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Louis XVIII

Publié le 16/05/2020

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« Louis XVIII Le 16 septembre 1824, s'éteignit, au palais des Tuileries, le dernier des souverains français qui ait pu mourir en possession de son trône.Son règne de dix années apparaît comme l'un des plus bienfaisants dans l'histoire de la France. Au départ, pourtant, les chances étaient faibles pour que la couronne revînt au comte de Provence, ce troisième fils, né le 17 novembre1755, du dauphin Louis et de Marie-Josèphe de Saxe.

Sans la tragédie révolutionnaire, l'image qu'il aurait pu laisser à la postérité auraitsans doute été celle d'un gros homme égoïste, ayant cherché dans les plaisirs de l'esprit et dans la gourmandise une compensation auxjoies de la chasse et du lit dont le privaient certains défauts de sa constitution ; d'un prince ambitieux et jaloux qui, se jugeant supérieurintellectuellement au roi Louis XVI, son frère, se consolait de sa malchance par une opposition sournoise.

Un mariage de convenance avecune princesse de Savoie, une maîtresse en titre, la spirituelle comtesse de Balbi, une vie d'épicurien dans ses résidences du Luxembourget de Brunoy, une participation très active à l'Assemblée des notables de 1787, voilà tout ce que l'on peut retenir de la vie de Monsieur,frère du roi, avant la Révolution. Lorsque Louis XVI tenta de quitter la France, en juin 179o, Monsieur partit en même temps ; plus heureux que son frère, il réussit àfranchir la frontière du Nord et s'établit à Coblence ; il s'y posa en tuteur intransigeant de la monarchie captive.

L'avance des troupesrépublicaines, après Valmy, l'obligea à se réfugier d'abord à Ham, en Westphalie ; c'est là qu'il apprit la mort de Louis XVI ; il se proclamaaussitôt régent pour son neveu Louis XVII, et, après le décès du petit prince, en juin 1795, roi légitime de France et de Navarre.

Il étaitalors réfugié à Vérone, asile qu'il fut obligé de quitter en avril 1796.

Il erra quelque temps en Allemagne avant de se fixer à Mittau, enCourlande, sous la protection du tsar.

A part un intermède de quelques mois à Varsovie, il devait y demeurer jusqu'en 1807, date àlaquelle la réconciliation d'Alexandre Ier avec Napoléon l'obligea à recourir à l'hospitalité intéressée de l'Angleterre.

Dans le modestechâteau de Hartwell, mis à sa disposition, il devait attendre patiemment que la Providence lui fît recouvrer son royaume. Son heure arriva enfin au printemps de 1814.

Dans le vide immense laissé par la chute de Napoléon, la restauration de l'anciennedynastie apparut comme la seule solution qui pût assurer une paix durable à l'Europe et à la France.

Sur l'inspiration de Talleyrand,l'ancien Sénat impérial se prononça lui-même pour le rappel du frère du dernier roi ; mais il entendait bien assortir cette restauration deconditions qui feraient du monarque, comme en 1791, le simple délégué de la nation, source véritable du pouvoir.

Louis XVIII déjouacette manœuvre.

Éludant tout engagement, il débarqua le 24 avril à Boulogne et se dirigea lentement vers la capitale, recueillant à chaqueétape des adhésions enthousiastes de nature à renforcer sa main.

Le 2 mai, il était à Saint-Ouen ; le Sénat, isolé, dut se contenter d'unesimple déclaration d'intentions.

Dans cette Déclaration de Saint-Ouen, le roi signifiait sa volonté de donner lui-même une constitutionlibérale, dont il dessinait les grandes lignes, en même temps qu'il énonçait les garanties promises aux intérêts issus des régimesprécédents.

Ainsi put-il faire son entrée solennelle dans Paris, le 4 mai, sans avoir sacrifié le principe du droit monarchique. Les deux principales questions en suspens furent rapidement réglées.

Le 30 mai, était signé le traité de paix négocié par Talleyrand : laFrance renonçait aux conquêtes de la Révolution mais, en revanche, les vainqueurs évacuaient immédiatement son territoire sans exigerd'indemnité pécuniaire.

D'autre part, le 4 juin, Louis XVIII faisait proclamer la constitution promise, sous le titre de Charteconstitutionnelle.

