L'Exposition universelle de 1855Hymne à l'industrie.

« 1 / 2 L'Exposition universelle de 1855 Hymne à l'industrie Dès les premières années du règne de Na po léon III, la France connaît un essor économique remarquable.

Une exposition de l'industrie, qui a lieu pério• diquement à Paris depuis 1798, est l'occasion de mesurer les progrès accomplis et de faire valoir les réussites du régime aux yeux du pays et de l'étranger.

Le gouvernement a cepen­ dant le souci de dépasser l'opération de prestige pour exalter aussi les forces productives et «l'esprit industriel» chers aux saint-simoniens.

Afin de lui donner une dimension écla­ tante, on remet à 1855 l'exposition pré­ vue pour 1854 et on élargit le program­ me.

Ce sera une Exposition universelle, à l'imitation de celle qui s'est tenue à Londres en 1851.

Le gouvernement" impérial invite tous les pays à venir con­ fronter à Paris les produits de leurs industries et de leurs agricultures.

La Russie n'est pas exclue, malgré la guerre de Crimée.

Paris se prépare fébrilement sous la direction de la commission de l'Exposi­ tion, que préside le prince Napoléon.

L'ingénieur saint-simonien Alexis Bar­ rault édifie aux Champs-Eiysées un palais de l'Industrie pour abriter la manifestation.

Pour la première fois, on emploie des poutres en treillis de fer.

Ceinte d'une double rangée de galeries, la nef centrale de cet immense bâtiment rectangulaire a une portée de 48 rn, la plus grande de l'époque.

Des verrières géantes l'éclairent abondamment.

Cette structure métallique est malheureuse­ ment alourdie par un revêtement massif en maçonnerie qui se conforme au goût pompeux du moment.

Cette enceinte ne suffit pas à accueillir tous les exposants et on doit édifier une galerie des Machi­ nes dont la voûte audacieuse, large de 37 rn, s'élève à une hauteur de 20 rn et s'étire sur une longueur de 1200 m.

Au rond-point des Champs-Elysées, une rotonde, le Panorama, accueille la sec­ tion des beat' ô' -arts.

L'Exposition est inaugurée solennelle­ ment le 15 mai 1855.

Elle dure six mois.

Trente-six nations sont représentées par plus de 20000 exposants, dont la moitié sont français.

Les chemins de fer sont à l'honneur avec vingt-deux locomotives accompagnées de tenders et de wagons.

Le palais de l'Industrie accueille 5 mil­ lions de visiteurs, dont de très nombreux étrangers; la reine Victoria et le prince Albert sont au nombre des plus illustres.

En dépit de la guerre de Crimée, l'atmosphère est euphorique.

De mai à novembre, Paris vit au rythme de 1 'Exposition.

L'HISTOIRE VIVANTE Dans son discours inaugural, le prince Napo­ léon fait l'éloge des expositions: KElles font partie de ce vaste progrès économique ...

qui doit amener un accroissement de bien-ltre moral, c'est-à-dire plus de liberté, en mime temps qu'une augmentation de bien-ltre maté­ riel, c'est-à-dire d'aisance au profit du plus grand nombre.» 2 / 2. »