L'ultramontanismeRenforcer l'autorité du pape.

« 1 / 2 L'ultramontanisme Renforcer l'autorité du pape «La Révolution est plus terrible que du temps de Robespierre ...

Non seulement elle est debout, mais elle marche, elle court, elle rue», clame de Maistre au lendemain de la Restauration.

Les penseurs ultramontains demeurent en effet hantés par le spectre de la Révo­ lution.

Selon ces catholiques intransi­ geants, la monarchie constitutionnelle porte en elle les germes de cataclysmes futurs.

La seule voie de salut est de se placer sous une autorité venue d'En­ haut: celle du successeur de saint Pierre.

Ils appellent de leurs vœux un ordre européen théocratique, dont le pape serait le souverain et les rois les simples ministres.

Ils fulminent contre les galli­ cans qui desservent les intérêts de l'Egli­ se en plaçant, par l'alliance du trône et de l'autel, le pouvoir spirituel dans la dé­ pendance d'un pouvoir politique faible.

L'avènement du dévot Charles X les rassure un instant, mais les ordonnances d'inspiration gallicane prises par Mar­ tignac contre l'enseignement des con­ grégations non autorisées leur prou­ vent, une fois de plus, que la monarchie opprime la religion avec la complicité de l'épiscopat.

Puisque la monarchie court à sa perte et trahit la religion, il n'y a plus qu'à l'abandonner à son sort, décide Lamen­ nais, qui réclame bientôt la séparation de l'Eglise et de l'Etat et la liberté de l'enseignement.

Il mise sur le libéralisme dont la victoire lui paraît inéluctable, en affirmant que la volonté du peuple n'est que l'expression de la souveraineté divi­ ne.

Lamennais et ses amis mettent le journal L'A venir au service de la libéra- Dès 1815 tion des peuples.

Mais le pape, menacé par les patriotes italiens, a besoin de l'appui des monarques européens, même si ceux-ci limitent son pouvoir.

Lamen­ nais, condamné par Rome, abandonne l'Eglise.

Paradoxalement, les ultramon­ tains sont devenus suspects au Saint­ Siège.

'Mais un nouveau courant ultramontain se'développe à mesure que les patriotes mettènt en péril le trône pontifical.

Il se nourrit aussi de l'angoisse que les catho­ liques ressentent devant le monde moderne.

Le journaliste Louis Veuillot est l'un des plus~illants représentants de ce mouvement -qui détourne peu à peu les catholiques dÎ}second Empire et pèse fort lourd dans le dèstin du régime.

La proclamation du dogme de l'infailli­ bilité pontificale comble les vœux des ultramontains.

L'annexion des Etats pontificaux par l'Italie accroît encore le prestige spirituel du pape.

Jamais l'auto­ rité de Rome n'a été aussi forte à l'inté­ rieur de l'Eglise.

Mais c'est plus tard, sous le pontificat de Pie X, que l'ultra­ montanisme trouvera en France son accomplissement définitif.

En effet, la politique anticléricale de la III• Répu­ blique va pousser le clergé français à soutenir le Saint-Siège.

En 1905, la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat, en enlevant à l'Eglise de France tout sta­ tut officiel, donne le coup de grâce au gallicanisme. 2 / 2. »