Maroc (1987-1988)
Publié le 19/09/2020
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Maroc (1987-1988)
Le poids de la dette
Depuis 1978, sous l'influence du FMI et de la Banque mondiale, le Maroc est
engagé dans une politique de "stabilisation économique".
En 1982-1983, celle-ci
a connu des difficultés, lorsque les prix du pétrole, les taux de change et les
taux d'intérêts étaient élevés.
Les programmes d'ajustement ont connu des succès
divers, mais se sont poursuivis.
C'est dans ce cadre qu'ont été décidés, en
1987, un arrêt du recrutement de fonctionnaires et le relèvement considérable
(de 30 à 87%) des prix des produits de première nécessité (farine, huile, gaz
butane) et des services publics.
Les investissements ont également été limités.
La relativement bonne tenue du dirham comparée aux monnaies des pays voisins
favorise les rapatriements financiers des émigrés.
Les dépenses sociales
(éducation, santé) ont été freinées et le Maroc a dû, selon les recommandations
des autorités financières internationales, procéder à une libéralisation des
règles de son commerce extérieur.
La désinflation a été facilitée par la
diminution relative des coûts de base des matières premières et du service de la
dette fixée en dollar, du fait de sa baisse.
Rééchelonnement de la dette
Le pays a bénéficié, en janvier 1987, d'un crédit stand by accordé par le FMI
pour un montant de 280 millions de dollars, complété par 250 millions de dollars
de prêts bilatéraux accompagnant des projets d'investissements.
Mais l'aide
internationale s'est surtout manifestée, au début mars 1987, par le
rééchelonnement de 900 millions de dollars de dettes d'origine publique (la
France et les États-Unis ont appuyé cette action en accordant 125 millions de
dollars de prêts nouveaux).
Cet effort a été complété par un prêt de la Banque
mondiale (430 millions de dollars) pour stabiliser l'économie (fin juillet),
puis un prêt de la Banque islamique (fin août).
Au total, le Maroc a signé le 23
septembre 1987 un accord de rééchelonnement global de 2,4 milliards de dollars
sur un total de dette civile de 14 milliards de dollars, dont près de 3,5
milliards à l'égard de la France.
Le résultat obtenu est donc sensible.
L'essentiel des échéances a été reporté
sur les années 1989-1992.
En contrepartie de ces soutiens, le Maroc a dû
s'engager à accomplir des réformes financières (introduction de la TVA, réforme
de la fiscalité locale, impôt général sur le revenu) qui ont eu pour conséquence
une baisse des ressources traditionnelles du Trésor (droits de douane, fiscalité
indirecte, taxe sur les transactions) et qui n'a pas été compensée par des
recettes nouvelles d'un montant équivalent.
Le fonctionnement incertain des administrations fiscales, l'importance
croissante de l'économie souterraine et de l'influence des réseaux de
clientélisme politique compromettent le succès des réformes et se traduisent
dans l'immédiat par des diminutions de ressources.
Les investisseurs nationaux
ou étrangers sont déconcertés par des pratiques administratives qui hypothèquent
la rentabilité de leurs projets..
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