Databac

L'extase

Publié le 16/05/2020

Extrait du document

Ci-dessous un extrait traitant le sujet : L'extase Ce document contient 3669 mots soit 8 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Philosophie.

« Esthétiques de la passion 6.

L'extase L'extase est une expérience de la passion, et plus particulièrement de la passion amoureuse, que celle-ci prenne pour objet un être de chair ou non.

Sainte Thérèse d'Avila, qui fonde au xv1• siècle de nombreux couvents en Castille, et Casanova, l'aventurier-séducteur qui parcourt l'Europe du XVIII• siècle, cherchent tous deux à goûter au même sen­ timent: celui d'être « hors de soi », de quitter pour un moment son corps et le monde sensible qui l'entoure.

C'est ainsi que Thérèse définit l'extase: «L'âme s'arrache à toutes les opérations qu'elle peut avoir, tout en restant dans le corps».

L'extase est donc le moment où l'âme ne « fonctionne » plus, mais s'éprouve, devient pure sensation.

La conscience du monde -l'ensemble des «opérations» qui permettent de nous représenter ce qui nous environne - et la conscience de soi - l'ensemble des « opérations » qui permettent de nous représenter au sein de ce qui nous environne - s'effacent devant une passion.

Ce sont ainsi les tenants et les aboutissants de cette singulière expérience, qui parvient à relier amour de la chair et de Dieu, qu'il nous faut interroger.

La valeur de l'éphémère L' « arrachement de l'âme » que décrit Thérèse occulte l'une des facultés essentielles de l'être humain: la conscience.

En effet, c'est elle qui est la garante de toutes les « opérations » dont l'âme a la charge: la conscience est avant tout la faculté qui nous permet d'entretenir un rapport au monde, de nous situer au sein d'un environnement sans cesse mouvant.

En ce sens, notre conscience est «flux », ainsi que l'écrit Husserl:« Notre vie de conscience du monde est un flux continu du "vivre", se déroulant dans de multiples vécus particuliers en tant que moments non indépendants, en tant qu'ondes pour ainsi dire de ce flux.

Chacun n'est pas seulement "onde du flux", donc partie du tout, du tout de la vie, mais en chacun d'eux, quelque chose est vécu» (Com­ plément à la Crise des sciences européennes, appendice au § 28).

Etre conscient, c'est précisément se situer dans ce mouvement, l'éprouver dans l'intimité de son esprit.

Toute conscience est en ce sens avant tout une perception du temps, ainsi que l'écrit Bergson: «Retenir ce qui n'est déjà plus, anticiper sur ce qui n'est pas encore, voilà donc la première fonction de la conscience.

Il n'y aurait pas pour elle de présent, si le présent se réduisait à l'instant mathématique.

Cet instant n'est que la limite, purement théorique, qui sépare le passé de l'avenir; il peut à la rigueur être conçu, il n'est jamais perçu; quand nous croyons le surprendre, il est déjà loin de nous » (L 'Energie spirituelle, « La conscience et la vie » ).

- 171 -. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles