Nadêr Chah1688-1747Celui qu'on a appelé le dernier des grands conquérants
Publié le 23/05/2020
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Nadêr Chah
1688-1747
Celui qu'on a appelé le dernier des grands conquérants asiatiques naquit, sans doute en
1688, dans une famille obscure de Turkmènes de la tribu Afchâr, qui nomadisait aux
confins septentrionaux du Khorassan, région que divise aujourd'hui la frontière entre l'Iran
et le Turkménistan soviétique.
Plus de la première moitié de sa vie — il portait alors le
nom de Nazr-quli (“ serviteur du v œ u ”) — reste dans l'ombre.
Au service du chef des
Afchâr d'Abivard, capitale de son district natal, il ne se distingua de son entourage que
médiocrement.
Aucune précocité, aucune action d'éclat n'annoncèrent la fulgurante
carrière que lui ouvrit l'effondrement, en 1722, de la dynastie safavide.
Entre 1723 et 1726, il s'agita beaucoup, à la tête d'une petite bande maintes fois battue par
des aventuriers plus chanceux.
C'est à la fin de l'été 1726 que commença sa fortune,
lorsqu'il joignit ses deux mille Kurdes et Afchâr à la modeste troupe de Tahmâsp II, le
prétendant safavide, qui marchait contre Machhad, chef-lieu du Khorassan occidental et
ville sainte des chiites iraniens.
Nazr-quli va désormais être connu, pendant plusieurs
années, et jusqu'en Europe, sous le nom de Tahmâsp-quli Khan (“ le serviteur de
Tahmâsp ”), titre dont le sens inversait la réalité de leurs rapports mutuels : le souverain
fut bientôt sous la coupe de son général.
Machhad prise, Tahmâsp-quli Khan reçut dans la ville en fête, au Nouvel An persan de
1727, le chah qui était déjà son otage ; il venait de l'enlever de force à ses fidèles, qui ne
cesseront de jalouser le nouvel homme fort du parti safavide, et d'ourdir contre lui des
machinations, avec la complicité du malheureux Tahmâsp II, que sa tutelle écrasait, et qui
n'avait point réussi à le convaincre de délivrer en priorité Ispahan, toujours occupé par les
Afghans.
Nadêr, pour lui donner dès maintenant le nom sous lequel il est passé dans
l'histoire, s'employa d'abord, fort opportunément, à mettre de l'ordre en Khorassan.
En
1729 seulement, et parce qu'ils le provoquaient, il marcha contre les Afghans qui tenaient
l'Iran central.
En septembre, à Mehmândoust, près de Dâmghân, il les écrasa avec son
artillerie, servie, au dire d'un chroniqueur, par des artilleurs d'origine européenne.
En
novembre, il les battait à Mortchékhort, au nord d'Ispahan.
En décembre, à Zarqân, non
loin de Chiraz, il dispersait leurs dernières forces.
Laissant dans Ispahan, dépeuplée et dévastée, Chah Tahmâsp II découvrir une ville qu'il
ignorait — car du vivant de son père il était resté confiné dans le palais royal — Nadêr
passa l'année 1730 à nettoyer les massifs montagneux d'Iran occidental, du Khouzistan à
l'Azerbaïdjan, que les Ottomans évacuèrent.
Des troubles à l'Est obligent ensuite Nadêr à
revenir en Khorassan, où il mate, jusqu'au début de 1732, la principauté afghane de Hérat.
En l'absence de son sauveur, Tahmâsp II cherche à se faire valoir.
Il se montre en
Azerbaïdjan, mais échoue piteusement devant Erevan, puis se fait battre près de Hamadân
par l'armée du pacha ottoman de Bagdad.
Nadêr en prit prétexte pour se comporter
comme le souverain de fait, envoyant des ambassadeurs en Turquie pour dénoncer le
traité imposé à Tahmâsp II, nommant des gouverneurs inféodés à sa personne en
Azerbaïdjan et dans d'autres provinces.
En septembre 1732, Tahmâsp II était déposé et
envoyé à Machhad.
Refusant d'assumer la royauté, Nadêr mit sur le trône le fils du
monarque déchu, un enfant de huit mois, qui régna sous le nom d'Abbâs III.
Le problème.
»
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