Michel leiris
Publié le 23/05/2020
Extrait du document
«
L'homme à l'état de nature est en vérité, une pure vue de l'esprit, car il se distingue de l'animal précisément en
tant qu'il possède une culture, dont même les espèces que nous considérons comme les plus proches de la
nôtre sont privées, faute d'une intelligence symbolique suffisamment développée pour que puissent être
élaborés des systèmes de signes tels que le langage articulé et fabriqués des outils qui, valorisés comme tels,
sont conservés pour un usage répété.
S'il n'est pas suffisant de dire de l'homme qu'il est un animal social (car
des espèces très variées d'animaux vivent elles aussi en société), il peut être défini comme un être doué de
culture, car, seul de tous les êtres vivants il met en jeu des artifices tels que la parole et un certain outillage
dans ses rapports avec ses semblables et son environnement.
Comme chez les autres mammifères, l'ensemble
du comportement d'un individu se compose, chez l'homme, de comportements instinctifs (qui font partie de
son équipement biologique), de comportements résultant de son expérience individuelle (liés à cette partie de
son histoire qui est la sienne propre) et de comportements qu'il a appris d'autres membres de son espèce ;
mais chez l'homme, particulièrement apte à symboliser, c'est-à-dire à user des choses en leur attribuant un
sens conventionnel, il y a pour l'expérience ? ainsi plus aisément transmissible et, en quelque sorte
thésaurisable puisque la totalité du savoir de chaque génération peut passer à la suivante par le moyen du
langage ? possibilité de s'ériger en culture, héritage social distinct de l'héritage biologique comme de l'acquis
individuel.
Michel Leiris, Cinq études d'ethnologie, 1969.
Introduction : Il existe de nombreuses définitions de l'homme : animal doué de langage, animal capable de
technique, comme dans le mythe de Prométhée, animal sachant rire, comme le disait Rabelais, animal politique,
mais pourquoi pas aussi animal religieux ou animal capable d'art.
Les avancées dans les recherches sur le
comportement des animaux amènent régulièrement à reposer cette question, lorsqu'on découvre que certains.
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