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L'éducation est-elle une affaire de politique ?

Publié le 16/05/2020

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« Introduction Être cultivé suppose d'avoir une forme de savoir, une forme d'autonomie quant au jugement.

L'éducation est ce processus consistant en ce qu'une ouplusieurs fonctions se développent graduellement par l'exercice et se perfectionnent.

L'éducation tend à diriger le développement des facultés de l'individu.Au cours des XVIe et XVIIe siècle, on considérait les enfants comme des petits adultes en puissance, qui n'auraient pas d'identité ou de caractéristiquespropres.

La tradition catholique jésuite allait même jusqu'à identifier l'enfance à l'imperfection et au péché, et préconisait ainsi la répression de laspontanéité comme seul moyen de développer la raison chez l'enfant.

C 'est l'humanisme (Rabelais, Montaigne) et Rousseau qui respecteront l'enfance, etqui tendront à la pensée d'une éducation relative à leurs capacités.

Dès lors on peut considérer le fait de devenir responsable, réfléchi, autonome etc.comme étant le produit d'une éducation.

Et être cultivé, comme fruit d'une éducation réussie, n'est-ce pas là pour l'homme le seul moyen de se défaire d'ungouvernement trop rigide et paternaliste ? I.

L'éducation au siècle des lumières : culture du cœur et culture de la raison a.

Rousseau entend, dans L'Emile (1762), instaurer un idéal d'éducation.

Il y présente ainsi un exemple de sa pédagogie : elle doit éviter que l'élève ne tombe sous la mauvaise influence de la société.

Le but de Rousseau est de former le cœur en même temps que l'esprit.

Et c'est grâce à une « éducationnégative » que l'on y parvient.

Dès lors, l'éducateur ne devra pas endoctriner, comme c'est le cas avec l'éducation contemporaine critiquée par Rousseau.L'enfant apprendra lui-même à partir de ses expériences.

L'éducation doit donc s'adapter au développement de l'enfant.

Dans la première partie, Rousseaumontre comment l'enfant doit préserver son indépendance et apprendre auprès des choses elles-mêmes.

b.

Le terme éducation, du latin « educatio », indique l'idée d'une « formation de l'esprit ».

Kant dira que seul l'homme est la créature susceptible d'être éduquée.

N'étant pas dirigé par l'instinct, il doit conquérir par la culture ce que la nature lui a refusé.

L'éducation, dont le but est de conduire l'homme à sapropre humanité, comporte toujours, selon Kant, deux aspects : la discipline et l'instruction.

La discipline est la partie négative de l'éducation.

Elle habituel'enfant à supporter la contrainte des lois.

Par là, elle l'aide à surmonter sa sauvagerie originaire.

L'instruction est la partie positive de l'éducation.

Elle estl'action de former et d'enrichir l'esprit par la transmission du savoir et par l'étude.

A insi le but de l'éducation est de conduire l'enfant vers la liberté etl'autonomie, lesquels ne sauraient se concevoir en dehors du cadre de la citoyenneté (cf.

Kant, Traité de pédagogie , trad.

Barni et About, pp.

35-38).

II.

De l'utilité de la culture a.

A quoi bon se cultiver quand un Descartes exhorte chacun de nous à suivre la lumière naturelle (la raison, par laquelle nous saisissons les idées innées que Dieu a mis en nous) afin d'en savoir autant que les plus grands philosophes ? Cette lumière naturelle fournirait en l'homme autant d'évidences qu'il y ade vérités en dehors de lui et en lui.

Dès lors on s'imagine qu'il ne serait que secondaire, pour Descartes, de lire les autres philosophes, de se cultiver pardes voies extérieures à soi.

N'est-ce pas là étrange quand on sait qu'apprendre beaucoup en peu de temps est un véritable plaisir pour l'esprit ? Aussi ilfaut savoir que Descartes n'était pas ignorant de la philosophie qui l'a précédé, et qu'il était un grand mathématicien, et que « si l'on se contente de lireDescartes et de se servir de la force de sa lumière naturelle, on restera toujours inférieur à lui » (G.

Vico).

L'esprit humain hébergerait déjà à son insu desvérités, et c'est là encore ce qu'a affirmé Socrate, en ce qu'il entendait, par la maïeutique (procédé permettant d'accoucher les esprits), faire découvrir auxhommes ce qu'ils portent en eux-mêmes.

N'y a-t-il pas là une attitude restrictive à ne vouloir cultiver que son propre esprit, et ainsi à laisser en dehors desoi l'histoire des productions humaines, l'histoire de la culture ? b.

Dès lors le fait d'être cultivé paraît être l'unique moyen de déchiffrer, de comprendre le sens de telle ou telle production culturelle.

L'œuvre d'art par exemple ne prend un sens et ne revêt un intérêt que pour celui qui est pourvu de la culture, ou de la compétence culturelle, c'est-à-dire du code selon lequelelle est codée.

