Maximilien LUCE:LE QUAI DES ORFÈVRES.

« Maximilien LUCE LE QUAI DES ORFÈVRES Un bateau-mouche qui passe sous un pont de Paris...

Avec un thème archiclassique, Maximilien Luce obtient, grâce à l'angle de vue qu'il a choisi, un effet saisissant.

Obervateur de la vie sociale et de la vie poli- tique, Maximilien Luce est avant tout un Pari- sien qui, toile après toile, nous offre une série de vues de la capitale à une époque où celle-ci était en pleine transformation.

Ses oeuvres ont valeur de témoignage sur un Paris qui n'existe plus.

Impossible aujourd'hui de retrouver ce Pont Saint-Michel dans la réalité : toutes les rues alentour ont été détruites lors des grands travaux réalisés par Haussmann.

L'ÉPOQUE Dans les premières années du XXe siècle, quand il a peint ce tableau, Maximilien Luce s'est déjà essayé à de nombreux styles.

Il a d'abord suivi la trace de ses amis Seurat et Signac, tout en étant attentif aux conseils de Pissarro, dont il partage aussi l'engouement pour les mouvements anarchistes.

Avant de trouver son style, il s'essaiera même au fau- visme.

Sans être reconnu comme un chef de file, Maximilien Luce a la chance de voir ses tableaux figurer dans toutes les expositions importantes : au Salon des Indépendants, dans le Groupe des XX à Bruxelles, ou à la Libre Esthétique.

Délaissant son pointillisme habituel, Luce revient à l'impressionnisme pour rendre la complexité de l'enchevêtrement du tissu urbain parisien.

Maximilien LUCE 1858-1941 • Le Quai des Orfèvres, ou La Cité, du pont Saint-Michel • Huile sur carton marouflé sur isorel 32 cm x 24cm • Signé au crayon en bas, à droite, «Luce» • Peint avant 1906, sans doute en 1899 • Localisation : Paris, musée Carnavalet • Expositions : Paris, 1943, 1961 L'OEUVRE Avec ses autres toiles, comme Le Quai Saint- Michel, La Seine au pont Saint-Michel, Pont à Paris, Maximilien Luce nous a laissé de nom- breuses vues identiques de ce petit coin de Paris.

S'éloignant de ses penchants de jeu- nesse pour le pointillisme, l'artiste revient ici à une conception plus impressionniste Dâns ce petit tableau, il a particulièrement soigné les effets de la lumière se reflétant sur les maisons et l'édifice central, tout en excluant de sa toile le ciel et l'eau.

Luce s'est intéressé surtout à l'architecture urbaine, avec ses éléments com- plexes et imbriqués les uns dans les autres.

Le résultat aurait pu être chargé et touffu.

Il est tout simplement puissant et concentré.

L'HISTOIRE Ce tableau a figuré dans deux prestigieuses collections d'amateurs d'oeuvres impression- nistes : celle du grand marchand d'art Am- broise Vollard, puis celle du comte Armand Doria.

C'est la comtesse Doria qui en fit don au musée Carnavalet.

LA COTE Les oeuvres de Maximilien Luce sont extrêmement nombreuses.

On en trouve à tous les prix.

Un tableau (52cm x 66cm) représentant Notre-Dame de Paris a été vendu 271200 FF (49300 dollars) en 1990.

Un autre, sur un sujet analogue, mais de plus grande taille (Notre-Dame de Paris vue des quais), a atteint 4 millions de francs français (727300 dollars).. »