Liban (2001-2002)
Publié le 18/09/2020
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Liban (2001-2002)
Pressions de toutes parts
Trois grands dossiers hérités de l'année précédente, la tension dans le sud du
pays, les relations avec la Syrie et la crise économique, ont marqué l'année
2001-2002 au Liban, avant que les conséquences des attentats du 11 septembre
2001 aux États-Unis ne focalisent toutes les attentions.
Le nouveau gouvernement issu de la victoire écrasante de la liste de Rafiq
el-Hariri aux élections législatives de septembre 2000 s'est efforcé de
maîtriser la crise économique sur laquelle avait achoppé l'action de l'équipe
précédente.
R.
Hariri a obtenu, fin février 2001, des promesses d'aide
financière internationale au cours de la conférence «Paris 1».
La crise s'est
pourtant amplifiée, et la TVA (taxe à la valeur ajoutée), introduite le 1er
février 2002, n'a pas suffi à la résoudre.
Beyrouth n'a pas pu réunir une autre
conférence de donateurs, en partie à cause de la tension continue dans le sud du
pays.
Le Hezbollah (chiite) a en effet confirmé sa volonté de continuer d'en découdre
avec Israël autour du nouveau point de fixation des «fermes de Chebaa» (occupées
par Israël) dans la zone frontalière.
Le 3 janvier 2001, le Hezbollah a de
nouveau bombardé des positions israéliennes dans cette zone contestée.
La
tension est montée tout au long de l'année, jusqu'aux bombardements israéliens
de stations de radar syriennes au Liban le 15 avril et le 1er juillet.
La contestation de la tutelle syrienne sur le pays a pris une ampleur inédite
avec l'accueil qu'a réservé une foule de près de 100 000 chrétiens au patriarche
maronite Nasrallah Boutros Sfeir, de retour des États-Unis le 27 mars 2001.
Pris
au dépourvu, le gouvernement a annoncé en juin suivant un retrait partiel des
troupes syriennes, avant d'opérer des rafles dans les milieux chrétiens
antisyriens en août.
Ces questions ont été totalement redéfinies à l'automne par les conséquences
régionales des attentats du «11 septembre», dont l'un des auteurs a été
identifié comme libanais.
La première conséquence immédiate de l'événement a été
le report d'un an du «sommet» de l'Organisation internationale de la
francophonie, qui devait se tenir en octobre 2001 à Beyrouth.
L'essentiel de la
diplomatie libanaise s'est consacré à amortir le choc pour le pays, en se disant
solidaire, sous conditions, de la «guerre contre le terrorisme» menée par
Washington.
Le Premier ministre Hariri a ainsi parcouru le monde pour expliquer
le refus du Liban de geler les avoirs du Hezbollah malgré les appels répétés des
États-Unis et de leurs alliés, arguant de la nécessité de ne pas confondre
terrorisme et «résistance légitime».
C'est dans ce contexte tendu qu'a été assassiné le «chef de guerre» prosyrien
Élie Hobeika, le 24 janvier 2002, alors que les préparatifs du «sommet» de la
Ligue arabe, fixé à fin mars 2002, battaient leur plein.
La rencontre a
finalement été maintenue, entourée d'exceptionnelles mesures de sécurité, et la
Ligue arabe a endossé la proposition du prince héritier d'Arabie saoudite
Abdallah relative au conflit israélo-palestinien, devenue «initiative de paix.
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