L'hygiène

« L'hygiène La Gaule romaine a un certain souci de l'hygiène.

Toute maison bien organisée a ses thermes auxquels sont parfoisadjoints un lavoir et un gymnase.

Le Moyen Age continue la pratique des bains, car, contrairement à une légende,l'Eglise les autorise, pourvu qu'ils soient de nécessité hygiénique et non « de volupté », comme ils l'étaient souvent.Jusqu'au XVIe siècle, les étuves publiques se multiplient, où l'on se baigne en commun.

On en compte, à Paris,vingt-six en 1292.

Nobles et bourgeois se baignent souvent plusieurs fois par jour, soit dans des baquets, soit aussidans des piscines de pierre.

On se sert d'un savon, déjà inventé par les Gaulois, fait de cendres et de suif.Au XVIe siècle apparaissent les savonnettes parfumées, venues d'Italie, puis de Grasse.

Mais l'usage des bainspublics cesse.

Peu à peu, les ablutions complètes ne sont faites qu'en manière de médication.

François Ier possèdeun « appartement de bain », mais en fait rarement usage.

Les grands seigneurs — et plus tard le roi Henri IV — seflattent de dégager de « mâles odeurs »...

Leurs compagnes se mettent à table avec des mains crasseuses,remplaçant l'eau par les parfums d'Italie.

Sous le règne de Louis XIV, Pierre Rigat obtient le monopole de lafabrication des savons parfumés tandis qu'à Versailles, où la salle de bains finira par être transformée en logement,le roi se contente, pour sa toilette du matin, de passer de l'esprit-de-vin ou une serviette humide sur son visage etses mains.

L'eau courante, installée à grands frais dans les jardins, ne sera amenée au château qu'en 1761.On se lave davantage sous le règne de Louis XV.

On voit apparaître les baignoires en cuivre étamé qui remplacentles cuves en bois doublé de plomb.

En 1790, le chimiste Nicolas Leblanc découvre le moyen d'extraire le sodium dusel marin, ce qui permettra de produire le savon en grosses quantités.Sous Louis-Philippe, il existe, dans les appartements luxueux, des baignoires de cuivre à foyer attenant.

Ailleurs, lesmarchands d'eau livrent à domicile l'eau chaude et la baignoire, qu'ils remportent ensuite.

Le conseiller d'État Monod,dans un rapport célèbre, bataille, en 1846, pour qu'il soit prescrit aux communes «de subventionner ou de créerelles-mêmes des bains publics à bon marché» afin que les habitants se lavent «autre chose que la figure et lesmains» ! Dans les maisons, le pot à eau et la cuvette seront majoritaires jusque dans les années 1920 (et 1940 à lacampagne).

La salle de bains à eau courante n'est réellement mise à la portée de tous qu'au milieu du XXe siècle.. »