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Louis XVIII

Publié le 06/12/2021

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1   PRÉSENTATION

Louis XVIII (1755-1824), roi de France (1814-1815, 1815-1824) qui a rétabli la dynastie des Bourbons sur le trône après la chute de l’Empire napoléonien.

2   UN PRINCE FRONDEUR

Né à Versailles, Louis Stanislas Xavier de France, comte de Provence, est le fils du dauphin Louis et de Marie-Josèphe de Saxe, donc le frère de Louis XVI et du comte d’Artois, futur Charles X. Le jeune comte de Provence est cultivé, réputé subtil, mais tôt victime d’une gourmandise immodérée qui le rend peu à peu obèse et impotent. Marié en 1771 à Marie-Joséphine de Savoie, il n’en a pas d’enfants.

Aussi conscient de son intelligence qu’intrigant, il ne cesse, durant les dernières années de l’Ancien Régime, de s’opposer à Louis XVI et à la cour, dans l’espoir de jouer un rôle politique. Ainsi, lors de la réunion de l’assemblée des notables, en 1787, il prend le parti de Loménie de Brienne contre Calonne, dont les projets de réforme fiscale inquiètent le peuple et suscitent une vive opposition de la part de l’aristocratie. De même, au début de la Révolution, il ne cache pas son goût pour les idées nouvelles et, afin d’asseoir sa popularité, se prononce en faveur du doublement de la représentation du tiers aux états généraux.

3   L’EXIL

Compromis dans la conspiration de Favras, le comte de Provence doit quitter la France lors de la fuite du roi à Varennes (21 juin 1791), gagne Bruxelles puis Coblence où il séjourne deux années avec le comte d’Artois. Il se donne alors le titre de Lieutenant général du royaume, puis, après l’exécution de Louis XVI (21 janvier 1793), prend celui de régent. Farouchement opposé à la Révolution, il exhorte son frère cadet à la résistance et décide de proclamer son neveu roi de France (fils de Louis XVI). Lorsque la nouvelle de la mort du jeune Louis XVII est connue, en mai 1795, le comte de Provence devient, aux yeux des royalistes, le nouveau roi de France, sous le nom de Louis XVIII.

Chassé par la guerre d’État en État, entretenant avec difficulté une modeste cour de fidèles, il séjourne successivement à Vérone et en Allemagne. Durant les premières années, en dépit du peu de soutien de ses hôtes, il travaille à tisser des liens avec la contre-révolution implantée en France, réussissant à multiplier les contacts avec les Vendéens et les forces royalistes du Midi, réussissant aussi à provoquer la trahison du général Pichegru (automne 1797). De retour à Mitau (en Courlande, Russie) hôte du tsar Paul Ier, il noue quelques contacts sans lendemain avec Bonaparte et Barras ; et il reprend ses pérégrinations à Varsovie, en Suède, puis de nouveau en Russie où l’accueille Alexandre Ier. En 1807, à l’occasion de la signature de la paix entre le tsar et Napoléon Ier, il doit une nouvelle fois s’exiler, en Grande-Bretagne. Il y demeure jusqu’en 1814, en y vivant d’expédients.

4   LA PREMIÈRE RESTAURATION

Soutenu par la Grande-Bretagne et agréé par le gouvernement provisoire présidé par Talleyrand, le comte de Provence rentre en France après l’abdication de Napoléon, au printemps 1814.

Après la déclaration royale du 2 mai, Louis XVIII fait promulguer la Charte (4 juin) qui définit un régime de monarchie censitaire. Les 79 articles de ce texte fondamental — autour duquel se nouent plus tard de nombreuses crises politiques — sont influencés par le modèle anglais et les idées des monarchiens de la Constituante de 1789. Ils définissent cinq grands principes : la liberté de la presse, de religion (la religion catholique reste cependant religion d’État), l’indépendance de la justice ; une confusion des pouvoirs exécutifs et législatifs entre les mains du roi ; la création de deux Chambres (celles des pairs nommés par le roi, celles des députés élus) ayant le droit de discuter et présenter les projets de lois ; l’irresponsabilité du roi devant les chambres, les ministres étant pour leur part directement responsables devant les assemblées ; la création d’un corps électoral censitaire chargé d’élire la Chambre des députés et qui ne permet qu’aux notables d’être électeurs (du fait d’une exigence de revenus très élevés).