La mise en œuvre consciente ou inconsciente du système de schèmes de perception et d'appréciation plus ou moins explicites qui constituela culture picturale ou musicale est la condition cachée de cette forme élémentaire de connaissance qu'est la reconnaissance des styles, caractéristiquesd'une époque, d'une école ou d'un auteur et, plus généralement, de la familiarité avec la logique interne des œuvres qui est supposée par la délectationartistique.

Le spectateur dépourvu du code spécifique se sent submergé, « noyé », devant ce qui lui apparaît comme un chaos de sons et de rythmes, decouleurs et de lignes sans rime ni raison.

Faute d'avoir appris à adopter la disposition adéquate, il s'en tient à ce que Erwin Panofsky appelle les « propriétés sensibles », saisissant une peau comme veloutée ou une dentelle comme vaporeuse, ou aux résonances affectives suscitées par cespropriétés, parlant de couleurs ou de mélodies sévères ou joyeuses.

On ne peut en effet passer de ce que Panofsky appelle la « couche primaire du sens quenous pouvons pénétrer sur la base de notre expérience existentielle » à la « couche des sens secondaires », c'est-à-dire à la « région du sens du signifié »,que si l'on possède les concepts qui, dépassant les propriétés sensibles, saisissent les caractéristiques proprement stylistiques de l'œuvre.

« Quand jedésigne, écrit Panofsky, cet ensemble de couleurs claires qui est au centre dans la Résurrection de Grünewald comme « un homme aux mains et aux pieds percés qui s'élève dans les airs », je transgresse les limites d'une pure description formelle, mais je reste encore dans la région de représentations de sensqui sont familières et accessibles au spectateur sur la base de son intuition optique et de sa perception tactile et dynamique, bref, sur la base de sonexpérience existentielle immédiate.

Si, au contraire, je considère cet ensemble de couleurs claires comme « un C hrist qui s'élève dans les airs », jeprésuppose en outre quelque chose qui est culturellement acquis.

» C'est dire que la rencontre avec l'œuvre d'art n'a rien du coup de foudre que l'on veut yvoir d'ordinaire et que l'acte de fusion affective, de Einfühlung (empathie), qui fait le plaisir d'amour de l'art, suppose un acte de connaissance, une opération de déchiffrement, de décodage, qui implique la mise en œuvre d'un patrimoine cognitif, d'un code culturel.

Ce code incorporé que nous appelons culturefonctionne en fait comme un capital culturel parce que, étant inégalement distribué, il procure automatiquement des profits de distinction (cf.

Bourdieu).

III.

Être cultivé : une nécessité politique a.

C'est dans la Crise de la culture que Hannah Arendt entendra montrer la nécessité de repenser l'éducation en Amérique (cf.

« La crise de l'éducation »). En effet, l'enfant tend à être mis à l'écart du monde des adultes, et reste ainsi dans un monde régi par les enfants eux-mêmes.

A rendt critique cette manièred'infantiliser les individus.

De fait, il s'avère qu'en déresponsabilisant le sujet de tout, celui-ci en vient à ne plus penser que par l'intermédiaire d'autrui.L'individu se trouve pour ainsi dire assujetti à une volonté qu'il ne contrôle pas, qui ne lui appartient pas.

Il n'y a plus d'autonomie véritable, de réflexionpropre et engagée ; toute révolte devient pseudo-révolte (cf.

Julia Kristeva, La révolte intime ) ou pire encore, inexistante.

Dès lors, replacer l'individu en formation, l'enfant lui-même, dans un monde de responsabilité, dans un monde d'adultes, c'est briser cette fausse illusion d'un confinement politique, et luilaisser la possibilité de voir ce qui se passe, et d'agir selon ce que lui dicte sa nature, son caractère.

Kant avait lui-même repris à son compte cette sentence des Lumières « Sapere aude » (« Oses penser par toi-même ! »).

Il définit ainsi les Lumières comme tel : « Les Lumières, c'est la sortie del'homme hors de l'état de tutelle dont il est lui-même responsable » ( Réponse à la question : qu'est-ce que le Lumières ? ).

L'homme devra ainsi user de son entendement, avoir le courage de se défaire de la tutelle de l'entendement d'autrui.

Conclusion L'éducation, on l'a vu, est le moyen de former l'esprit, de le perfectionner, en vue d'une existence plus raisonnable et plus digne.

Se cultiver revienttoujours à s'éduquer ou être éduqué par un tiers.

On comprend qu'un sujet ne puisse se suffire à lui-même s'il veut percevoir le sens qui émerge de laculture d'une époque et d'un peuple donnés.

A insi, comprendre une œuvre d'art nécessite une formation préalable sur l'histoire de l'art, sur ses principauxcourants, etc.

Enfin, se cultiver, c'est devenir réfléchi, autonome, et être capable de penser le monde environnant, c'est en fin de compte participer à la vieculturelle qui nous a reçu depuis notre naissance.. »

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