L'incendie de MoscouLe commencement de la fin.
Publié le 17/05/2020
Extrait du document
«
1 / 2 L'incendie de Moscou
Le commencement de la fin
Le 24 juin 1812, Napoléon franchit le Niémen et se lance dans sa fatale cam
pagne de Russie.
Dans son armée de 675 000 hommes, la plus formidable
qu'on ait jamais vue, il y a fort peu de Français; voulant associer toute l'Europe à sa croisade, comme le fera Hitler
cent vingt-sept ans plus tard, Napoléon
a groupé des contingents français, alle
mands, suisses, italiens, hollandais,
croates, polonais, en une multitude que
les Russes appelleront
«l'armée des
vingt nations»; pareille hétérogénéité est
un important facteur de faiblesse.
Les Russes pratiquent la «terre brûlée» et refusent le combat; ils poussent ainsi
l'adversaire à s'enfoncer profondément
dans
le pays et à s'y épuiser.
Les Fran
çais parviennent jusqu'aux portes de Moscou; cette fois, les Russes résistent:
c'est la sanglante et indécise bataille de Borodino, qui ouvre la ville à Napoléon.
Mais la retraite des Russes n'est qu'ap
parente;
ils se préparent à enfermer
leurs ennemis dans un piège.
La
ville aux cent coupoles éblouit les
Français; Napoléon pense y établir ses
quartiers d'hiver et y attendre tranquille
ment
des renforts; il est persuadé que le tsar ne tardera pas à demander la paix.
On en est fort loin: le terrible comte
Rostopchine, gouverneur de Moscou, a
tout prévu pour rendre intenable la posi
tion des Français;
il a formé des sortes de commandos omniprésents et insaisis
sables.
Avant le départ de l'armée russe, il a ouvert les prisons et les asiles d'alié
nés, il a armé les détenus de torches
avec consigne de bouter le feu partout; il
16 septembre 1812
a surtout pris soin d'emmener toutes les
pompes à incendie.
Au matin du
16 septembre 1812, de grandes flammes s'élèvent des magasins
d'eau-de-vie, puis des bazars où s'entas
sent vivres et marchandises; dans cette
ville construite surtout en bois, des cen
taines
de maisons s'embrasent à leur
tour.
Les pompes faisant défaut, il est
impossible de lutter contre les flammes.
D'énormes richesses risquant d'être
englouties,
les soldats se livrent au pilla ge; le désordre gagne l'armée, dont la
majeure partie s'est repliée hors de la
ville.
On doit extraire hâtivement
l'Empereur du Kremlin où un dépôt de poudre menace de sauter.
Au bout de trois jours, l'incendie s'apai se enfin; il ne reste que 2000 maisons
sur 10000.
Ce tragique épisode ouvre les yeux de l'Empereur: l'ennemi est allé jusqu'à
sacrifier sa ville sainte; il est donc plus
que jamais résolu à lutter; d'autre part,
les Français risquent bien d'être bloqués
dans Moscou, puisque déjà,
à Smo lensk, des Cosaques coupent la route du
retour.
Napoléon décide alors la retraite.
Celle-ci va conduire les Russes jusqu'à
Paris et entraîner la chute
de l'Empire.
«Pour la première fois, comme l'a écrit
Victor Hugo, l'Aigle baisse la tête.»
Illustration: Napoléon et son état-major devant le Kremlin en flammes, 16 septembre 1812, lithogra
phie anonyme du XIX' siècle, composition d'ate
lier
Bibliothèque Marmottan/Photo ERL © 1980, Edita-Service S.A., Genève
Imprimé en Italie A 16 305 03-03
2 / 2.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- L'incendie de MoscouLe commencement de la fin.
- La fin de ce discours démentit cruellement les brillantes espérances que le commencement m'avait données. Jean-Jacques Rousseau, les Confessions, ABU, la Bibliothèque universelle
- Lettre à MénécéeEpicureExtrait 128-132 : sur le plaisirEt c'est pourquoi nous disons que le plaisir est le commencement et la fin de la vieheureuse.
- Dans sa Préface Testamentaire aux Mémoires d'OutreTombe, Chateaubriand écrit : «Si j'étais destiné à vivre, je représenterais dans ma personne, représentée dans mes Mémoires, les principes, les idées, les événements, les catastrophes, l'épopée de mon temps, d'autant plus que j'ai vu finir et commencer un monde, et que les caractères opposés de cette fin et de ce commencement se trouvent mêlés dans mes opinions». La première partie des Mémoires d'Outre-Tombe illustre-t-elle ce projet ?
- Dans sa Préface Testamentaire aux Mémoires dOutre- Tombe, Chateaubriand écrit : «Si j'étais destiné à vivre,je représenterais dans ma personne, représentée dans mes Mémoires, les principes, les idées, les événements, les catastrophes, l'épopée de mon temps, d'autant plus que j'ai vu jinir et commencer un monda, et que les caractères opposés de cette fin et da ce commencement se trouvent mêlés dans mes opinions». La première partie des Mémoires dOutre-Tombe illustre-t-elle ce projet ?