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Les conditions de la vie moderne ne sont-ils que des obstacles pour ceux qui voudraient se cultiver ?

Publié le 09/12/2021

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• Parcellisation et « time is money » (le temps c'est de l'argent) peuvent-ils s'accommoder du rythme que demandait MONTAIGNE à un homme se cultivant ? Ex. : dans sa « librairie » (= bibliothèque), il va de livre en livre, butinant ici, réfléchissant là, faisant sienne telle remarque, laquelle ne prend toute sa valeur qu'après, précisément, avoir été tout à fait assimilée. • De plus, un homme cultivé ne peut se contenter d'être remarquablement documenté sur tels et tels points. • Il risquerait de s'enfermer dans ce qu'il sait. Or il ne doit jamais rester fermé à ce qui lui reste inconnu. • En cela il ne sera pas seulement érudit ou homme de sciences ; - remarquons que ces derniers peuvent être en même temps des hommes cultivés si leur tête « bien pleine » est aussi « tête bien faite » -. • De même il ne saurait être dilettante ou amateur ; I' « honnête homme » du xviie siècle qui avait « des clartés de tout » ne peut être l'homme cultivé du xxe siècle, les conditions d'instruction et le niveau général n'étant plus du tout les mêmes. • L'homme cultivé doit non seulement avoir un bagage littéraire et artistique, connaître le produit de l'esprit des hommes mais sa culture est nourriture, il doit se servir d'elle pour se former, « non (selon la formule de LE CLEZIO), pour s'oublier » ; donc être humaniste. • Notre rythme de vie n'est-il pas un terrible handicap ?

« Introduction • Il n'est pas facile de définir les termes « culture », « se cultiver ».• Beaucoup de sophismes sont souvent prononcés à ce propos.• Faut-il suivre F.

ROBERT lorsqu'il affirme : « La culture est ce qu'il faut posséder avant de savoir » ?• ou se laisser séduire par la boutade d'E.

HERRIOT : « La culture générale, c'est ce qui reste quand on a tout oublié » (plus réduite, d'ailleurs) ?• Deux formules qui sous-entendent que la culture est faite des strates additionnées des expériences de multiples générations, de la vie humaine à traversles siècles.• Ne faut-il pas aussi partir du sens étymologique latin : verbe colo, cultum = « fertiliser la terre », « en soigner les productions », sens impliquant que laculture n'est pas simplement reçue, mais qu'elle nécessite travail et effort, à la fois de savoir et de conduite de l'existence ?• Ainsi pourrait-on mieux évaluer pourquoi l'auteur ne voit « dans les conditions de la vie moderne que des obstacles » à la culture. I.

Qu'est-ce que « se cultiver » ? • L'opinion publique confond souvent culture et savoir.• Jusqu'en 1914, culture est même synonyme d' « humanités », instruction basée sur le latin et le grec.• Stade dépassé certes, mais le terme « culture » reste attaché à des connaissances artistiques, littéraires, à un bagage intellectuel.• Il s'agit donc en réalité d'une vision élitiste; certains diraient bourgeoise, ou aristocratique.• Voilà qui rappelle d'ailleurs la conception gréco-romaine, puisque scholê = loisir.

Or ce mot a donné « école ».

C 'était un privilège de pouvoir s'instruire.• Poussant plus loin cette conception où culture et instruction ne sont pas dissociées par la moindre nuance, on arrive à deux erreurs possibles.• La première est la suivante : si le savoir devient l'unique but, il y a risque d'obtenir un pédant, non un homme cultivé.Cf.

Pangloss et ses abondantes connaissances (voir entre autres le XXXe chapitre de C andide où VOLTAIRE montre que malgré tous les déboires etmalheurs qu'il a endurés il ne sait que se gorger d'une nomenclature de noms propres — ceux de tous les hommes importants ayant péri de mort violente —,sans plus réfléchir).• À notre époque, l'écrivain LE CLEZIO dans L'Extase matérielle va encore plus loin, soulignant la suffisance de ces pédants qui font montre de leur savoirdans les salons ou séminaires.

LA BRUYERE en faisait déjà la remarque au xviie siècle à propos de certains mondains.• La seconde erreur consisterait à confondre spécialisation et culture.

Un « expert », selon l'expression de F.

ROBERT, est trop uniquement axé sur unsavoir précis, particulier, fragmentaire par conséquent, pour être un véritable homme cultivé.• Or si certains penseurs ou sociologues comme JEA N RIGAUD émettent tant de réserves sur la vie moderne dont ils craignent qu'elle contrarie l'obtentiond'une culture réelle, de qualité, n'est-ce pas parce qu'elle risquerait d'ouvrir plus de possibilités à ce qui est pris pour « la culture » et ne l'est pasréellement? II.

