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lettres persanes: le sérail, métaphore du despotisme?

Publié le 17/05/2020

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« Sujet : Un critique a dit à propos des Lettres Persanes : « le sérail est la condensation métaphorique du des potisme.

» Vous expliquerez et commenterez cette citation. Montesquieu, philosophe du XVIIIème siècle, publie en 1721 les Lettres persanes sous le couvert de l'anonymat.

Il s'agit d'un roman épistol aire qui raconte le voyage de deux persans en Europe, Rica et Usbek.

A travers leur correspondanc e se tisse une critique des mœurs européennes ; le regard faussement naïf de l'étranger remet en ca use tout ce que les européens pensaient aller de soi, et fait apparaître comme logique des tradition s inconnues et exotiques, comme le système du sérail.

Mais quels sont les rapports entre la vie d 'Usbek dominée par le sérail d'Ispahan et sa réflexion abondante sur toutes les formes d'absolut isme ? Les Lettres persanes mettent en scène un sérail qui est à lui seul un microcosme complet et complexe où les relations entre pouvoir et servitude sont toujours floues ; mais le roman trai te aussi abondamment des deux formes d'absolutisme que sont le despotisme Perse et la mo narchie absolue Française, notamment à travers Usbek qui se fait la voix de Montesquieu.

Enfin, le lecteur attentif réussit à percer, sous l'ambivalence du personnage d'Usbek et le drame du sérail, les enseignements que souhaite lui transmettre l'auteur. Le sérail, dans la tradition orientale, est un pala is où sont jalousement gardées les épouses du maître de maison par des eunuques.

Dans les Lettres persanes, c'est Usbek qui a laissé le sien derrière lui pour aller voyager en Europe.

Son séra il est composé de cinq femmes : Zachi, Zéphis, Zélis, Fatmé et Roxane.

Soumises au lois strictes d u sérail, elles ne doivent pas se montrer en public, et les seuls hommes à pouvoir les voir à vi sage découvert, à part Usbek, sont les eunuques noirs.

Ces derniers doivent accomplir leurs moindre désir mais veiller au respect des lois ; ce sont donc à la fois les esclaves et les geôliers.

Usbek s'absentant neuf ans, les femmes sont victimes d'un désir frustré et trouvent refuge dans l'imaginaire des fantasmes en attendant qu'ils se réalisent, ce qui ne saurait tarder.

Elles sont en effet en perma nence accompagnées de leurs esclaves respectives avec lesquelles elles entretiennent parfois une rel ation ambiguë : quelques lettres sous-tendent tout en finesse l'érotisme d'éventuelles relations lesbi ennes, comme dans la lettre IV, où Zéphis se plaint à Usbek que l'eunuque noir veuille lui enlever son esclave Zélide parce qu'il « ose supposer qu'il a entendu ou vu des choses » ou encore la lettre CXLV II, où le grand eunuque annonce à Usbek : « J'ai trouvé Zachi couchée avec l'une de ses escla ves : chose si défendue par les lois du sérail ».

Un jeune homme semble même avoir été vu à plusieurs re prises dans l'enceinte du sérail, aux lettres CXLVII et CXLIX, et l'on suppose qu'il s'agit du m ême qui, retrouvé dans la chambre de Roxane, est battu à mort par les eunuques (lettre CLIX).

Le s femmes ne sont cependant pas si dupées que l'on peut le croire.

Elles savent se jouer du maîtr e comme il pense qu'il s'est joué d'elles ; particulièrement Roxane, qu'Usbek pensait être la p lus fidèle et qui a en réalité mené le sérail à sa perte.

Le lecteur européen considère les eunuques et les femmes comme des victimes jusqu'à la fin, tandis qu'Usbek les considère comme des objets pers onnels ; cependant, ils comprennent tous deux que le maître, trop éloigné pour exercer sa tyranni e, devient la victime de ses femmes et de leur revanche.

Usbek, persuadé de l'efficacité de ses me naces et du règne de la vertu, ne voit pas que cette dernière n'est qu'une illusion destinée à le tromper et à le mener à sa perte.

Dans sa dernière lettre, Roxane lui écrit : « Nous étions tous deux heureux : tu me croyais trompée et je te trompais.

» Cette lettre sonne la fin des Lettres Persanes et l a défaite d'Usbek ; le renversement de situation es t tel qu'il suffit à contrebalancer les cent-soixante autres lettres de l'oeuvre.

Les autres personnages indispensables au sérail et soumis au règne d'Usbek sont les eunuques, au nombre de sept dans les Lettres persanes.

A l'origine esclaves noirs ou blancs, il subissent une castration, généralement avant la pub erté, afin de s'occuper des femmes sans risque de concurrence pour le maître.

Les eunuques blancs doi vent protéger le sérail tandis que les noirs. »

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