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MONTAIGNE Michel Eyquem de

Publié le 08/11/2020

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confiance, s'évertue à présenter les idées de Montaigne, après sa mort, comme un corps de doctrine solide, cohérent, systématique. En réalité, ce penseur est d'abord un artiste. Subjectif, friand d'impressions sensorielles, il est d'autre part prodigieusement doué pour les transmettre à son lecteur. Au point que l'idée même, chez lui, se présente d'emblée sous forme d'une image concrète. (Pourquoi, estimant un homme, l'estimez-vous tout enveloppé et empaqueté ? Ailleurs, il nous demande de ne pas guinder notre naturel et d'être amoureux de vertu sans l'enjler.) Sa vision du monde n'est pas tant fondée sur des critères éthiques qu'es-thétiques. Et la vertu, même, lui apparaît sous les traits d'une allégorie de peintre renaissant : belle, triomphante, amoureuse, délicieuse pareillement, et courageuse ; ayant pour guide Nature ; Fortune et Volupté pour compagnes. Cette adorable Vertu, il s'avoue bien vite incapable, lui, pesant, paresseux et fainéant, d'en faire autre chose que le portrait. Pour sa part, il ne nous propose qu'une vie basse qui ne saurait se hisser au-dessus du médiocre qu'autant que le désir l'y conduit. Conscient de ses limites, il n'a pas honte le moins du monde de jouir loyalement de son être. Pourtant, ces délices ne sont par lui recherchées que dans la mesure où elles entraînent l'âme avec elles, qui, alors, y prend part et, bien mieux, se contemple dans ce prospère état. Exercice spirituel, en quelque sorte, qui exige un véritable dédoublement de la personnalité : vigilance et abandon, tout ensemble (Je me contrôle, je me goûte). On conçoit que Pascal ait trouvé notre homme « pernicieux à ceux qui ont quelque pente à l'impiété et aux vices ». En définitive, Montaigne n'est pas seulement l'homme de bibliothèque, confiné au troisième étage de sa tour où l'environnent (l'aiguillonnant au travail) d'édifiantes sentences latines, gravées sur les poutres. C'est un chasseur, qui fait à cheval des "traites" de huit à neuf heures d'affilée, qui part (à plusieurs reprises) en mission secrète, boit sec, ou discute ferme, avec Montluc le soudard, avec le poète baroque Du Bartas, ou avec Marie de Goumay qui est aussi ardente que jeune et que « langagière ». Ses Essais empruntent moins à ses lectures qu'à l'observation directe de la vie : à sa vie étudiante, à sa « saison licencieuse » ; à son expérience de magistrat, de maire, à ses voyages à travers l'Europe. Son Journal de voyage (aujourd'hui joint d'une façon générale au reste de son œuvre) est typique à cet égard : à l'inverse des récits de ses contemporains - et au beau milieu du « siècle des humanistes » - pas

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