L'impôt sur les portes et fenêtresUn impôt sur la vanité.
Publié le 17/05/2020
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Un impôt sur la vanité 1798
Face à la gravité de la cri se financière, le Directoire est contraint d'augmenter les impôts et d'en créer de nouveaux.
La
Révolution a déjà institué des impôts
somptuaires, notamment sur
les domes
tiques , les voitures et les chevaux; en l'an VIl (1798), le Directoire en ajoute
un autre: la contribution sur les portes
et fenêtres.
Dan s
le courant de vendémiaire an VII,
Destrem, ancien député à l'Assemblée
législative et membre du Conseil des
Cinq-Cents, est
le rapporteur de la Commission des Finances chargé de dé
fendre ce projet de loi qu'il justifie ainsi: «Il n'y a rien qui se proportionne mieux
au x fortunes que l'étendue et la commo
dité des habitations et, par conséquent,
le nombre des portes et fenêtres.
Ainsi,
l'homme qui décore sa maison de beau
coup de fenêtres, celui qui est bien aise
de jouir de beaucoup de croisées, de
se
promener sur des balcons ...
sera taxé en
proportion de sa jouissance .
La vanité
de se placer sur un large balcon sera tari
fée. ))
Le 4 frimaire an VII (24 novembre 1798) ,
les Cinq-Cents, après adoption du pro
jet par les Anciens, votent l'application
immédiate du nouvel impôt après audi
tion du ministre des Finances Rame! de
Nogaret.
Toutefois,
la taxe sur les che
minées, initialement prévue, n'e st pas
retenue.
Ce supplément de ressources doit com
pléter
les 600 millions de recettes néces
saires au Trésor public pour assurer le budget de l'an VII.
La loi- et ses 16 ar- ticles
-définit avec précision
les moda
lités et le calcul des redevances selon que les portes et fenêtres donnent sur les rues, les jardins, les cours des bâtiments
et des usines, et cela pour tout le territoi
re de la République.
Les marchands en gros,
les commission
naires et les courtiers qui possèdent des
portes cochères payeront double contri
bution .
L'impôt est dégressif selon 1 'éta ge.
En revanche, les ouvertures éclairant les granges , les bergeries, les étables, les caves et les greniers, ainsi que celles des
hospices et des casernes, ne s ont pas sou
mises à l'impôt; enfin, c'est l'Agence des
contributions publiques qui surveillera
le recouvrement.
Le 18 frimaire an VII (8 décembre 1798),
Rame! ordonne par circulaire, aux com
missaires compétents,
d'en récolter le produit au plus tôt.
Consacré par un
nouveau vote des Cinq-Cents, le 8 mars 1799, l'impôt sur les portes et fenêtres
restera en vigueur jusqu'en 1917.
Sa sup
pression , à cette date, sera une mesure
heureuse car, en dépit des arguments de
son initiateur Destrem, il se révélera né
faste pour la santé publique, encoura
geant, notamment, la tuberculose par
manque d'insolation .
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