La vie moderne et la culture • Il est certain que notre société industrielle et de consommation privilégie de plus en plus la rentabilité.• La fameuse formule : « rapport qualité/prix » pousse à parceller la tâche culturelle (à travers des cerveaux consacrés à chaque nuance spéciale de larecherche), pour obtenir le plus rapidement possible le meilleur résultat.• Car une des caractéristiques de notre fin de siècle est aussi la vitesse.• Aussi sommes-nous sous le règne des technocrates.• Or un spécialiste ne risque-t-il pas, comme s'en moquait l'humoriste BERNA RD SHAW, de savoir de plus en plus de choses sur de moins en moins déchoses ?• Parcellisation et « time is money » (le temps c'est de l'argent) peuvent-ils s'accommoder du rythme que demandait MO NTAIGNE à un homme se cultivant?Ex.

: dans sa « librairie » (= bibliothèque), il va de livre en livre, butinant ici, réfléchissant là, faisant sienne telle remarque, laquelle ne prend toute sa valeurqu'après, précisément, avoir été tout à fait assimilée.• De plus, un homme cultivé ne peut se contenter d'être remarquablement documenté sur tels et tels points.• Il risquerait de s'enfermer dans ce qu'il sait.

Or il ne doit jamais rester fermé à ce qui lui reste inconnu.• En cela il ne sera pas seulement érudit ou homme de sciences ; — remarquons que ces derniers peuvent être en même temps des hommes cultivés si leurtête « bien pleine » est aussi « tête bien faite » —.• De même il ne saurait être dilettante ou amateur ; I' « honnête homme » du xviie siècle qui avait « des clartés de tout » ne peut être l'homme cultivé duxxe siècle, les conditions d'instruction et le niveau général n'étant plus du tout les mêmes.• L'homme cultivé doit non seulement avoir un bagage littéraire et artistique, connaître le produit de l'esprit des hommes mais sa culture est nourriture, ildoit se servir d'elle pour se former, « non (selon la formule de LE C LEZIO), pour s'oublier » ; donc être humaniste.• Notre rythme de vie n'est-il pas un terrible handicap ?• Notre quotidien se dévore ou s'étire sur fond sonore de réclames qui moulinent sans cesse les mêmes trouvailles publicitaires, ou de chansons à la modeaux paroles bien vides ou banales.• La compétition, la loi de la jungle modernes ne laissent pas à beaucoup de gens le temps de « goûter » les moments de la vie...• ...

tandis que violences et horreurs — qui nonobstant ont toujours été le partage de l'humanité — sont étalées avec un luxe d'images ; et répétées de radiosen journaux et T.V .• Même ce savoir, qui est nécessaire sans doute à la culture mais à condition de ne pas en faire un but unique, devient élément de jeux médiatiques avecgains divers à la clé ; il n'est plus alors que produit mécanique de connaissances et moyen compétitif.• Au milieu de cette course trépidante que rappelle J.

RIGA UD (§ 3 du texte à résumer), et de la tendance trop courante à la suppression de contacts vraisentre les hommes (même dans leurs loyers où la télévision par exemple est un obstacle fréquent à tout échange en profondeur)...• ...

reste-t-il la possibilité d'être pénétrable, accessible,• ...

peut-on rejeter les idées toutes mâchées, martelées d'heure In heure par les informations, les « forum » ou autres présentations dites culturelles ?• Or un homme cultivé se doit garder de toute opinion, de tout jugement prêt d'avance.• A-t-il le temps, quand il rentre harassé le soir et s'effondre passivement devant son poste, de développer une culture saine : connaissance et jugementgrâce à une lecture active, celle du livre mais aussi celle des images, cinématographiques et audio-visuelles, celle des arts, celle des sciences? Conclusion • Il est difficile de répondre à la question posée, précisément parce que l'on est inséré dans le monde même sur lequel il faut émettre le jugement.• Cependant une culture parallèle pourrait bien se développer avec les nouveaux moyens mis à la disposition de l'homme et bien qu'il soit un peu tôt pourêtre sûr de sa valeur...• ...

il faut constater qu'elle est nantie en tout cas d'un autre type de savoir, qui n'est pas forcément de moindre valeur, sans compter une documentationacquise par d'autres moyens que traditionnels, audiovisuelle spécialement, mais là encore qui n'est pas inférieure, et même pas toujours si différente.• Permettra-t-elle d'acquérir cet humanisme sans lequel il n'est pas de culture profonde, avec prise de conscience, libre arbitre, lucidité, sagesse ? Il esttrop tôt pour en juger.• Enfin quels que soient les changements de société actuels et pour un futur assez proche, il est certain aussi que reste toujours un certain nombred'hommes cultivés, au sens ferme de l'expression, et que — toute proportion numérique observée — il en a été de même depuis les temps civilisés.. »

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