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Libye (2001-2002):Changements de stratégies

Publié le 18/09/2020

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État de l'Afrique du Nord entre l'Égypte et la Tunisie ; capitale Tripoli. Dans l'Antiquité, les Grecs donnaient la dénomination de Libye à toute l'Afrique septentrionale située à l'O. de l'Égypte. Les peuples qui menaient en Libye une existence de pasteurs nomades tentèrent dès le IIIe millénaire des incursions vers la vallée du Nil, mais ils furent vigoureusement contenus par les pharaons de l'Ancien et du Moyen Empire. À la fin du XIIIe et au début du XIIe s., les différents groupes qui composaient les « Peuples de la Mer » (v.) assaillirent le delta égyptien, à la fois par l'E. et par l'O. Parmi eux figurait le peuple des Libou qui a donné son nom à la Libye. Sous le Nouvel Empire, difficilement repoussés par les campagnes de Ramsès III, vers 1186/54, les Libyens s'installèrent pacifiquement en Égypte en se faisant engager comme mercenaires. Peu à peu égyptianisés, les Libyens s'emparèrent du pouvoir royal avec Sheshonk Ier. Pendant deux siècles, à partir de 945, l'Égypte fut gouvernée par deux dynasties libyennes (les XXIIe et XXIIIe dynasties). Vers 630 avant notre ère commença la colonisation grecque de la partie orientale de la Libye (Cyrénaïque), cependant que dans la partie occidentale prospéraient les comptoirs phéniciens et carthaginois de Leptis et de Sabratha. L'ensemble du littoral passa ensuite sous la domination romaine, au cours du Ier s. av. J.-C. Sous Dioclétien, le pays forma les provinces de Tripolitaine, de Libye-Supérieure (Cyrénaïque) et de Libye-Inférieure (Marmarique). La Libye était alors un pays riche et fertile, l'un des greniers de l'Empire. Conquise par les musulmans vers le milieu du VIIe s., elle connut la domination des Omeyyades (VIIIe s.), des Fatimides (Xe s.) et des Turcs (à partir de 1551). En 1859, les Sénoussis, confrérie religieuse rigoriste, fondèrent en Cyrénaïque un État indépendant qui étendit peu à peu son autorité sur les tribus du désert libyen. La guerre italo-turque de 1911/12, conclue par le traité de Lausanne, donna la Libye aux Italiens, mais ceux-ci, limitant d'abord leur occupation à la côte méditerranéenne, durent faire face à une vive résistance des Sénoussis, puis à la révolte des Bédouins ; la pacification ne fut achevée qu'en 1932. Les deux colonies italiennes de Tripolitaine et de Cyrénaïque, créées en 1919, furent réunies en 1934 pour former celle de Libye : sous le gouvernement du maréchal Balbo (1933/40) se développa un puissant effort de colonisation italienne et de mise en valeur du pays. La Libye fut définitivement conquise par les Alliés en 1943 (v. LIBYE, campagnes de). L'indépendance du pays, décidée par l'ONU le 21 nov. 1949, devint effective le 24 déc. 1951, et l'émir de Cyrénaïque, Mohammed Idris el-Mahdi es-Senoussi, chef de la secte des Sénoussis, devint roi de Libye sous le nom d'Idris Ier. La Libye, ayant alors besoin des crédits occidentaux, dut concéder des bases aux Anglais et aux Américains par les traités de 1953 et de 1954. Mais la découverte du pétrole, en 1958/59, modifia complètement les données économiques. Au cours d'un voyage d'Idris Ier en Turquie, le coup d'État militaire du 1er sept. 1969, conduit par le colonel Kadhafi, fit de la Libye une république socialiste arabe gouvernée par un Conseil révolutionnaire. La nouvelle Libye se rangea dans la tendance la plus intransigeante du panarabisme, exigeant l'évacuation des bases anglo-saxonnes, expulsant en 1970 les 12 000 Italiens qui vivaient encore dans le pays et nationalisant la British Petroleum. Elle entreprit l'arabisation intégrale de l'administration, de l'éducation nationale et de la culture. Grâce aux revenus pétroliers, Kadhafi put concevoir pour la Libye une politique ambitieuse de troisième voie entre capitalisme et socialisme, sur un mode panarabe et anti-impérialiste. Panarabisme d'abord, qui présida à plusieurs tentatives d'union avec divers pays arabes qui se soldèrent par des échecs ; mais anti-impérialisme surtout, perçu comme radical dans les rapports internationaux en raison du soutien apporté à nombre de mouvements nationalistes révolutionnaires : Palestiniens, mais aussi Noirs américains, Africains, Irlandais… La Libye fut souvent rendue responsable de la grande vague terroriste qui affecta les pays occidentaux dans les années 1980. Aussi, en 1986, les États-Unis infligèrent-ils des représailles par un raid aérien meurtrier sur Tripoli après un attentat contre des soldats américains à Berlin et l'attaque de navires américains le long du rivage des Syrtes.  Ces principes anti-impérialistes n'empêchèrent pas le régime libyen d'intervenir dans le Tchad frontalier, et d'en occuper en 1973, puis d'en annexer la bande d'Aouzou, au N., en 1981. Avec la baisse des revenus pétroliers, les ambitions libyennes durent cependant être tempérées. À l'intérieur, la Jamahiriya, néologisme que l'on peut traduire par « État des masses », érigée en organisation d'État en 1977, dut revenir sur quelques grands travaux d'aménagement. En 1987, l'aventure tchadienne tourna court : Kadhafi dut reconnaître le gouvernement d'Hissène Habré en mai 1988. En 1989, les deux pays tombèrent d'accord sur les conditions de l'évacuation libyenne. Pour couper court au mécontentement consécutif à cet échec, Kadhafi dut libérer quelques centaines de prisonniers politiques. Au début des années 1990, la Libye refusa de coopérer avec la justice occidentale et de livrer plusieurs de ses agents compromis dans les attentats du Boeing de la Pan Am en Écosse (Lockerbie, 270 morts, le 21 déc. 1988) et du DC 10 d'UTA au-dessus du Ténéré (170 morts, le 19 sept. 1989). Aussi l'ONU décréta-t-elle, en avr. 1992, un embargo aérien et militaire à son encontre, et le gel des avoirs financiers libyens à l'étranger. Prorogées d'année en année depuis, ces mesures de coercition épargnèrent néanmoins l'exportation pétrolière. Mais leurs répercussions aggravèrent les difficultés économiques de la population. Les travailleurs immigrés (Égyptiens, Tunisiens, Tchadiens) furent incités à quitter le pays et, en oct. 1995, les Palestiniens furent expulsés sous le prétexte de faire pression sur le processus de paix israélo-arabe. Par ailleurs, la signature par Bill Clinton, en août 1996, de la loi d'Amato-Kennedy frappant de sanctions les firmes investissant en Libye ou en Iran, renforça encore les effets de l'embargo de 1992. Sur le plan intérieur, l'agitation islamiste prit de l'ampleur en 1996, surtout dans la région de Benghazi. En août 1998, tandis que les deux Libyens inculpés pour l'attentat de Lockerbie comparaissaient aux Pays-Bas, l'ONU suspendit l'embargo qui frappait la Libye. À l'occasion du sommet Europe-Afrique du Caire en avr. 2000, le colonel Kadhafi fit son retour sur la scène internationale, se présentant comme un apôtre de la paix. Il eut l'occasion d'exercer ce ministère inattendu dès le mois d'août, en contribuant à la libération des otages occidentaux retenus dans l'île de Jolo, aux Philippines, par le groupe islamiste Abu Sayyaf. Les années 2001/03 virent aboutir les négociations de la Libye avec les familles américaines, anglaises et françaises des victimes des attentats impliquant des agents libyens. Le versement d'indemnisations permit la levée des sanctions frappant encore le pays. En mars 2001, un arrêt de la Cour de cassation de Paris avait mis fin aux poursuites engagées contre Kadhafi.

