Databac

mafia corse

Publié le 07/12/2021

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : mafia corse. Ce document contient 956 mots. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système d’échange gratuit de ressources numériques ou achetez-le pour la modique somme d’un euro symbolique. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en : Echange
un Bastiais aux cheveux blancs déclarait au journaliste qui l’interrogeait sur cette « loi du silence « que les autorités de l’Etat reprochent aux Corses d’appliquer : « Quand on vous menace, qu’on menace vos enfants si vous parlez, vous comprendrez facilement que ça compte «. Digne réponse aux propos insultants de MM. Joxe, Charrasse et Kiejman qui de télévisions en radios sont allés répétant ce qui avait été convenu avec le président de la République : c’est le comportement même des Corses vis à vis de la criminalité qui serait responsable de la non-élucidation des assassinats commis ces derniers temps.
Cet anonyme bastiais a répondu pour la Corse entière : nous vivons dans la peur. Cette peur fait aujourd’hui la loi en Corse, la loi du silence, clé sanglante de la dérive de l’île, de la montée en puissance par la terreur d’un pouvoir mafieux sur fond de crise économique, de chômage, de « méthode Rocard « opposée aux justes mouvements revendicatifs, comme on l’a vu en 1989, sur fond aussi de terrorisme FLNC.
Et les Corses ont de bonnes raisons d’avoir peur de parler. Elles ne datent pas d’aujourd’hui et méritent un peu plus que le mépris et l’insulte : qu’on reconnaisse Place Vendôme, Place Beauvau et à l’Elysée, l’existence du phénomène mafieux et son emprise sur l’île, en liaison avec la violence terroriste dont il s’est nourri pour prendre son essor moderne, à partir de 1981, disent les spécialistes... et l’urgence de le combattre vraiment.
Comme pour la mafia sicilienne, l’histoire de cette nouvelle mafia Corse, liée à celle de la grande île italienne d’ailleurs, et qu’on appelle La Brise de Mer du nom d’un bar bastiais qui a depuis changé de nom, se donne à lire par des meurtres. Le 10 septembre 1981, est commis un assassinat qui ne sera jamais élucidé, déjà, celui de François-Louis Memmi, une sorte de juge de paix du milieu traditionnel corse. Il est abattu par les jeunes loups, cette nouvelle bande de braqueurs, qui, contre les « anciens « du banditisme Corse, entendent prendre le contrôle de l’île, et d’abord celui des investissements d’argent criminel (immenses capitaux de la vieille French Connection, nouveaux capitaux de la drogue toujours désormais vendue dans l’île où elle fait des ravages, braquages...). Ils investissent dans les activités économiques, en conquérant des appuis, relais, complicités dans tous les rouages de la société insulaire, à partir dès le départ d’une éclatante impunité.
Le 14 septembre 1982 est abattu Daniel Ziglioli, rejoint au tombeau le 14 avril 1983 par son frère Gérard. Ils exploitaient Le Castel, une boite de nuit très parisienne du sud de Bastia et refusaient de vendre à la nouvelle mafia de la Brise de Mer. Deux des assassins de Daniel Ziglioli seront confondus grâce au témoignage d’un gardien de la paix : Robert Morachni et Georges Saetelli qui comparaîtront avec Pierre Santucci, chef présumé de la bande, devant la cour d’Assise de Dijon... pour éviter les pressions justement. Hélas, devant le jury le gardien de la paix se rétracte. Plus de témoins, pas d’aveux, un jury apeuré sur lequel on apprendra par la suite que des pressions ont été exercées : Morachini, Scatelli et Santucci sortent acquittés.
Depuis, la Brise a fait main basse sur toutes les boites de nuit de la Corse ou presque : le Challenger, L ’Apocalypse, le Palladium, le Starlight, le New-Club, le Midnight... etc. Ils sont actionnaires des sociétés propriétaires ce qui fournit la justification de leur somptueux train de vie. La boucle est bouclée. Il n’y a plus qu’a étendre l’empire. La police judiciaire de Bastia attendra de 1982 à novembre 1986 que lui soit délivrée une commission rogatoire. On laisse faire au plus haut niveau.
Dès 1981, cette montée mafieuse concerne les terrains, l’immobilier, le tourisme de luxe : c’est cette année là qu’on commence à parler des investissement italiens dans « l’Ile pour milliardaires « de Cavallo, avec notamment Jacky Setton, le PDg de Pionner.
C’est que la Corse est pratiquement vierge de ce point de vue. L’appropriation par la spéculation criminelle de l’immobilier touristique - 16 projets actuellement impliquant autour « d’actionnaires « corses les dix premières banques françaises
 se nourrira de la politique de l’état et des institutions régionales qui conjointement abandonneront délibérément le choix de développement d’un tourisme populaire - car la Corse a besoin du tourisme- au profit du tourisme de luxe. Dans la base de ce qui doit devenir le contrat de plan Etat-région on peut lire : « Il convient essentiellement d’une part de renforcer et diversifier l’offre touristique de haut niveau, d’autre part de créer les équipements nécessaires à une orientation de la fréquentation vers l’intérieur «
Le choix est clair, c’est celui de la Côte d’Azur avec les mêmes effets. La diversification ce sont les golfs et autres casinos. L’orientation vers l’intérieur, par rapport à la côte, c’est la nouvelle radiale sur la rive sud du Golfe d’Ajaccio qui doit permettre de passer des « marinas « aux villas entre mer et montagne, les « hameaux corses «, ce pourquoi vraisemblablement a été assassiné à Porticcio le 26 septembre dernier M. Charles Grossetti, ancien résistant, maire UDF de Grocetto-Prugna, qui refusait de signer d’importants permis de construire.
Dès 1986, les communistes corses soulignaient les dangers de cette montée de l’argent trouble et demandaient le développement de la police financière en Corse pour faire face à cette « dérive mafieuse « qu’ils furent les premiers à dénoncer, et longtemps les seuls.
En 1989, ce n’est pas vieux, « Nice Matin « - ce n’est pas un journal communiste !- constatait après toute une série d’attentats dont le plasticage du bar Polo, rue César Vezzani pour lequel il n’y a même pas eu de plainte ( !) : « le silence radio de la classe politique est total, exception faite du Parti Communiste qui a dit haut et clair son hostilité à la montée en puissance du banditisme «.

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles