Liban (1988-1989)
Publié le 18/09/2020
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Liban (1988-1989)
Le 14 mars 1989, de très violents bombardements entre les deux secteurs de
Beyrouth ont été le point de départ d'une nouvelle étape dramatique dans la
crise libanaise.
Deux mois plus tard, l'escalade suicidaire du printemps 1989,
déclenchée par le général Michel Aoun qui annonçait le 14 mars 1989 le "début
d'une guerre de libération contre l'occupation syrienne", avait été précédée par
une période de plusieurs mois d'une "fausse paix" marquée par de nombreux
attentats à la voiture piégée, des combats entre miliciens chiites d'Amal et
Hezbollah en 1988 et début 1989, la bataille interpalestinienne dans le camp de
Borj-Brajneh en juillet 1988 et l'épreuve de force entre l'armée du général Aoun
et les milices des Forces libanaises de Samir Geagea pour le contrôle du camp
chrétien, le 15 février 1989.
Les combats du printemps 1989 se sont inscrits dans un contexte de grave crise
institutionnelle.
Le 22 septembre 1988 avait pris fin le mandat du président
Amine Gemayel.
Pour la première fois de son histoire, le Liban n'allait plus
avoir de président de la République.
Dans les semaines qui avaient précédé, de
nombreuses tractations avaient eu lieu pour essayer d'obtenir un accord sur le
nom d'un candidat capable de recueillir la majorité des suffrages des députés.
Les États-Unis et la Syrie avaient proposé un candidat de compromis: Michaël
Daher, député maronite du Akkar.
La majorité des députés du camp chrétien s'est
opposée à ce choix.
Non seulement le Liban n'avait plus de président, mais il
s'est retrouvé avec deux gouvernements: l'un pro-syrien à majorité musulmane,
présidé par le sunnite Selim el-Hoss (qui avait été choisi par Amine Gemayel
après l'assassinat en juin 1987 du Premier ministre Rachid Karamé), l'autre
uniquement chrétien dirigé par le général Michel Aoun, commandant en chef de
l'armée, nommé à la tête de ce gouvernement par Amine Gemayel, quelques minutes
avant la fin du mandat présidentiel.
Ainsi était "officialisé" l'éclatement du
Liban.
Comme toujours au Liban, les interventions extérieures ont beaucoup
contribué à aggraver la situation.
Les troupes syriennes et israéliennes sont
présentes au Liban, depuis de nombreuses années.
La fin de la guerre du Golfe en
août 1988 a eu aussitôt des prolongements au Liban: l'Irak voudrait que la Syrie
y connaisse un échec et fournit depuis septembre 1988 des quantités
considérables d'armes de gros calibre au camp chrétien.
La violence des bombardements respectifs sur les "deux" Beyrouth a suscité une
intervention humanitaire de la France.
L'intervention politique de la Ligue
arabe, d'abord lente à se mettre en route en raison des rivalités à l'intérieur
du monde arabe a permis, le 28 avril 1989, l'établissement d'un fragile
cessez-le-feu.
Il sera rompu à plusieurs reprises.
Au cours d'une trêve le 16 mai 1989, la plus haute personnalité religieuse
sunnite du Liban, le mufti de la République, Cheikh Hassan Khaled a été
assassiné.
La victime était le symbole de la coexistence islamo-chrétienne.
Cette mort a littéralement décapité la communauté sunnite, qui avait déjà perdu
Rachid Karamé tué dans un hélicoptère piégé en juin 1987, et elle a accentué le
désarroi d'une communauté qui depuis l'écrasement des mourabitoun, en avril
1985, ne dispose plus d'aucune milice armée, contrairement aux communautés
maronite, chiite ou druze.
Depuis le 14 mars 1989, avec la reprise généralisée des bombardements, la.
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