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LES PHILOSOPHIES HELLÉNISTIQUES: stoïcisme, épicurisme, scepticisme

Publié le 18/06/2020

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« C'est le moment où la liberté de l'homme libre, qui jusque-là se confondait avec l'exercice des droits civiques, se transmue, faute de mieux, en liberté intérieure; où les idéaux grecs d'autarcie et d'autonomie, qui cherchaient jusqu'alors à se satisfaire dans la cité, se trouvent confiés aux seules ressources spirituelles de l'homme individuel; où la spéculation sur la nature tend à n'être plus que l'auxiliaire d'une morale préoccupée avant tout de procurer à chacun le salut intérieur. Mais c'est aussi le moment où la dissolution même des anciens cadres politiques, en même temps que les brassages de populations consécutifs à la conquête d'Alexandre, feront naître des solidarités nouvelles : ce temps verra la naissance du cosmopolitisme. Moins soucieuses de dire l'Etre que de consoler ou de tranquilliser les hommes, les philosophies de l'époque hellénistique n'atteindront pas à la vigueur théorique du platonisme ou de l'aristotélisme. Leur physique même sera souvent d'emprunt. Préoccupées de donner une réponse immédiate aux problèmes d'adaptation posés à l'individu par les transformations sociales, elles auront un caractère et une fonction « idéologiques » plus marqués que les philosophies de l'âge classique. D'un autre côté, elles sauront atteindre un niveau d'universalité suffisant pour figurer, en face des épreuves de la vie, diverses attitudes possibles de la conscience, qui apparaîtront vite comme autant de catégories intemporelles ou de stéréotypes culturels proposés à l'homme d'Occident. Il suffit de nommer les trois grands courants hellénistiques : stoïcisme, épicurisme, scepticisme, pour s'apercevoir qu'il s'agit là de trois « arts de vivre » qui, par-delà les circonstances historiques de leur apparition, resteront en tous temps offerts à notre imitation. C'est à l'époque hellénistique que naît le concept populaire de la philosophie, qui désigne un certain art, difficile certes, mais en droit accessible à tous, de vivre heureux même dans des circonstances contraires. C'est à un tel concept que se réfère encore aujourd'hui l'expression : « prendre les événements avec philosophie ». Les trois courants hellénistiques n'en sont pas moins très différents les uns des autres. On pourrait opposer le dogmatisme des deux premiers — stoïcisme et épicurisme — au scepticisme qui constitue le troisième. Il faut ajouter que, si les deux premiers se sont développés dans deux écoles organisées, le troisième est plutôt un état d'esprit commun à plusieurs penseurs ou écoles d'origines diverses. I. LE STOÏCISME Ses représentants Le stoïcisme tire son nom du Portique (Stoa), lieu d'Athènes où se réunissaient ses adeptes. A la différence de l'épicurisme, il n'est pas lié à l'autorité incontestée d'un unique fondateur. La doctrine stoïcienne s'est plutôt constituée progressivement par les apports successifs des trois premiers chefs de l'école : Zénon de Cittium (332-262), qui, après avoir été le disciple du cynique Cratès, fonde la nouvelle école vers 300 avant Jésus-Christ; Cléanthe d'Assos (vers 312-232) et Chrysippe (277 — vers 204), qui a mérité le titre de second fondateur du stoïcisme en rétablissant et en confirmant l'unité de l'école contre les dissidences de certains disciples et les attaques, d'inspiration « probabiliste », de la Nouvelle Académie. A partir de là, l'enseignement stoïcien se transmettra, avec une continuité étonnante, pendant plusieurs siècles. Si le moyen stoïcisme, représenté essentiellement par Panétius (180110) et Posidonius (vers 135-51), qui ont eu le grand mérite historique d'introduire le stoïcisme à Rome, trahit des contaminations platoniciennes ou aristotéliciennes, le nouveau stoïcisme, ou stoïcisme impérial, marquera un retour à l'orthodoxie de l'ancien stoïcisme. Ce nouveau stoïcisme, qui s'est développé à Rome sous l'Empire, est lié à trois grands noms : Sénèque (né vers le début de l'ère chrétienne, mort en 65), Ëpictète (né en 50, mort entre 125 et 130) et Marc Aurèle (121-180, empereur en 161). Ces trois penseurs, dont les œuvres nous ont été