Les conquêtes essentielles de 1789 s'y trouvaient consacrées : droit de voter les lois et le budget dévolu à unereprésentation nationale, égalité de tous devant la loi, libertés d'expression et de religion garanties dans certaines limites.

Mais, parcontre, était hautement répudié le principe de la souveraineté nationale : toutes les concessions inscrites dans la Charte étant présentéescomme issues de la gracieuse volonté du souverain.

Pour bien affirmer qu'il n'avait jamais cessé de régner en droit, Louis XVIII datait ledocument de "la dix-neuvième année" de son règne. Le malaise de l'opinion en face des apparences d'un retour à l'Ancien Régime encouragea Napoléon à tenter de reprendre le pouvoir.Déconcerté par la défection générale des forces armées, Louis XVIII s'enfuit peu glorieusement et se fixa à Gand pour attendre lesévénements.

Aussitôt après Waterloo, il rentra en France, déjouant par cette hâte les projets de ceux qui auraient voulu le remplacer parle duc d'Orléans.

Se fondant sur la fiction que les Alliés avaient fait la guerre à Napoléon et non à la France et à son roi légitime, ils'efforça de limiter les exactions des vainqueurs qui occupaient soixante départements.

Le nouveau traité de paix, signé en novembre1815, se trouva infiniment plus onéreux que celui de mai 1814 : non seulement était encore rogné le territoire national, mais il fallaitpayer d'énormes indemnités financières, assorties d'une occupation militaire des provinces frontières.

Mettre fin à ce régime humiliant desurveillance et replacer la France à son rang au sein du concert européen fut la tâche principale du duc de Richelieu, l'excellent Premierministre choisi par Louis XVIII en septembre 1815, après que Talleyrand se fut révélé inacceptable à la Chambre élue en août 1815.

Pourla politique intérieure, le roi se confia de plus en plus aux inspirations de son jeune ministre de la Police, Élie Decazes, dont il fit sonfavori.

C'était une faiblesse de Louis XVIII que de ne pouvoir se passer d'un confident auquel il vouait une affection exclusive etexigeante.

A ce bellâtre sans envergure, le roi témoigna une tendresse extravagante.

Du moins, Decazes aida Louis XVIII à faire prévaloirune politique de réconciliation nationale contre celle de représailles voulue par la droite dite "ultraroyaliste", que soutenait le comted'Artois, Charles X, frère du roi. Richelieu, ayant atteint son objectif au congrès d'Aix-la-Chapelle, se retira en décembre 1818 et Decazes devint chef du gouvernement.

Sapolitique de combat contre la droite profita surtout aux ennemis du régime et il se trouvait déjà en difficulté lorsque l'assassinat du duc deBerry, neveu du roi (13 février 1820), précipita sa chute.

A contrecœur, Louis XVIII se sépara de son "fils bien-aimé" et rappela le duc deRichelieu.

La presse libérale fut bridée, un nouveau système électoral rendit l'avantage aux éléments les plus conservateurs.

Enfin, levieux roi tomba sous l'influence d'une favorite, la comtesse de Cayla, qui sut le manipuler adroitement au profit du parti ultraroyaliste.

Endécembre 1821, Richelieu, mal soutenu, remit sa démission.

Le nouveau ministère fut composé de personnalités dévouées au frère duroi.

Dans ce gouvernement, le comte de Villèle, ministre des Finances, s'imposa rapidement comme chef, et il devait garder le pouvoirjusqu'à la mort de Louis XVIII et encore sous le règne de son successeur Charles X.

Au cours de ces dernières années, Louis XVIII,amoindri par ses infirmités croissantes qui le clouaient à son fauteuil, n'exerça plus qu'un contrôle lointain sur les affaires, soucieuxsurtout de terminer ses jours en paix.

Néanmoins, il tint jusqu'au bout, avec une volonté inflexible, à l'accomplissement des fonctionsextérieures de son rôle. L'histoire lui a pardonné son indolence, ses petitesses, son égoïsme, en considération du bon sens qui lui permit d'accommoder sesprincipes aux nécessités de la France nouvelle et de la dignité qu'il sut rendre à la fonction monarchique.

Elle porte à son crédit le faitqu'un règne inauguré dans les plus effrayants désastres s'acheva paisible et digne, dans une France pacifiée, indépendante et prospère.. »

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