Luynes: Un favori décevant.

« 1 / 2 Luynes Unfavori décevant En 1617, la situation intérieure de la France ne cesse de se dégrader à la faveur de la minorité de Louis XIII et de la régence de Marie de Médicis.

Les grands se soulèvent ainsi que les protes­ tants, qui reconstituent leur organisation politique et militaire.

Ces désordres ne sont apaisés que par de somptueuses largesses au détriment du Trésor.

Enfin, l'impopularité de l'Italien Concini, à la tête du gouvernement, est à son comble.

Le jeune Louis XIII, âgé de 16 ans, souffre de cette situation et des humilia­ tions que lui infligent sa mère et Conci­ ni, décidés à l'écarter des affaires bien qu'il ait été proclamé majeur en 1614.

Le roi va subir alors l'influence de Char­ les d'Albert de Luynes.

Le nouveau favori sait apaiser un esprit inquiet et fier, lui inspirer confiance par sa piété, le distraire en l'accompagnant à la chasse et en dressant des oiseaux.

De petite noblesse de Provence (il est né à Pont­ Saint-Esprit le 5 août 1578), Luynes entoure le roi de «gens sans conséquen­ ce», ce qui souligne sa propre impor­ tance.

Sur les conseils de son confident, Louis XIII se décide à faire acte d'énergie et donne l'ordre à son capitaine des gar­ des, Vitry, d'arrêter Concini qui est fina­ lement assassiné à l'entrée du Louvre (24 avril 1617).

En quelques jours, tout est changé.

La reine mère est exilée à Blois; les anciens ministres d'Henri IV, comme Villeroi, sont rappelés.

Mais les déceptions ne tardent pas.

Luynes ne dissimule plus ses ambitions.

Il accapare prébendes et titres, cumule les charges 1578-1621 les plus importantes, comme celle de lieutenant général de Normandie en attendant les Sceaux, devient duc et pair, s'allie aux grandes familles en épousant Marie de Rohan, future duchesse de Chevreuse.

Auprès d'un roi faible, doutant de lui-même, il se montre incapable de diriger les débats du Con­ seil, où se disputent le duc d'Epernon, le garde des Sceaux et le chancelier Sillery.

L'impuissance du gouvernement royal se manifeste au moment où débute la guerre de Trente Ans et devant les trou­ bles qui reprennent dans le royaume.

Marie de Médicis, qui s'est enfuie de Blois, prend la tête d'une nouvelle révol­ te des grands, la «guerre de la mère et du fils>>, qui se clôt par un arrangement après le combat des Ponts-de-Cé.

Plus grave est le soulèvement des protestants qui s'opposent au rétablissement du culte catholique dans le Béarn.

Les guerres de religion se raniment dans le Sud-Ouest.

Avec Luynes, promu conné­ table mais médiocre guerrier, Louis XIII entreprend de pacifier la région et met vainement le siège devant Montau­ ban.

Une épidémie se déclare et le «roi Luynes» meurt le 15 décembre 1621, à Longueville, emporté par la «fièvre pourpre» (ou scarlatine).

La disparition de Luynes va faciliter l'ascension de Richelieu. 2 / 2. »