LL4 : « Ode inachevée à la boue » Francis Ponge
Publié le 19/06/2023
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«
LL4 : « Ode inachevée à la boue »
Francis Ponge
Le texte que je vais analyser est composé d’extraits d’un poème en prose
« Ode inachevée à la boue de Francis Ponge
INTRODUCTION
Ce poème provient du recueil Pièces écrit par Francis Ponge en 1962.
Ponge est un poète du 20ème siècle qui fréquente le groupe surréaliste
mais sans y adhérer.
Son projet poétique est singulier et novateur.
Ponge
renouvelle la poésie car elle est écrite uniquement en prose.
Elle a pour
objectif de ne pas étaler ses sentiments mais d’utiliser comme sujet de
poème les objets qui n’étaient pas utilisé en poésie.
Ce sont des choses
banales, sans importance mais qui deviennent objets poétiques dès qu’on
les observe attentivement.
Il synthétise sa démarche par le mot objeu
(contraction de trois mots : objet, je et jeu ).
Il veut montrer qu’il (par le
je) joue avec plaisir avec des mots et des objets pour les décrire.
Le livre qui le fait découvrir est : Le parti pris des choses, le plus connu.
Mais notre poème écrit en prose « Ode inachevée à la boue », est issue du
recueil Pièces, 1962.
ll s'empare d'un genre poétique antique, l'ode, afin
de rendre hommage, de faire l'éloge d'un élément insignifiant, voire
méprisé de la vie quotidienne, la boue.
PROBLEMATIQUE+MOUVEMENTS
Ainsi, nous pourrons nous demander comment cet éloge paradoxal à la
boue suggère-t-il une réflexion sur l’écriture poétique ?
Pour mener cette analyse linéaire du poème nous suivrons les
mouvements du texte.
D’abord l’éloge paradoxal de la boue dans les
lignes 1 à 6, ensuite, la déclaration d’amour du poète à la beauté de la
boue lignes 7 à 14 ; enfin, le refus ironique des formes achevées, lignes
15 à 22, l
DEVELOPPEMENT
1er mouvement
Le poème s’ouvre par une affirmation d’emblée déconcertante,
provocatrice qui fait mine d’expliciter le paradoxe sans résoudre l’énigme.
(Ligne 1)
L’utilisation du présent de vérité générale « plaît » fait penser que c’est
habituel.
Nous avons une antithèse entre boue et nobles.
Les cœurs
nobles sont inconnus pour le moment.
Est-ce le poète mais il y a un pluriel
ou une élite qui comprend.
Nous avons par contre une explication avec
« parce que » qui en donne la cause c’est-à-dire quelle est méprisée.
Cette explication est accentuée par « constamment » qui suggère la
position du plus grand nombre.
Cette réflexion développe l’aversion
générale à l’égard de la boue.
En ligne 2 et 3 les déterminants possessifs « Notre », « nos », « nos »
sont utilisés afin d’inclure tout le monde même le poète.
Cela se termine
par l’utilisation du « on », cela désigne l’humain et indique une prise de
distance, expression du préjugé général.
Elle est aussi décrite avec des
mots péjoratifs (honnit, marche difficile, salit, ne pardonne pas) de façon
spirituelle et physique.
La boue est réduite à sa fonction d’objet avec des
actions néfastes.
En ligne 4 il y a un discours direct « c’est de la boue ».
La boue est
associée à une insulte.
Et il regroupe tout le monde avec le « on ».
La
boue est personnifiée et il y a un champ lexical de l’humiliation, de la
honte ce qui permettra la déclaration d’amour qui va suivre (l.7).
Le
registre est pathétique afin d’éveiller la compassion du lecteur.
Le poète la
défend.
Ponge exprime sa révolte face à l’injustice et son dégout Dans «
Cette constante humiliation, qui la mériterait ? » (sous-entendu :
personne) « Cette atroce persévérance ! ».
Ce qui le dégoûte, ce n’est pas
la boue, c’est le mépris qu’on lui porte.
2ème mouvement
A la ligne 7 nous avons la déclaration d’amour du poète, la célébration de
la beauté de la boue.
On observe un changement de la situation
d’énonciation : Ponge a personnifié la boue en lui prêtant des sentiments
humains, il s’adresse directement à elle.
Et il s’affirme en passant du « on
» au « je ».
Il insiste aussi sur son amour : deux « je t’aime » avec
l’utilisation d’une anadiplose (fin d’une phrase utilisée comme premier
mot de la phrase suivante)
Le poète désormais parle en son nom dès la ligne 8: « mon écrit » avec le
déterminant possessif est opposé à l’indéfini « on » qui désigne « tes
détracteurs ».
Il y a aussi l’idée de jaillissement, c’est-à-dire d’élévation
morale et pouvoir de rébellion rendu possible par la poésie
En ligne 9 le poète insiste sur son amour.
Mais cette beauté est célébrée
d’une manière insolite : elle apparaît « après l’orage » et s’enrichit d’une
métaphore de l’oiseau « ailes bleues».
Or, l’image aérienne et couleur
bleue sont opposés à....
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