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L'ÉPICURISME

Publié le 16/05/2020

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« L'ÉPICURISME Épicure naquit en 341 avant J.-C.

à Samos d'un père maître d'école et (ce qui est assez curieux pour ce futur adversaire implacable dela superstition !) d'une mère magicienne et devineresse.

De 306 avant J.-C.

jusqu'à sa mort en 270 il vécut à Athènes où il fonda uneécole...

Son école était un beau jardin qu'il avait acheté 80 mines et qu'il cultivait lui-même.

Ses cours consistaient en conversationsamicales à l'ombre des arbres fruitiers.

Ses disciples admiraient non seulement son savoir mais aussi sa gentillesse et sa frugalité.Deux siècles après lui, le poète latin Lucrèce (99'SS) dira d'Épicure : « Deus ille fuit » (V, 7).

C'est la doctrine épicurienne qui fait lefond des Six livres du De Natura Rerum de Lucrèce.

De l'œuvre immense d'Épicure lui-même il ne reste que quelques maximes et troislettres (à Hérodote, à Pythoclès, à Ménécée) que nous a conservées Diogène Laërce.L'épicurisme, dont les leçons s'opposent à celles du stoïcisme, procède pourtant de la même intention.

Rendre l'homme heureux, luiprocurer un état purifié de toute angoisse, de tout trouble, l'ataraxie.A cette préoccupation du salut est subordonnée la physique d'Épicure dont la seule fonction est de fournir une vision du monde propreà éliminer l'angoisse.

Il y a là une conception de la science que l'on peut opposer radicalement à celle qu'aura vingt siècles plus tard lephilosophe français Pascal.

Pascal est « effrayé » par les découvertes de la science (« le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie») et c'est dans sa foi religieuse qu'il trouvera le remède et la paix.

Pour Épicure, c'était exactement l'inverse.

La religion est sourced'angoisse (les hommes tremblent quand le tonnerre gronde, voient dans la foudre un présage ou un châtiment, ou le signe que Zeusest en colère, les hommes redoutent la mort et les châtiments aux Enfers, etc.), la science est capable de dissiper l'angoisse religieuse,de rendre aux hommes la tranquillité.Épicure emprunte à Démocrite sa physique matérialiste : Les phénomènes naturels s'expliquent par des causes matérielles, aucuneintention surnaturelle n'agit dans le monde : l'éclipsé du soleil n'est pas une menace divine, c'est un phénomène analogue à celui qui seproduit lorsque entre un feu et nous s'interpose quelque corps opaque.

La peste elle-même (Lucrèce termine son poème De la Naturesur une effrayante description de la peste d'Athènes) n'est pas un châtiment divin mais la corruption du corps humain par des germesrépandus dans l'atmosphère.

Épicure se contente d'ailleurs de rejeter toute explication surnaturelle, mais devant les phénomènes, ilnous propose toujours diverses explications également plausibles entre lesquelles le choix n'est pas fait.

Par exemple, le tonnerre peuts'expliquer par le roulement du vent dans le creux des nuages, ou par le bruit sourd du feu qui se transforme en substance aérienne,ou encore par la collision entre nuages ayant pris la consistance de glace.

Épicure est plus philosophe que savant.

L'esprit del'explication l'intéresse bien plus que le détail de l'explication qu'il laisse à d'autres le soin de fixer.

Comme le dit Bergson, « son objetn'est pas d'instruire » les hommes mais de les tranquilliser ».Par ailleurs pour Épicure, comme pour Démocrite, rien ne vient du non-être, rien ne peut se former qu'à partir d'éléments qui existentau préalable ; de même, rien ne peut retourner au néant mais seulement se transformer.

C'est que l'univers qui se transforme sanscesse est éternel en ses éléments : Il se compose d'une infinité d'atomes dans l'infinité du vide.

Les composés ne cessent de sedissoudre et de se recomposer, les éléments insécables (c'est le sens propre du mot atome) qui les composent sont éternels.L'atomisme de Démocrite élimine donc la croyance au Dieu créateur (puisque les atomes sont éternels) et aussi au Dieu qui intervientdans le monde, qui punit et récompense : les dieux se gardent bien de pénétrer dans le monde car ils seraient en butte auxmouvements incessants des atomes et cesseraient d'être invulnérables.

Notez qu'Épicure ne nie pas l'existence des Dieux.

Il ditseulement que les Dieux ne s'occupent jamais du monde et des hommes ! Nous n'avons ni à les craindre ni à les supplier.

Ce sont desdieux bienheureux, pleins de sagesse, qui ont forme humaine et qui, dans les intermondes, conversent harmonieusement, en grec, ilest permis de le supposer puisque c'est la plus belle des langues ! L'âme humaine comme tout ce qui existe ici-bas est forméed'atomes matériels.

Les atomes sont éternels mais l'âme est un groupement fugitif d'atomes.

Les individus comme les espèces et lesmondes eux-mêmes, en s'éteignant, transmettent à d'autres, ainsi que des coureurs, le flambeau de la vie :et quasi cursores vitae lampada tradunt. ce que Paul Valéry, Lucrèce français du XXe siècle, exprimera dans une autre image: Ils ont fondu dans une absence épaisseL'argile rouge a bu la blanche espèceLe don de vivre a passé dans les fleurs. L'âme inséparable du corps meurt avec lui.

Mais Épicure et Lucrèce s'efforcent de nous faire comprendre que la crainte de la mort estinsensée.

La mort, en décomposant notre âme, nous prive de toute sensation, et ainsi tant que nous vivons, la mort est absente ;quand la mort sera là, c'est nous qui ne serons plus : la mort et nous ne nous rencontrerons jamais.

La connaissance que la mort n'estrien pour nous doit donc exorciser toute crainte de la mort et nous rendre capables de jouir de cette vie mortelle.Si Épicure et Lucrèce pour assurer le bonheur de l'homme luttent ardemment contre les superstitions angoissantes, ils sont aussiattentifs à écraser les épouvantails qui pourraient naître à leur tour d'une vision strictement scientifique des choses.

Par exemple, lascience ne risque-t-elle pas de nous assujettir à un fatum invincible en nous montrant partout à l'œuvre dans les combinaisonsd'atomes le déterminisme naturel ? Épicure évite ce risque en essayant de nous prouver que l'existence du monde implique aucontraire le hasard et la liberté.

Selon lui, les atomes se meuvent en vertu de leur poids parallèlement les uns aux autres et avec desvitesses égales.

Pour qu'ils aient pu se rencontrer, former des individus et des mondes, il faut donc admettre qu'il se produit parfoisdes exceptions à la grande loi qui régit la chute des atomes.

Les atomes sont capables de déviations capricieuses.

Ce caprice d'atome,Lucrèce le nommera clinamen.

Et c'est ce clinamen qui garantit d'autre part selon Diogène d'Œnanda, la liberté de l'âme humaine telleque nous l'appréhendons en nous : Correction capitale, on le voit, que les épicuriens proposent au système de Démocrite et qui revientau fond selon le mot de saint Augustin (Contra Acad III, 23) à en renier l'héritage.

On saisit en tout cas que le système épicurien esttout entier construit pour la morale.

Sur cette morale, on fait un grave contresens quand on voit dans l'épicurisme une école devoluptés effrénées, à la manière d'Horace parlant d'un « porc du troupeau d'Épicure ».

En fait Épicure nous dit bien que la recherche duplaisir est le but de la vie.

Mais le plaisir vrai n'est pas le plaisir en mouvement, le plaisir tumultueux des ambitieux, des débauchés ; levrai plaisir c'est le plaisir en repos, c'est l'absence de douleur.

Aussi, la morale d'Épicure consistera avant tout à fuir toutes lesoccasions de douleur, tous les risques, toutes les aventures ; Épicure condamne les plaisirs artificiels (ceux du luxe, de la vanité) et neretient parmi les plaisirs naturels que ceux qui sont absolument nécessaires.

Ainsi le sage épicurien se contentera du strict minimum :un peu de pain, un peu d'eau, un peu de paille pour dormir, un peu d'amitié.

On voit le paradoxe épicurien d'une morale austère etascétique fondée sur le culte du plaisir!. »

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