LOUIS JOUVET.

« LOUIS JOUVET.

Il s'est voulu, avant tout, un homme de théâtre, acteur et met - teur en scène.

Il avait quarante- cinq ans lorsqu'il a débuté au cinéma, dans deux "pièces filmées", TOPAZE et KNOCK (un de ses rôles favoris qu'il reprendra à l'écran en 1950) au début du parlant.

Louis Jouvet n'aimait pas le cinéma.

Il en faisait pour gagner de l'argent, financer ses spectacles.

Or, ce sont les films où il a paru qui ont gardé sa mémoire et con - servé son jeu.

Avec sa haute taille, son regard qui pouvait être ironique, inquiétant ou "absent", sa diction monocorde et s accadée, il a été l'acteur inoubliable, capable de se glisser dans la peau d'un moine paillard (LA KERMESSE HEROI - QUE), d'un aristocrate décavé échoué chez les clochards (LES BAS -FONDS), d'un évêque anglican (DRÔLE DE DRAME), d'un marlou rêvant d'une vie m eilleure (HÔTEL DU NORD), d'un professeur au Conservatoire (ENTRÉE DES ARTISTES, mais, là, c'était un auto -portrait), d'un vieil acteur ne renonçant pas à séduire (LA FIN DU JOUR).

Dits par lui, les dialogues de Charles Spaak, Jacques Prévert, Henri Jeanso n (l'ami qui écrivait spécialement ses répliques), Henri - Georges Clouzot, prenaient une saveur particulière, enchantaient le public.

Grimé, déguisé, voué à certaines compositions pittoresques, Jouvet fut à la fois toujours le même et toujours différent.

Ai nsi, au cours de ses dernières années, ses grands rôles dans UN REVENANT et QUAI DES ORFÈVRES.

JACQUES SICLIER. »