Databac

Molière, Le malade imaginaire : Scène d’exposition, I,1

Publié le 17/05/2020

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Molière, Le malade imaginaire : Scène d’exposition, I,1 Ce document contient 3331 mots soit 7 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Littérature.

« ------------------------------------------------- -------------------------------------------------Molière, Le malade imaginaire : Scène d’exposition I,1------------------------------------------------- Le Malade imaginaire est la dernière comédie de Molière, comédie ballet donnée pour la première fois au Palais royal en 1673.

Lareprésentation s’ouvre donc par le ballet, dans un décor champêtre où bergers, bergères et dieux mythologiques célèbrent lagloire de Louis XIV, de retour de la guerre de Hollande.

Ce passage est caractérisé par les successions des entrées de ballet et parun grand nombre de personnages présents sur scène.

Or, à l’issue de ce ballet débute la pièce cadre dans un contexte toutdifférent : « Argan, seul dans sa chambre, assis, une table devant lui, compte des parties d’apothicaire » ; nous entrons alorsdans le monde de la comédie de caractère et de ce bourgeois malade, Argan.On peut remarquer deux mouvements dans ce passage* Les comptes d’apothicaire ( « je le dirai à Mr Purgon, afin qu’il mette ordre à cela »)* « Drelin », le passage de la clochetteLe premier mouvement semble viser les ridicules de la médecine, et le second stigmatiser le caractère de l’hypocondriaque.

Maison s’aperçoit très vite que ces deux mouvements et ces deux objets du comique sont étroitement liés : le verbiage médical sertde caution à l’hypocondrie d’Argan.Le premier mouvement apparaît d’abord comme une lecture fastidieuse de facture couplée avec les commentaires d’Argan ; maisl’insertion au discours rapporté direct du langage médical pompeux nous donne d’emblée à entendre la cible de la satire : lagrandiloquence de l’idiolecte de la médecine, qui se pare d’un verbiage pseudo scientifique mais se révèle impuissante à traiter lemal d’Argan.Le deuxième mouvement met Argan au premier plan ; ce passage où il appelle en vain Toinette peut apparaître anodin etcaractérisé uniquement par le comique qu’il dégage.

Toutefois, nous y découvrons déjà le personnage d’Argan dans toute sacomplexité à travers ses phobies, mises au jour dès la première scène.Nous essaierons donc de voir au cours de notre étude en quoi cette première scène du Malade imaginaire remplit pleinement safonction d’exposition, en posant des jalons à même de nous introduire aux principaux enjeux de cette comédie de caractère, danstoute leur complexité.Nous considérerons tout d’abord la fonction d’exposition de cette scène inaugurale.

Puis, nous envisagerons la démultiplicationspéculaire de la satire dans ce passage.

Enfin, il nous restera à nous intéresser à la richesse et la complexité du personnage dumalade imaginaire tel qu’il nous est présenté dans l’ouverture de la pièce cadre. I.

Fonction d’exposition de cette scène inaugurale A.

Première scène et dynamisme L’entrée en scène se fait in medias res, comme l’indique la lecture de la facture par Argan : nous en sommes au 24° jour et Arganest absorbé par ses calculs, qu’il a déjà commencés avant le lever du rideau.Le dynamisme de la scène est notamment permis par l’entrelacs de discours, la polyphonie par lesquels Argan exploite toute larichesse de possibilités du monologue ; le monologue est alors un ressort dynamique et non une convention ou un pur artificepour débuter la pièce (rappelons d’ailleurs que les monologues étaient relativement rares à l’ouverture des pièces de théâtre).

Onpeut ainsi différencier :* La lecture de la facture de l’apothicaire* Son examen par Argan* Les calculs d’ArganLe tout conférant, grâce à une diversité discursive, un dynamisme certain à la scène.De plus, la scène est rythmée par les comptes que fait Argan, et qui fonctionnent presque à la manière d’un refrain : « trois etdeux font cinq, et cinq font dix, et dix font vingt ».

Bien plus, pour le lecteur actuel, qui ne connaît plus les mêmes unités demonnaie, ces calculs revêtent une dimension presque poétique, voire surréaliste, car il n’y comprend rien : « dix, quinze, seize etdix-sept sols, six deniers », « soixante et trois livres, quatre sols, six deniers ».Enfin on remarque une certaine subtilité dans le glissement au second mouvement du texte ; en effet, le monologue d’Argan, quidevient en fait un véritable dialogue fictif où il débat avec Monsieur Fleurant, débouche tout naturellement sur l’ordre donné à sesgens « allons, qu’on m’ôte tout ceci » et la découverte de sa solitude sur scène et dans sa chambre.

D’où la fameuse scène du« drelin » et le passage à la deuxième scène. B.

Mise en place des jalons de l’intrigue Cette scène d’exposition remplit pleinement sa fonction informative.

Outre la mise en scène dès le début de la pièce dupersonnage éponyme de la pièce, l’examen de la facture permet de présenter plusieurs protagonistes :* Monsieur Fleurant, l’apothicaire, présenté par une apposition glissée au détour d’une phrase « ce qui me plait de MonsieurFleurant, mon apothicaire… »* Monsieur Purgon, le médecin est introduit par enchâssement, à travers le discours comptable de Fleurant « suivant l’ordonnancede Monsieur Purgon », expression répétée à plusieurs reprises sous une forme simplifiée « suivant l’ordonnance ».

Nousconnaissons donc déjà le trio fondamental de la pièce, à savoir, le malade imaginaire, l’apothicaire et le médecin.* Toinette, la servante, qui n’est pas nommée comme telle ; mais on devine son statut à la manière dont Argan l’appelle : elle esten effet l’objet d’injonctions sévères et d’insultesMais cette première scène ne fait pas que nous dévoiler des personnages ; on y découvre aussi les enjeux principaux de la pièce :* La médecine qui est au cœur de cette scène, comme en témoigne la prépondérance du discours rapporté de Fleurant.* Le caractère du malade imaginaire (car rappelons que nous sommes bien dans une comédie de caractère).Ces deux enjeux fondamentaux sont liés puisque le discours médical interfère dans la parole d’Argan. C.

Affirmation inaugurale du comique On la remarque à plusieurs moments de la scène* La dispute fictive d’Argan avec Fleurant sur le prix des traitements.

Le comique survient de la systématique réduction des prix. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles