Macédoine (2001-2002)
Publié le 19/09/2020
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Macédoine (2001-2002)
Révision de la Constitution
La Macédoine a vu se déployer sur son sol, en mars 2001, une guérilla albanaise
opérant à partir des montagnes limitrophes du Kosovo et reprenant le sigle UÇK
(mais avec le sens d'«Armée de libération nationale» et non plus d'«Armée de
libération du Kosovo»).
Ce mouvement armé reprenait à son compte des
revendications que les partis politiques de la minorité albanaise (23 % de la
population au recensement de 1994, 30 % à 40 % selon elle-même), successivement
associés aux majorités de gouvernement depuis l'indépendance (1991), n'avaient
guère fait avancer : statut de seconde nation constitutive de l'État, usage
officiel de l'albanais, reconnaissance de l'université albanophone de Tetovo,
meilleur accès à la fonction publique.
S'inspirant de l'expérience du Kosovo
(1998-1999), il espérait obtenir gain de cause en alarmant la communauté
internationale.
De fait, l'Union européenne et les États-Unis ont réagi sans
délai, condamnant l'insurrection mais incitant les autorités de Skopje à la
modération et à la recherche d'une solution politique.
Ils ont inspiré la
formation d'un gouvernement de grande coalition : le VMRO-DPMNE (Organisation
révolutionnaire intérieure macédonienne-Parti démocratique pour l'unité
nationale macédonienne), au pouvoir depuis décembre 1998, et son allié le Parti
démocratique des Albanais (PDSh) ont été rejoints par l'Alliance
sociale-démocrate de Macédoine (SDSM) et le Parti de la prospérité démocratique
(PPD, albanais), précédemment ensemble au pouvoir.
La tactique était d'isoler
politiquement les rebelles, que les partis albanais du Kosovo condamnaient
également, et de dégager un consensus en vue d'une solution politique.
Après des succès partiels de l'UÇK, un moment parvenue aux abords de Skopje, un
accord-cadre a été conclu à Ohrid, début août 2001.
Sur cette base, le Parlement
a adopté en novembre suivant quinze amendements constitutionnels faisant de
l'albanais la seconde langue officielle, augmentant la proportion d'Albanais
dans la fonction publique, notamment dans la police, précisant les droits des
minorités, accroissant les pouvoirs municipaux.
En même temps, l'UÇK a consenti
à livrer ses armes à la mission Moisson essentielle, mise en place à cette fin
par l'OTAN (Organisation du traité de l'Atlantique nord).
Toutefois, les
relations entre Macédoniens slaves et albanais se sont dégradées.
Les premiers
estimaient que la communauté internationale favorisait les seconds, qu'ils
soupçonnaient de visées séparatistes propres à détruire l'État.
Dans l'immédiat,
ils devaient consentir à un nouveau partage des emplois et des ressources dans
un contexte de récession économique et de chômage massif, que les privatisations
pourraient encore accroître.
Cependant, la conférence internationale des
donateurs de Bruxelles (mars 2002) avait promis à la Macédoine 307 millions €
pour l'année en cours.
À savoir : plus qu'elle ne l'espérait....
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