Entre désir de consultation de la nation et préservation de l’autorité royale, ce texte de consensus, répond à la volonté de Louis XVIII de fonder son autorité sur le soutien de la bourgeoisie et des royalistes, tout en garantissant les libertés individuelles pour donner à la monarchie une apparence de régime constitutionnel et démocratique, et ainsi éviter les troubles intérieurs, qu’ils proviennent des ultraroyalistes ou des républicains. Dans les faits toutefois, Louis XVIII jouit d’un tel pouvoir que l’esprit de la Charte ne satisfait pas l’opposition. De plus, très vite, l’arrogance des anciens émigrés, l’adoption du drapeau blanc (contre le drapeau tricolore) et le retour aux usages de l’Ancien Régime entame le crédit d’un pouvoir qui apparaît avoir été imposé par l’étranger après les défaites militaires de la période napoléonienne.

5   LE TEMPS DE LA CONCILIATION

Passée la parenthèse des Cent-Jours, très significative du peu de popularité de Louis XVIII en France (Napoléon revenu de l’île d’Elbe réussit à reconquérir le territoire national et réimpose son autorité de mars à fin juin 1815), le roi, revenu de son exil à Gand, reprend les rênes du pouvoir.

Après la défaite de Waterloo, cette seconde Restauration l’incite à la modération. Il ne réitère par les erreurs de 1814. Il met en avant le principe de la réconciliation nationale et limite les effets de la Terreur blanche (qui voit les ultras de son frère le comte d’Artois s’attaquer violemment aux bonapartistes). Sous les ministères libéraux Richelieu puis Decazes, il favorise l’élargissement du droit de vote et limite la censure (1818), permettant ainsi l’installation d’un climat apaisé en politique intérieure, même si la crise couve sans cesse et qu’il doit gérer la crise frumentaire des années de la fin des années 1810, qui donne lieu à des émeutes populaires.

6   LA REVANCHE DES ULTRAS

En 1820, l’assassinat du duc de Berry change subitement la donne. Sous la pression du comte d’Artois, chef de file des ultras, cette disparition jette le trouble. Elle entraîne la chute du gouvernement modéré de Decazes (qui s’apprêtait pourtant à offrir une lecture très limitative de la Charte de 1814), puis l’arrivée au pouvoir des ultras à travers le ministère Villèle, qui succède à un éphémère second ministère Richelieu.

Déjà, la promulgation de la loi dite du « double vote « sous Richelieu avait renforcé le pouvoir des grands propriétaires et des notables aisés. Cette réforme électorale permet en effet la formation d’une chambre profondément conservatrice. C’est elle qui adoube Villèle le 14 décembre 1821. Le ministère ultraroyaliste reste en place jusqu’en janvier 1828, bien au-delà du règne de Louis XVIII. D’emblée, il imprime un fort tournant conservateur. Ce conservatisme s’exprime en particulier dans la répression des comploteurs issus des sociétés secrètes (1821-1822), par la préparation de la très impopulaire loi sur le « milliard des émigrés « (dédommagement pour les pertes subies lors de la Révolution, loi promulguée en 1825), puis dans l’expédition d’Espagne, visant à soutenir Ferdinand II contre la révolution libérale (1823).

7   LA FIN DU RÈGNE ET LE BILAN

Durant les dernières années du règne, Louis XVIII, de plus en plus décrié et devenu impotent — il se surnomme lui-même « roi-fauteuil « — au point de ne plus assumer son rôle, laisse donc l’initiative politique à la faction royaliste la plus réactionnaire. À sa mort, le 16 septembre 1824, le comte d’Artois lui succède sous le nom de Charles X.

Ainsi, s’il a su, à l’issue de la seconde Restauration, conserver certains acquis de la Révolution en matière civile, Louis XVIII est dépassé par la puissance du courant ultra. Cette situation — caractéristique de son règne, puis de celui de Charles X — conjuguée à la survie d’une opposition libérale et républicaine, aboutit, en 1830, à la révolution des « Trois Glorieuses « (voir Révolution de juillet 1830).

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