Les journées de juin 1848Du sang sur la République.
Publié le 17/05/2020
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«
1 / 2 Les journées de juin 1848
Du sang sur la République
C'est une véritable insurrection sociale,
et non plus politique, qui a éclaté le 21 juin 1848.
Une insurrection du proléta
riat contre la bourgeoisie.
Ce jour-là, la
Commission exécutive
se décide à sup
primer les Ateliers nationaux dont l'inu
tilité et l'état d'esprit n'étaient plus sup
portables.
Les ouvriers
de 18 à 25 ans
ont le choix entre la suppression des
secours publics et l'enrôlement dans
l'armée.
Pour
les autres, c'est le licencie
ment ou le travail en province.
Le lende
main, Pujol, l'orateur favori des Ate
liers,
se dirige vers le Luxembourg à la
tête
de 1500 ouvriers.
Reçu par Marie,
ministre des Travaux publics,
il est
rabroué à l'issue d'une discussion véhé
mente.
Pujol harangue alors
les manifes
tants, place Saint-Sulpice.
Des bandes
parcourent
les faubourgs en hurlant: «Du travail! Du pain!».
Dans la nuit du
22 au 23, les rassemblements
se multi
plient, on commence à dresser des barri
cadeS.
Le lendemain matin, la Commis
sion exécutive charge Cavaignac,
ministre
de la Guerre, de rétablir l'ordre.
Pendant
ce temps, Pujol déploie son
fanatisme mystique dans les quartiers
de
l'est, qui se couvrent de barricades.
Cavaignac dispose
de près de 50000
hommes, plus la garde nationale des
quartiers bourgeois
de l'ouest.
Les géné
raux Lamoricière
au nord, Bedeau, puis
Duvivier au centre, Damesme au sud,
entrent en action.
Les insurgés
(20000,
30000,
davantage) sont armés et pren
nent les troupes sous un
feu meurtrier.
Le 24, l'Assemblée décrète l'état de siè-
23-26 juin 1848
ge et délègue «tous les pouvoirs exécu
tifs» à Cavaignac qui, tout en essayant de parlementer, attaque.
Damesme est
tué.
La journée du 25 est la plus atroce
mais elle voit le fléchissement des insur gés.
Les combats sont féroces.
Duvivier,
puis son successeur, Négrier, sont mor
tellement blessés.
Bréa, qui remplace
Damesme, veut parlementer, mais
il est
sauvagement assassme.
Mgr Affre,
archevêque
de Paris, est tué en tentant de s'interposer.
Le 26, Cavaignac poursuit son action.
L'énergie des insurgés faiblit.
Bastion
suprême,
le faubourg Saint-Antoine est
canonné et les défenseurs désertent les
barricades.
Ultime obstacle, la Villette
est emportée
le 26 au soir.
L'insurrec
tion est matée.
On compte plus de 6000
morts, dont près de 1500 chez les mili
taires et un nombre inconnu chez les
gardes nationaux, qui ont été décimés.
Sur
25 000 arrestations, 15 000 sont
maintenues
et 11 000 suivies de juge
ment.
6000 insurgés seront acquittés et
4348 condamnés à la déportation.
La
peur des
«rouges», l'aspiration générale
à l'ordre et à la sécurité qui résulteront
de ces journées sanglantes favoriseront
l'ascension
de Louis-Napoléon Bona
parte.
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