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Ernest Hemingway

Publié le 09/12/2021

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Le premier cadeau que reçut Hemingway enfant, des mains de son père, fut un fusil. C'est d'un coup de fusil dans la tête que meurt Francis Macomber et cette mort préfigure étrangement celle de l'écrivain : “... il sentit un brusque éclair aveuglant et incandescent faire explosion à l'intérieur de son crâne et ce fut tout ce qu'il ressentit jamais". Le père et le fils se sont tués de la même façon : d'un coup de fusil, l'arme des pionniers. Ce ne sont pas là des coïncidences et seule une psychanalyse expliquerait dans l'œuvre la symbolique du fusil. Quand naît Hemingway, les temps héroïques de la "frontière" ne sont pas si lointains. Une riche tradition orale a conservé le souvenir des exploits des pionniers, venus les premiers dans le pays avec leurs fusils et leurs bibles, chasseurs et défricheurs, nobles et purs comme les héros de Fenimore Cooper. En compagnie de petits Indiens d'une réserve voisine, le jeune Hemingway chasse l'écureuil et pêche la truite ; la nuit, il entend le cri des coyotes ; c'est une jeune Indienne qui l'initie aux choses de l'amour. Beau comme au matin de la création, le monde, pour lui, est une rivière au fond d'un vallon, un feu de camp, une biche entrevue à travers les arbres. Ces premières sensations forment la trame d'une série de contes d'une grande fraîcheur où l'écrivain se peint sous les traits d'un héros, Nick Adams.

« Ernest Hemingway Le premier cadeau que reçut Hemingway enfant, des mains de son père, fut un fusil.

C'est d'un coup de fusil dans latête que meurt Francis Macomber et cette mort préfigure étrangement celle de l'écrivain : “...

il sentit un brusqueéclair aveuglant et incandescent faire explosion à l'intérieur de son crâne et ce fut tout ce qu'il ressentit jamais".

Lepère et le fils se sont tués de la même façon : d'un coup de fusil, l'arme des pionniers.

Ce ne sont pas là descoïncidences et seule une psychanalyse expliquerait dans l'oeuvre la symbolique du fusil. Quand naît Hemingway, les temps héroïques de la "frontière" ne sont pas si lointains.

Une riche tradition orale aconservé le souvenir des exploits des pionniers, venus les premiers dans le pays avec leurs fusils et leurs bibles,chasseurs et défricheurs, nobles et purs comme les héros de Fenimore Cooper.

En compagnie de petits Indiens d'uneréserve voisine, le jeune Hemingway chasse l'écureuil et pêche la truite ; la nuit, il entend le cri des coyotes ; c'estune jeune Indienne qui l'initie aux choses de l'amour.

Beau comme au matin de la création, le monde, pour lui, estune rivière au fond d'un vallon, un feu de camp, une biche entrevue à travers les arbres.

Ces premières sensationsforment la trame d'une série de contes d'une grande fraîcheur où l'écrivain se peint sous les traits d'un héros, NickAdams. Or, cet Américain un peu sauvage, la tête pleine de la rumeur des grands bois, se trouve transporté en Europe, à 18ans, vêtu d'un uniforme et coiffé d'un casque, armé d'un fusil, plongé dans une guerre où la civilisation mécaniquemontre son hideux visage.

Blessé gravement sur le front italien, il voit la mort en face.

Rescapé, le voici dans lesgrandes villes, dans ce Paris des années vingt où l'élite artistique et intellectuelle du monde s'est donné rendez-vous.

Affolé par les plaisirs que lui offre un monde libéré de la peur, il s'en gorge, devient riche et célèbre.

Maisdevant les délices de la paix comme devant les horreurs de la guerre, Hemingway réagit avec la naïveté, l'avidité, lemépris, la colère d'un homme des bois.

Là est le secret de sa vision détachée amère, du monde moderne.

Il prendpart à la comédie, mais sans être dupe.

Il n'est pas seulement d'un autre pays, séparé de nos vieux pays civiliséspervertis par un océan, par des arpents de forêts et de lacs, il est d'un autre temps du temps qu'on allait encoreaux baleines et à la chasse aux buffalos.

Il est le dernier des Mohicans.

Son physique hirsute, le débraillé voulu desa tenue, les chemises de trappeur et les mocassins attestaient un mépris de la civilisation des villes, une gêne etun refus.

Que le chasseur de grands fauves ait forcé son personnage de Huron, cela est sûr.

Toutefois, lepersonnage était vrai.

Il n'est pas surprenant qu'il ait eu de la peine à "s'engager", à entrer dans les querellesidéologiques de son époque : il avait rejeté celle-ci à 18 ans, dès son combat en Italie.

La phrase, souvent citée, deFrédéric Henry dans l'Adieu aux Armes : "Senta, Rinaldi, senta, toi et moi nous avons fait une paix séparée",proclame, au seuil d'une vie, le refus d'un monde où il n'y a ni plaisir ni honneur à se battre et à tuer.

Dès qu'il aconnu ce monde, Hemingway n'a songé qu'à le fuir pour s'en retourner de l'autre côté de la rivière et au fond desbois. La déception de la guerre a fait naître chez le jeune combattant un besoin éperdu de vérité : "Il y avait beaucoupde mots qu'on ne pouvait plus tolérer, et, en fin de compte, seuls les noms de localités avaient conservé quelquedignité." Son unique ambition sera dès lors de "présenter les choses dans leur vérité", avec le moins d'enflurepossible, en se servant des mots les plus simples, les plus honnêtes.

A la source de cette esthétique, il y a uneéthique née de la guerre. C'est par goût de la vérité que l'écrivain s'éprend des courses de taureaux ("terreno de verdad" est le nom donné àl'arène : le Soleil se lève aussi ; Mort dans l'Après-Midi) ; par goût de la vérité qu'il chasse le grand fauve en Afrique: Pertes Collines d'Afrique.

La mort ne trompe pas et l'homme ne se connaît que dans son affrontement avec elle.C'est la mort qui donne leur accent déchirant aux amours de Jordan : Pour qui sonne le glas, et à celles du colonelde l'armée américaine : Across the River and into the Trees ; la mort qui vient hanter le vieux pêcheur dans sonsommeil : le Vieil Homme et la Mer ; la mort qui a fait vivre l'écrivain tout au long de sa vie et qui l'a consolé à sonheure dernière.

Aussi "extérieure" qu'elle puisse paraître, par ses thèmes secondaires, sa technique, par sonexotisme brillant, ses personnages chasseurs, boxeurs, guerriers, bandits l'oeuvre de Hemingway est en réalité uneoeuvre d'inspiration nocturne, conçue, comme celle des grands écrivains américains qui l'ont précédé Hawthorne,Melville, James en termes de bien et de mal.

Le mal, c'était la civilisation et ses faux dieux, l'injustice sociale, laconfusion des valeurs ; le bien, la pureté de l'enfance et de la nature, des animaux, des rivières et des bois.

C'estpour les retrouver, pour retrouver celui qui les lui avait révélés, que Hemingway s'est tué d'un coup de fusil àsoixante-quatre ans.. »

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