LOUIS DE BONALD
Publié le 16/05/2020
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Au début du XIXe siècle, deux écrivains catholiques et royalistes, le vicomte de Bonald, le comte Joseph de Maistre,luttent contre les doctrines révolutionnaires, pour la restauration du Trône et de l'Autel.
A leurs tendancess'opposent celles des écrivains libéraux, qui réclament, au contraire, une détente de l'autorité politique et quis'insurgent contre l'Église : le plus brillant •d'entre eux est Paul-Louis Courier.
Enfin, des théoriciens hardis, le comtede Saint-Simon, Charles Fourier, soucieux d'assurer le bien-être universel, remettent en question l'ordre économiqueou social et annoncent le socialisme moderne.
LOUIS DE BONALD (1754-1840)
Le vicomte de Bonald, né à Millau, dans le Rouergue, d'une vieille famille de robe et d'épée, est élevé chez lesOratoriens de Juilly.
Sous la Révolution, il émigre; il médite, au cours de son exil, à Heidelberg, sur le gouvernementdes sociétés humaines; et il compose deux ouvrages, Théorie du pouvoir politique et religieux dans la société civile (1796), La Législation primitive considérée dans les derniers temps par les seules lumières de la raison (1802), qui le font apparaître comme un défenseur systématique de l'ordre ancien.
Rentré en France sous le Directoire, ildemeure fidèle à ses doctrines; sous le gouvernement de Louis XVIII, il fait partie de l'opposition ultra-royaliste.
Bonald est avant tout chrétien et monarchiste.
A ses yeux, la Providence divine est le principe exclusif de tout ce qui existe en ce monde; et pour fonder une telle proposition, il suffit de prouver, contre les philosophes rationalistesou matérialistes, l'existence de Dieu.
Cette preuve, Bonald la découvre dans l'origine du langage : l'homme n'a puinventer le langage par ses seules lumières et a dû en recevoir le don d'une puissance supérieure.
De cette « véritépremière », Bonald déduit « toutes les vérités subséquentes », l'origine divine de nos connaissances et de nos idées,de la famille, de l'ordre politique et social.
Or, Dieu a fixé pour toutes les communautés une structure identique etimmuable : à la toute-puissance du père sur ses enfants correspondent celles du roi sur ses sujets et dureprésentant de Dieu sur la catholicité.
L'union du Trône et de l'Autel s'impose nécessairement, car elle découle dela nature des choses, telle que l'a établie l'ordre éternel.
Aussi est-ce une folie sacrilège que de prétendre réformerdes traditions universelles, de fondation divine.
Ce penseur intransigeant procède constamment par déductions.
En outre, son style, rude, abstrait, est généralement dépourvu de chaleur et de vie.
Bonald, cependant, cultive avec bonheur la formule péremptoire quicristallise tout un développement, parfois même tout un système, et qui s'imprime fortement dans l'esprit du lecteur: « La littérature est l'expression de la société »; « l'homme est une intelligence servie par des organes »; « laperpétuité de l'homme s'appelle hérédité »; « la Révolution a commencé par la Déclaration des Droits de l'Homme,elle finira par la Déclaration des Droits de Dieu.
».
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