appelle un ménage.

Un lignage est donc un ensemble de noyaux (house hold en anglais).

Le ménage peut inclure des gens sans aucun lien de parenté tels que les serviteurs et les domestiques, à condition qu’on leur donne le sens de “domus”.

Puis, on trouve d’autres catégories: les clients et les fidèles.

Les premiers sont unis au maître par des liens réciproques, les seconds ont plutôt un lien de créature et de protection de la part du maître.

Être fidèle = remplacement du lien de vassalité. Dans la famille patriarcale ou complexe on trouve le chef de famille qui vit avec ses filles non-mariées, avec ses fils et avec leur femme et leurs enfants, d’où le nom de ménage plurinucléaire.

On peut trouver également ses frères et ses sœurs non-mariés, les oncles, les tantes, les neveux et les cousins, et parfois les grand-parents.

Ces derniers, on ne les voit pas apparaître dans les archives.

Leur rôle n’intervient qu’avec Napoléon.

Lorsqu’un enfant est orphelin, les grands-parents ne participent pas au conseil de tutelle.

Dans ce conseil, on peut trouver des datives (parents assemblés).

Lors du conseil, il y a entre 8 et 10 personnes qui participent à une élection pour savoir qui prendre la tutelle de l'orphelin.

Dans les archives, on a pu trouver le nombre de grands-parents qui ne représentent que 2,5%.

En quoi sont-ils utiles? pour les veuves, pour les mères abandonnées et pour les petits-enfants en cas de remariage. Au VIIIe siècle, le terme de grand-parent n’est pas utilisé.

On parle d’aïeul.

Il faut attendre le dictionnaire de l’Académie française de 1786 pour voir apparaître le terme de grand-parent.

D’après les calcules, un nouveau né a 30-50% de chances de connaître son grand-père paternel.

À 11 ans, la chance n’est plus que de 15 à 23%.

À 22 ans, cette chance décline à 4/7 %.

À leur naissance, sous l’AR, 5% de nouveaux nés ont encore leurs 4 grand-parents.

Mais, la mort seule n’explique pas tout.

D’autres facteurs sont à prendre en compte.

Est-ce que tous les GP sont réellement décédés? Il faut retenir qu’il y en a qui se retirent du monde.

Par exemple, les jansénistes prennent leur retraite et décident de ne plus voir personne (milieux aisés).

L’image du GP rassurant est née au concile de Trente (1563).

La seule image du GP qu’on a au MA c’est Anne (mère de la Vierge Marie). Si à ce ménage on y ajoute les serviteurs, les clients, les fidèles, on a des familles qui peuvent comprendre jusqu’à 150 personnes.

Il y a des variantes dans ces familles complexes.

Lorsque les frères et les sœurs vivent ensemble on parle d’un ménage de type fraternel = des frèches. ★ La famille élargie (extended family household) La famille élargie comprend le mari, l’épouse, les enfants, les grand-parents, les sœurs non-mariées, d’autres parents, des serviteurs et des servantes.

C’est une famille plus facile à repérer car il n’y a qu’un seul noyau.

Il peut y avoir des membres supplémentaires comme les veuves. ★ Les familles simples ou ménages simples Cela peut regrouper les célibataires veufs, sans enfants.

On a des ménages sans structure familiale lorsque 2 individus dont le lien est autre que conjugal comme deux amis.

Mais, le cas le plus général: la famille noyau ou “nucleus”: père, mère, enfants ou encore veuf, veuve et enfants.

Cette unité de base ne vit qu’avec le groupe domestique. On distingue les familles souches dont le chef de la famille choisit un successeur.

Il vivra avec son épouse, et son fils vivra avec son épouse.

Tous les autres fils resteront célibataires ou quitteront la famille lorsqu’ils vont se marier.

La plupart du temps, il s’agit du fils, mais aussi du neveu. La caractéristique principale est la volonté de garder la même terre.

C’est très simple dans les règles d’héritage.

La façon de vivre de ces familles peut se refléter dans les familles irlandaises.

À l’origine, la maison est divisée en 3 parties: au centre vit le père avec son épouse, à l’est, les enfants et les domestiques, à l’ouest les grand-parents (le soleil se couche par l’ouest = la mort s’approche). L’aboutissement de la famille souche s’explique par les transformations économiques et les transformations de l’État.

La RF introduit le système du partage égalitaire.

Donc, à partir du moment où chaque membre a les mêmes moyens, il peut fonder une famille ailleurs. Il y a un schéma géographique selon les familles qui montre que les familles nucléaires avaient dominé en Europe occidentale.

Cela pourrait s’expliquer par le fait que le mariage est plus tardif. La néolocalité est une nouvelle localité pour vivre.

Un autre phénomène est le placement des enfants.

Au moment où on se marie, on fonde une famille, on change d’endroit et les enfants qui vont naître seront eux aussi placés.

10% des enfants sont placés en permanence.

C’est-à-dire, l’enfant est placé dans une autre famille: cycle de vie lié au service (life cycle servent).

À l’ouest de la France, les enfants métayers quittent le noyau familial dès l’âge de ⅞ ans et deviennent employés domestiques, bergers, etc.

La séparation de l’enfant de sa famille intervient généralement à l’âge de 10 ans.

25% de garçons étaient placés dès l’âge de 14 ans.

Tous ces placements entraînent une diminution du poids de la famille (la mortalité infantile et juvénile aussi).

Pour les filles, en Angleterre, 25% quittent leur famille pour se marier alors que les garçons sont placés pour ramener de l’argent. Ces placements touchent essentiellement les pauvres et les familles dont le chef ne suffit que pour nourrir sa femme.

Donc, tout en reconnaissant le fait que la RF multiplie le nombre de familles nucléaires, il faut cependant reconnaître que ces familles existaient déjà sous l’Ancien Régime. En Europe germanique et balte c’est la famille élargie qui est la plus répandue, alors que la famille complexe se trouve dans le domaine méditerranéen.

La France se situe à l’intersection de tout ce schéma: la famille complexe dans le sud, la famille simple à l’ouest et la famille élargie à l’est.

Quant aux familles nucléaires, du XVI au XVIII, on compte entre 4 et 6 personnes sous le même toît en France.

À Lyon en 1636, une moyenne de 4,4 de personnes sous le même toit a été calculée. Par rapport à tout ce qu’on a vu, le partage égalitaire s’établit avec la RF et facilite l’apparition.... »

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