conservées pour l'essentiel (alors que les écrits de l'ancien et du moyen stoïcismes ne nous sont plus accessibles qu'à travers des résumés ou des citations d'auteurs postérieurs) seront les véritables propagateurs du stoïcisme en Occident. C'est à travers eux que Guillaume du Vair, Charron, Montaigne, Corneille, Vigny et tant d'autres, connaîtront les leçons de la sagesse stoïcienne. Un philosophe de la totalité La philosophie stoïcienne est la première de l'histoire à se dire et à se vouloir « systématique ». Si le mot systêma désignait déjà en grec la constitution d'un organisme ou d'une cité, ce sont les anciens Stoïciens qui l'ont appliqué pour la première fois à la philosophie. Ils voulaient signifier par là que la philosophie est un tout, que l'on peut certes diviser en parties pour les besoins de l'enseignement, mais à condition d'apercevoir que chaque partie est solidaire des autres et que l'abandon d'une seule partie ou d'une partie de partie entraînerait la ruine de l'ensemble. Cette exigence formelle s'appuyait en fait sur l'intuition d'un univers parfaitement organisé, jusque dans le moindre de ses détails, par l'action d'un principe unique, de sorte que la cohérence de la philosophie ne fait que refléter la sympathie —: autre terme stoïcien — des différentes parties de l'univers. Il n'en reste pas moins que cette exigence — ou cette intuition — totalitaire fera à la fois la force et la faiblesse du stoïcisme. La force : car il s'obligera par là à retrouver partout, que ce soit dans la proposition vraie, dans le phénomène naturel ou dans l'action droite, une seule et même structure. Mais aussi la faiblesse : car il s'interdira tout progrès, tout passage, non seulement d'une partie à l'autre de la philosophie (puisque tout est dans tout), mais aussi de la non-philosophie à la philosophie. Le stoïcisme ne s'apprend pas; « philosophie-bloc », comme l'a dit Ë. Bréhier, il ne peut faire l'objet d'approximations graduelles : celui qui progresse vers la sagesse y a aussi peu de part que celui qui ne s'est pas mis en marche vers elle, de même, rapportera Plutarque, que « celui qui, dans la mer, est à une coudée au-dessous de la surface, n'étouffe pas moins que celui qui est plongé à cinq cents brasses » (Des notions communes contre les stoïciens, X). Le stoïcisme n'en est pas moins contraint de distinguer, à des fins pédagogiques, trois parties de la philosophie : logique, physique, morale, et de se demander dans quel ordre elles doivent s'enseigner. Si Chrysippe admet que l'on doit terminer par la physique, puisque la théologie est le mystère dernier auquel la physique doit nous introduire, la plupart des auteurs stoïciens voient dans la morale la fin à laquelle doit tendre tout l'effort philosophique. La physique, en nous révélant l'ordre cosmique, nous indique par là même l'ordre auquel nous devons conformer notre vie. Quant à la logique, les auteurs stoïciens, surtout ceux du nouveau stoïcisme, prendront bien soin de rappeler qu'elle ne doit pas être négligée, mais dans l'exacte mesure où l'art de bien penser est la condition de l'art de bien vivre. La logique ou dialectique, dira Epictète, a trois utilités : elle peut seule nous apprendre à discerner les représentations raisonnables de celles qui ne le sont pas, à appliquer nos prénotions du bien et du mal aux cas particuliers et à rester cohérents dans nos résolutions (Entretiens, I, 7). Il ne faudrait pas croire cependant, comme pourrait le suggérer une lecture hâtive de Sénèque, d'Epictète ou de Marc Aurèle, que les auteurs stoïciens ont sacrifié la spéculation à l'urgence de la prédication morale. Leur théorie philosophique, si elle se distingue par la simplicité voulue de ses principes en réaction contre les longues élaborations platonico-aristotéliciennes, n'en est pas moins caractérisée par des intuitions originales, dont la philosophie moderne n'a reconnu le prix qu'après avoir elle-même secoué le joug d'une tradition métaphysique qui, dans l'ordre théorique, dérivait en droite ligne de Platon et d'Aristote. ...»

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J.-C.), point de départ de ce que les historiens nomment l'épo que hellé�NiqNdt. »

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