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Lorenzaccio - Acte IV, Scène 3 - Etude Linéaire

Publié le 15/05/2020

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« Lorenzaccio - Acte IV, Scène 3 - Etude Linéaire Au XIXe siècle, apparait un nouveau genre de théâtre, celui du drame romantique, qui veut rompre avec les codesdu théâtre classique.

Mais jamais les romantiques n'ont remis en question le code de la représentation en public.Musset entame donc un projet totalement innovant dans le paysage littéraire de l'époque en présentant des piècesécrites non pas pour être jouées mais pour être lues.

Ainsi, il sort en 1834 la deuxième partie de son recueil Unspectacle dans un fauteuil, dont Lorenzaccio, fait partie.

Dans cette pièce, l'auteur retrouve un de ses thèmes deprédilection, présent dans la plupart de ses pièces, celui du masque.En effet, Lorenzaccio raconte l'histoire de Lorenzo, jeune homme épris de poésie et d'idéaux romantiques, qui décidede rétablir la république à Florence.

Pour ce faire, il se rapproche du Duc, son cousin, qui règne en tyran surFlorence.

Tout au long de la pièce, Lorenzo, renommé Lorenzaccio, jouera un double jeu auprès du Duc, devenantson compagnon de débauche et préparant en même temps son meurtre.

La scène 3 de l'acte IV, met justement enscène le héros dans un monologue lyrique, en prise avec ses deux rôles contradictoires.

En effet, dans cette scène,Lorenzo remet en question les raisons qui le poussent à commettre ce meurtre et met ainsi en lumière les deux facesde sa personnalité.On peut donc se demander, en quoi Lorenzo, dans ce monologue lyrique, véritable introspection, permet au lecteurde prendre conscience de sa dualité ?Ce texte est composé de trois mouvements distincts.

Nous nous attarderons tout d'abord sur son introspection dela ligne 1 à 5.

Puis dans un deuxième temps nous verrons ses doutes concernant le meurtre du Duc, de la ligne 6 à16.

Enfin, de la ligne 17 à la fin, nous analyserons le soudain élan théologique de Lorenzo. Le premier mouvement de ce texte est en fait la prise de conscience de Lorenzo.

C'est dans cette première partieque les masques tombent et que le héros se rend compte de la dualité de son caractère.Tout d'abord, on trouve, ligne 1, la métaphore du fauve, "De quel tigre a rêvé ma mère enceinte de moi ?".

Danscette première ligne, par la métaphore du tigre, Lorenzo explicite d'entrée la bestialité de son caractère et prendconscience des pulsions primales qui le poussent à vouloir tuer le Duc.

Cette découverte le bouleverse totalement.

Ilse demande en fait si cette animalité en lui est innée ou acquise, et semble pencher pour la deuxième solution.On retrouve le champ lexical des animaux dans l'ensemble de ce mouvement, avec "tigre" (l.1), "fauve" et "velus"(l.5).La ligne suivante, contient une énumération avec : "les fleurs, les prairies et les sonnets de Pétrarque", lepersonnage fait la liste des choses qui avaient de l'importance pour lui, avant d'arriver à Florence.

Lorenzacciorepense donc ici, avec nostalgie, au Lorenzo naïf et romantique d'autrefois, qu'il a comme perdu de vue.Ce Lorenzo là n'est plus qu'un spectre, comme il le dit ligne 3 : "le spectre de ma jeunesse".

En employant le mot"jeunesse" pour désigner ce qu'il était avant, il considère que son arrivée à Florence l'a fait grandir, et qu'il estmaintenant adulte.

Ce spectre "se lève devant [lui] en frissonnant", en effet, il semble effrayé par la personnemonstrueuse qu'est devenue Lorenzo et essaye de le ramener à la raison.

Il personnalise ici sa jeunesse, commeétant un fantôme, qui lui soufflerait de faire attention à ses actes.

Dans cette scène, Lorenzo voit donc son double.Musset intègre ici son expérience personnelle puisqu'en effet, il était lui-même sujet a des crises d'hallucinationsdans lesquelles il voyait son double.On retrouve donc, juxtaposé, dans les trois premières lignes, deux champs lexicaux antithétiques : Celui dubucolique avec "fleur", "prairie" et "sonnet de Pétrarque" (l.2), et celui de la mort avec "spectre" et "frissonnant" (l.2 & 3).

Ils servent à accentuer la dualité du héros et explicitant les deux côtés de sa personnalité.Ensuite, Le héros, ligne 3, s'adresse à Dieu avec emphase : "Ô Dieu!", la phrase exclamative, et le "ô" lyrique montrebien le tragique de ses sentiments.

Lorenzo est apeuré et perdu par la découverte qu'il vient de faire sur lui-même, ilvoudrait trouver des réponses, on le voit aux lignes 4 et 5, dans lesquelles il pose deux questions rhétoriques à lasuite l'une de l'autre.Ses sentiments sont contradictoires puisque deux hommes s'affrontent en lui, on le voit avec l'oxymore "cette joiebrûlante comme un fer rouge" présent ligne 4.

Son désir de tuer l'excite au plus haut point ("joie") mais ce désir luiest aussi insupportable ("brûlante").

Il veut ardemment éliminer le Duc, mais s'étant lié d'amitié avec lui, et prenantdans le même temps conscience de sa part d'ombre, mettre son plan à exécution devient une déchirure pour lui.L'expression "fer rouge" (l.4) fait d'ailleurs penser à de la torture.

C'est aussi la façon dont on marque le bétail, cequi pourrait être un nouveau renvoi à l'animalité du héros.Ses instincts de tueur lui font peur et la métaphore du fauve revient à nouveau ligne 5, "De quelles entraillesfauves, de quels velus embrassements suis-je donc sorti ?".

Cette dernière question fait écho à la ligne 1, mais savision des choses a évoluée au cours de cet extrait.

Au début du texte, il se demandait ce qui avait put se produire,de quoi sa mère avait rêvé lorsqu'elle était enceinte pour qu'il devienne ainsi.

Ici, en se demandant si il n'est pas néd'un fauve, Lorenzo semble considérer que ses instincts sont en lui depuis toujours, depuis sa venue au monde maisqu'ils étaient seulement tapis en lui, comme une bête endormie qui viendrait juste de se réveiller.

Il règle donc de luimême le débat sur l'inné et l'acquis.On retrouve également dans ce passage un rapport certain au corps, aux viscères et au sexe, ainsi, sont présentsles mots "enceinte" (l.1), "entrailles" (l.5), "pénétrer" (l.4), "embrassement" (l.5), "os" (l.16).

Tous ces mots sontutilisés pour accentuer le déterminisme de l'histoire.

Le meurtre du duc est inscrit au plus profond de Lorenzaccio,dans ses os, dans ses entrailles.

Cela fait parti de lui.

Ce déterminisme fait penser au "fatum" antique, en effet lestragédies grecques sont imprégnées de cette idée de la fatalité, impossible à éviter malgré les efforts des héros (ex: Oedipe, qui s'enfuit de chez lui pour échapper à la malédiction, mais qui en agissant ainsi ne fait que se jeter dansla gueule du loup).

Dans les pièces antiques, l'annonce de ce destin tragique se fait à travers des oracles, ici, s'estLorenzo lui même qui se rend compte de la malédiction qui pèse sur lui.

Il est destiné à tuer Alexandre, malgrél'absence de raison valable à cela.. »

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