Mandel (Ernest)

« 1 / 2 19 juillet 1967 Série C-38 Fiche N• 1879 Mandel (Ernest) 1.

Ernest Mandel est l'un des initiateurs du débat qui s'est engagé au sein de la gauche européenne, dissidente des partis socialistes traditionnels, sur les conditions nouvelles de l'action ouvrière en Europe occidentale.

A partir d'une analyse du néo­ capitalisme, Ernest Mandel y précise sa conception des « réformes de structure anti­ capitalistes , .

2.

Né en 1923, en Belgique flamingante, Ernest Mandel suit, à l'Université libre de Bruxelles, des études d'histoire interrompues par la guerre.

Résistant dès 1940, il est arrêté, repris après une évasion et déporté en Allemagne.

A la Libération, il se rend à Paris où il termine ses études à l'Ecole pratique des hautes études.

3.

A la fin de la seconde guerre mondiale, Ernest Mandel adhère au Parti socialiste belge, dont il organise l'aile gauche.

Il anime la commission d'études de la Fédération générale du travail de Belgique (FGTB), l'une des deux centrales syndicales belges.

En 1956, il fonde l'hebdomadaire "La Gauche ...

organe de l'opposition au sein du PSB.

Le développement de cette opposition, son rôle actif dans la grève générale t • 1 ' J ~ \1 belge de 1961, inquiètent la direction du parti.

En 1964, le Congrès national du PSB ~ vote des mesures disciplinaires qui équivalent à une exclusion.

Ernest Mandel fonde un nouveau parti: la Confédération socialiste des travailleurs (CST).

4.

Dans son «Traité d'Economie marxiste, (1962), il présente une étude des ten­ dances du capitalisme contemporain, poursuivie notamment dans des articles des "Temps modernes ..

et de la " Revue internationale du Socialisme "· Il s'efforce de démontrer que l'expansion de l'économie des pays capitalistes avancés depuis la seconde guerre mondiale n'a pas apporté de solution à l'ensemble des contradictions " classiques ..

du capitalisme.

Les techniques régulatrices de l'économie (program­ mation, intervention de l'Etat comme agent économique) ne lui semblent efficaces que jusqu'à un certain point.

Capables de désamorcer provisoirement les crises de type classique, elles n'ont pas enrayé la marche cyclique de l'économie et suscitent des contradictions nouvelles.

La politique des revenus se heurte à une résistance des salariés d'autant plus forte qu'avec l'expansion le niveau de l'emploi est plus élevé.

5.

La critique que porte E.

Mandel contre les partis sosialistes se fonde sur ce qu'il définit comme leur incompréhension du sens de certaines réformes économiques et sociales; loin d'être redoutées par la société capitaliste, elles sont intégrées par elle pour moderniser ses propres structures.

A ses yeux.

l'on ne peut opposer à ce réfor­ misme la politique des partis communistes qui comptent " réduire le pouvoir des monopoles ..

en investissant l'Etat grâce à une victoire parlementaire.

La stratégie à développer se fonde sur les " réformes de structure" anticapitalistes dont les objectifs sont inassimilables par le capitalisme.

Elle se concrétise par des mots d'ordre de r.ontrôle ouvrier, qui, intervenant dans des situations de crise (politique.

économique et sociale), peuvent susciter une "dynamique révolutionnaire ...

Dans cette optique se marque l'influence de la stratégie des mots d'ordre de transition (vers le socialisme) définie par Léon Trotsky. 2 / 2. »