« Libye (2001-2002):Changements de stratégies La société libyenne est marquée par le changement.

Les dirigeants ont ainsi opté pour une politique d'encouragement aux investissements étrangers.

La situation géographique du pays, le prix compétitif de son énergie, ses infrastructures et sa relative stabilité politique sont, de plus, autant d'avantages pour les investisseurs.

L'arrivée à la tête du ministère de l'Économie de Choukri Ghanem a été un autre changement.

Docteur de l'université de Harvard, il est considéré comme l'un des plus grands experts économiques.

Sous sa responsabilité, les observateurs s'attendaient à ce que se poursuive le processus de privatisation de l'économie, qui concerne notamment les deux cents plus grandes entreprises industrielles.

Cette nomination symbolise la montée en puissance de la classe moyenne, soucieuse d'adaptation internationale, porteuse d'une vision moderniste de l'État et de la société et qui pourrait être l'allié politique de Mouammar Kadhafi dans le processus de transition engagé. En 2001, la réforme de l'État a continué, avec la suppression de plusieurs ministères dont les compétences ont été transférées au niveau local.

Cette mesure visait à diminuer le nombre des fonctionnaires (700 000 en 2000) et à lutter contre la corruption.

Dans une société en pleine effervescence, dans laquelle le sentiment national est peu ancré, ces réformes risquaient de faire resurgir des conflits locaux.

C'est pourquoi les autorités, après avoir décidé de décentraliser le ministère du Plan, ont fait marche arrière.

Autre changement important, la municipalisation du pouvoir avait pour but de déconcentrer le pouvoir d'État, dans une optique à la fois de bonne gouvernance et de réduction des coûts. La création d'associations a été encouragée.

Plusieurs d'entre elles regroupent des femmes, pour qui la vie associative est une forme de mobilisation politique et d'intégration sociale.

Ces organisations luttent contre les forces traditionnelles qui tentent de bloquer le processus d'émancipation des femmes, phénomène s'étant amplifié.

Les femmes apparaissent d'ailleurs comme le fer de lance de la politique de modernisation sociale. La proclamation de l'acte constitutif de l'Union africaine (UA), en mars 2001, a été l'un des événements majeurs de la politique étrangère libyenne.

Les dirigeants ont ainsi inauguré une nouvelle approche, pragmatique.

En effet, il ne s'agissait plus de réaliser à tout prix l'unité immédiate, mais de partir des réalités étatiques pour proposer aux Africains un nouveau schéma d'intégration, fondé sur les avantages comparatifs de la coopération économique, scientifique et culturelle.

De la sorte, la Libye a renoué avec une tradition de sa politique africaine.

Par ailleurs, elle cherchait à éviter l'encerclement par les États-Unis, qui se sont également engagés dans une politique de coopération en Afrique. L'année 2001 a été marquée par un rapprochement franco-libyen, dans la perspective d'une coopération eurafricaine.

Cela se concrétise notamment par la construction d'un gazoduc qui devrait permettre à la Libye d'acheminer son gaz naturel vers l'Europe.

Ce projet, dans lequel les entreprises italiennes sont très actives, a été estimé à 5 milliards de dollars.

Par ailleurs, les sanctions internationales ont amené les dirigeants libyens à prendre conscience de la. »

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