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l'imagination n'est-elle qu'une puissance trompeuse ?

Publié le 15/05/2020

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« L'imagination n'est-elle qu'une puissance trompeuse ? INTRODUCTION. — Le grand siècle, soucieux de pure raison, fut sévère à l'égard de l'imagination, e cette puissance trompeuse », écrit PASCAL, « qui semble nous être donnée exprès pour nous induire à une erreurnécessaire ».

Mais cette sévérité est-elle conforme à la justice et n'y a-t-il pas lieu de réviser ce procès P Lepsychologue moderne peut-il admettre que l'imagination n'est qu'une puissance trompeuse ? I — L'IMAGINATION POURVOYEUSE DE L'ERREUR. Il suffit, il est vrai, de réfléchir sur nos principales fonctions de connaissance pour relever nombre de jugementserronés par suite de l'intervention de l'imagination.a) Dans la perception du présent, qui cependant semble s'imposer à nous, il se produit de fréquentes illusions,les données sensorielles étant complétées à notre insu par des images que notre attente envoie en quelquesorte au devant d'elles.

Qu'il suffise de rappeler la facilité avec laquelle nous croyons reconnaître une personneattendue, les transformations inconscientes que nous faisons subir aux mots pour retrouver un terme familier(illusion du correcteur d'épreuves).b) Si la mémoire, chargée de la conservation du passé, se montre si infidèle à sa tache, c'est dans une grandemesure par suite de l'aide que lui apporte l'imagination.

Plus libre qu'à l'égard du présent, celle-ci procède à devéritables reconstructions, sans qu'il soit possible de contrôler ses apports; elle transfigure les choses, etparfois il y a presque autant d'invention dans l'image qu'elle nous donne du passé que dans des scènesdélibérément fictives.c) Mais c'est dans la prévision de l'avenir, domaine qui offre encore moins de résistance à son travail créateur,que l'imagination accumule le plus d'illusions : s'il est si rare de voir se réaliser l'événement espéré, si nousallons de déconvenue en déconvenue, c'est que nous faisons confiance à l'imagination que Malebranche avaitbien raison, semble-t-il, d'appeler « la folle du logis ». II.

— L'IMAGINATION AUXILIAIRE DE LA VÉRITÉ. Mais il est inutile de souligner la partialité de ce bilan qui ne retient que les faits à mettre au passif del'imagination.

Si nous le reprenions avec le parti pris de ne tenir compte que de l'actif, nous aboutirions à uneconclusion opposée, les plus précieuses trouvailles de l'esprit humain étant dues à sa puissance imaginative. a) Dans le domaine de l'art, l'imagination joue un rôle primordial : tout le monde le reconnaît.

On nous objecterapeut-être que le beau n'est pas le vrai et que les constructions des artistes sont le plus souvent étrangères auréel.

Mais c'est confondre le vrai et le réel.

L'idéal aussi a sa vérité, et pour découvrir cette vérité comme pouren donner le sentiment aux autres on ne peut pas se passer d'imagination. b) D'ailleurs, dans la vie pratique la plus terre à terre, ce n'est pas la raison mais l'imagination qui suggérera ladécision la plus opportune, celle qui assurera le succès.

La raison triomphe quand il s'agit de déduire à partir duconnu les conséquences qui s'ensuivront; mais la complexité de la vie réelle.

ne permet pas une connaissancedu réel assez précise pour qu'on puisse la prendre comme base d'une séduction rigoureuse; qu'il s'agisse duchoix de sa profession ou d'une combinaison ministérielle, de l'organisation d'un repas ou de l'utilisation d'uncoupon de tissu, il faut inventer, faire un saut dans l'inconnu ou dans l'incertain, et seuls les esprits imaginatifsen sont capables. c) Dans la recherche scientifique, le succès est conditionné par une puissante imagination, car si la mémoire etl'intelligence suffisent pour apprendre ce que d'autres ont déjà découvert, on ne peut découvrir qu'enimaginant d'abord la solution dont on démontrera ensuite la vérité.

Le levier du progrès scientifique estl'hypothèse : « l'homme de science qui ne peut émettre une hypothèse n'est qu'un comptable de phénomènes», Or la naissance des hypothèses puis la découverte des moyens de les vérifier dépend de l'imagination, quijoue ainsi un rôle essentiel dans la détermination des lois les plus certaines.

Aussi M.

Pradines a pu écrire : « laraison nous est apparue moins comme une connaissance que comme une imagination : l'imagination durationnel plutôt que la connaissance du rationnel; elle imagine des relations de constance qui rendraient lecours des choses intelligibles; puis elle cherche si elle pourrait de quelque manière remplacer dans les chosesles relations de fait par des relations intelligibles, sans que rien soit changé dans les résultats.

En cela lascience paraît bien imaginative comme « l'art ». L'histoire des science montre que la formation des hypothèses est très loin d'exclure l'imagination.

On enpropose l'exemple suivant.

Dans sa "Dioptrique", Descartes ne se prononce pas sur la nature de la lumière: ilpropose diverses images de ce qu'elle pourrait être.

Celles qui semblent l'emporter, comme en témoignent lesfigures, celle de la trajectoire d'une balle en particulier, sont des images mécaniques.

Huyghens, dans son"Traité de la lumière" recourt à des images très différentes (celle de la propagation d'ondes).

Les formulesmathématiques des lois de la réflexion et de la réfraction sont identiques dans l'un et l'autre cas.

Cependant, lavision de Huyghens est susceptible d'inspirer et de soutenir la solution de certains problèmes (celui de la doubleréflexion d'un cristal de calcite) que ne permet pas de comprendre la vision cartésienne.

Durant longtemps,l'image que proposait Huyghens ne fut pas prise en considération (à cause de l'autorité de Newton dontl'optique est régie par des images mécaniques).

Elle est pourtant à la source de la conception ondulatoire de lalumière.. »

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