Macédoine (1994-1995)

« Macédoine (1994-1995) Après que la Macédoine s'est déclarée indépendante, le 17 septembre 1991, la Grèce a refusé de la reconnaître sous ce nom, qu'elle l'accuse d'avoir dérobé à son propre patrimoine antique.

En février 1994, Athènes a mis en place un blocus économique qui, ajoutant ses effets à ceux de l'embargo infligé par l'ONU à la Serbie et au Monténégro, a accru les difficultés économiques de la Macédoine.

Le 18 février 1994, Skopje a signé avec l'Albanie, la Bulgarie et la Turquie un accord prévoyant la mise en place d'un axe routier et ferroviaire Durrës-Istanbul susceptible de la désenclaver. En juin 1994, elle a procédé à un recensement financé et contrôlé par l'Union européenne, dont les résultats ont démenti les surenchères des Albanais majoritaires dans l'ouest du pays (22,9%, et non 40% de la population comme ils l'affirmaient pour être considérés non plus comme une minorité mais, au même titre que les Macédoniens, comme une nation constitutive de l'État). Les élections présidentielles et législatives d'octobre 1994 ont vu la réélection du chef de l'État Kiro Gligorov - fort d'avoir conduit une sécession pacifique et obtenu l'admission de la Macédoine à l'ONU en avril 1993 -, le triomphe de l'Union pour la Macédoine (88 sièges sur 120) et la défaite du principal parti d'opposition, l'ultranationaliste VMRO (Organisation révolutionnaire intérieure macédonienne), victime de scissions.

Le Premier ministre sortant Branko Crvenkovski, a formé le nouveau gouvernement. Tout en jouant la carte de la participation (deux de leurs partis ont rejoint la majorité gouvernementale), les Albanais ont maintenu une certaine pression revendicative: en décembre 1994, ils ont créé sans autorisation à Tetovo leur propre université.. »