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LITTÉRATURES CHAMITO-SÉMITIQUES

Publié le 21/06/2020

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« d) La prose. • La prose a été, jusqu'aux Abbassides, une parente pauvre. A partir du VIII° siècle, époque des grands échanges commerciaux, elle devient le véhicule de la culture et du savoir, non seulement arabe, mais européen. Car la chrétienté se débat dans son pesant Moyen Age, coupée de ses sources grecques, si fécondes, et de ses sources latines, perdues ou mal connues. Les seuls foyers vivaces sont byzantins; mais la culture y est presque uniquement orientée vers la théologie, et les auteurs « païens» mis implicitement ou explicitement à l'index. Ainsi, du VIIIe au XIIe siècle, les véritables mainteneurs de la culture sont les Arabes, si l'on veut bien entendre par là non pas les descendants des Bédouins, mais le monde composite et passionnant de l'islam, des Iraniens aux Espagnols. C'est en prose arabe classique que sont traduites les oeuvres de la culture du Moyen Orient, des Persans, des Hindous, des Grecs et que sont écrites les productions des savants (âlim) ou des lettrés (adib) musulmans, solitaires ou groupés en écoles : mathématiciens, astronomes, médecins, philosophes, théologiens, historiens, géographes, moralistes, etc. • Sur un plan plus littéraire on peut retenir les remarques suivantes. — Les créateurs de la prose littéraire ont été des Iraniens, hauts fonctionnaires de l'administration abbasside, qui ont utilisé la risâia, c'est-à-dire la lettre adressée à un correspondant imaginaire auquel on expose des considérations morales ou politiques; dans le principe, le procédé est comparable à celui qu'utiliseront bien plus tard les écrivains européens (Pascal, Montesquieu par exemple). Dans la forme, c'est évidemment différent; une rhétorique nouvelle, avec ses lois propres, impose un moule artificiel et élégant à ces écrits. — Les premiers grands noms à citer sont ceux de Sâlim Abu al'-Alâ' (vers 730), qui s'est inspiré des romans épistolaires hellénistiques, d'lbn al-Muqaffa' (mort en 759) à qui l'on doit l'adaptation en arabe des Fables hindoues de Bidpai sous le titre Livre de Kalila et Dimna, premier chef-d'oeuvre de la littérature arabe en prose, d'Abd al-Hamid ibn Yahya (mort en 750). Ils seront bientôt suivis de celui du mu'tazilite (voir 262.2, A, c) al-Jâhiz (776-868), l'un des plus grands prosateurs arabes (anti-iranien, culturellement parlant). — Plus superficielles sont les oeuvres en prose assonancée ou saj'; la recherche formelle y est plus importante que le fond. On la trouve notamment dans des « romans » baroques, prétextes à toutes les virtuosités (grammaticales et lexicologiques), qu'on appelle maqâmat, « conversations en cercle ». Le créateur de la maqâma est al-Hâmadhânl (968-1008), dont le héros, ancêtre du plcaro européen, est Abü-I-Fath al-lskandarl; il excelle dans la peinture de moeurs. Autre illustre représentant du genre : al-Harirl (10541122), de Basra (Bassora). — Il reste à citer, aux X°, XI° et XII° siècles, l'existence d'une littérature marginale, populaire : almanachs, récits de voyages, contes et récits divers, dont certains commencent à être transcrits comme le Roman d"Antara (Sirat'Antar), roman « de cape et d'épée» pourrait-on dire, dont le héros est le poète préislamique Antara ibn Shaddad (VI* siècle) et dont Lamartine donna une traduction française en 1854. Mais cette littérature d'imagination n'en est encore qu'à ses débuts : elle connaîtra une abondante production à la période suivante. C - La décadence. a) Les nouvelles conditions historiques. 1258 : les Mongols prennent Bagdad et massacrent le calife abbasside. Le territoire arabe, c'est-à-dire, en gros, le Moyen-Orient actuel, n'est pas véritablement touché; mais les Mongols s'installent,. s'islamisent et la face du monde change. L'Iran est isolé et continue d'évoluer en s'éloignant de plus en plus de l'arabisme (auquel il a beaucoup donné); les grands foyers intellectuels de la Perse sont désormais persans. Vers la Méditerranée, la tradition culturelle est maintenue par les Mamelouks jusqu'au XVle siècle, en Syrie- ...»

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