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Les émeutes urbaines de 2005

Publié le 27/01/2022

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Suite au décès, le 27 octobre 2005, de Zyed Benna et Bouna Traoré, deux jeunes tentant d’échapper à un contrôle de police, des affrontements entre jeunes et policiers ont lieu à Clichy-sous-Bois et Montfermeil. Deux jours plus tard, le 29 octobre, les forces de l’ordre, victimes de tirs de projectile, lancent une grenade lacrymogène à l’entrée d’une mosquée, ce qui a pour effet d’étendre les affrontements au département de Seine-Saint-Denis, puis, dès le 1 er novembre, dans un certain nombre de quartiers populaires de villes françaises. Ces affrontements, rapidement qualifiés d’émeutes et redoublés d’une « émeute de papier » (Mauger, 2006), se font le support d’une multitude de récits politico-médiatiques et font l’objet d’une quantité importante d’analyses provenant du monde universitaire. L’objectif de cette note bibliographique est d’identifier les différentes hypothèses à l’œuvre ainsi que leur renouvellement dans les travaux des sciences sociales françaises. Nous nous demanderons : Comment les émeutes de 2005 ont-elles contribué à l’évolution des discours sociologiques français ? Ces événements constituent-ils un point de rupture dans l’histoire de la sociologie des quartiers populaires ? Pour répondre à ces questions, nous nous sommes fondés sur trois sources principales: un article d’Ocqueteau (2007) qui rassemble les différents articles parus dans les mois suivant les émeutes et en propose une première critique (Ocqueteau, 2007) ainsi que deux dossiers parus en 2015, dix ans après les émeutes (Mouvements, vol.83 no 3, 2015; Agora débats/jeunesses, vol.70 no 2, 2015) qui font le point sur les nouvelles approches des émeutes proposées dans la décennie qui a suivi. Dans une première partie, nous verrons comment les articles publiés dans les mois suivant les émeutes mobilisent des modèles d’explications préalablement élaborés. Dans une deuxième partie, nous tenterons d’identifier les problématiques émergentes et le renouvellement des perspectives à l’œuvre dans la décennie ayant suivi les événements. Enfin, dans une troisième partie, nous traiterons de la question transversale à tous les travaux, celle du statut politique des émeutes, et de ce qu’elle nous dit de la réflexivité de la recherche en sciences sociales.1 1 La structure du développement est empruntée à l’article suivant: Cortéséro, Régis et Éric Marlière. « L’émeute est-elle une forme d’expression politique ? », Agora débats-jeunesses. 2015, vol.70 no 2. p. 57-77. 3 I. Dans les mois qui suivent les émeutes: des interprétations qui reconduisent les clivages des études sur les quartiers populaires Cette première partie est consacrée aux interprétations des émeutes de 2005, produites « à chaud » par les sociologues français, confrontés à l’ampleur nationale des évènements, à leur intensité inégalée, à leur diffusion rapide et à la très large reprise médiatique dont ils ont bénéficié. Ainsi que l’analysent Cortéséro et Marlière (2015), la majorité des approches adoptées s’inscrivent dans la continuité des clivages déjà existant et structurant le champ des recherches sociologiques sur les quartiers populaires. Toutefois, soulignons que le nombre d’articles publiés dans les mois qui suivent les émeutes atteint une ampleur sans précédent, marquant un premier point de rupture dans l’histoire de la sociologie des quartiers populaires. De nombreux premiers travaux, à l’image des articles publiés par Lagrange (2007), font le constat d’une spécificité territoriale des émeutes de 2005, qui se sont déroulées dans la plupart des cas dans les territoires urbains sensibles, objets de la politique de la ville. S’appuyant sur des études statistiques, Lagrange (2007) expose des caractéristiques communes aux populations des banlieues, généralement issues de l’immigration extraeuropéenne et faisant face à des taux élevés de chômage, de précarité économique, de décrochage scolaire, etc. Ainsi, Lagrange établit une corrélation entre l’intensité des émeutes et la localisation des communes ayant fait l’objet d’une convention avec l’Agence de rénovation urbaine signée en 2005, prévoyant la démolition et la réhabilitation de logements locatifs sociaux qui a accru la vulnérabilité des populations les plus précaires pendant les travaux. Ces quartiers sont marqués par une action de l’Etat et une intervention des forces de police beaucoup plus importantes que dans d’autres zones urbaines, mais également par un déclin de l’engagement civique, causé par la diminution des subventions étatiques et suscitant un sentiment d’abandon et d’exclusion chez les habitants (Lagrange, 2007).

« Paul GLINEUR Inès MOUMNI Clément PETIT Note de synthèse bibliographique Les émeutes urbaines de 2005 Bibliographie CICCHELLI, Vincenzo; GALLAND, Olivier; DE MAILLARD, Jacques; MISSET, Séverine. “Comprendre les émeutes de novembre 2005, l'exemple ď Aulnay-sous-Bois”.C entre d'analyse stratégique , La documentation française, 2006. CORTESERO, Régis; MARLIÈRE Eric, « L’émeute est-elle une forme d’expression politique ? », Agora débats-jeunesses , 2015, vol.70 no 2.

pp.

57 - 77. EPSTEIN, Renaud, « La démolition contre la révolution: Réactualisation d’un vieux couple», Mouvements, 2015, n° 83 no 3.

pp.

97 - 104. KOKOREFF, Michel, « Sociologie de l'émeute.

Les dimensions de l'action en question» , Déviance et société, 2006, 30 (4), pp.

521-534. KOKOREFF, Michel.

« Dix ans après, l’incapacité d’agir ? », Mouvements , 2015, vol.83 no 3, pp.

64 - 74. LAGRANGE, Hugues, « Émeutes, rénovation urbaine et aliénation politique » , Notes et Documents , mai 2007.

1. »

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