L'éducation des filles au Moyen AgeLa phallocratie de nos ancêtres.
Publié le 17/05/2020
Extrait du document
«
1 / 2 L'éducation des filles au Moyen Age
La phallocratie de nos ancêtres ye_ xve siècle
L'éducation des filles au Moyen Age est
plus l'affaire de leur mère que celle de
l'école.
L'enseignement des maîtres ne leur est pas destiné.
La politique scolaire de Charlemagne n'a eu d'autre but que de constituer un clergé capable de for
mer le peuple et elle ne s'appliquait donc
qu'aux seuls garçons.
Plus tard, les uni
versités, institutions ecclésiastiques, ne recrutent que des élèves masculins,
même si ceux-ci ne se destinent pas tous
à la carrière cléricale.
Seules, les «petites
écoles», organisées dans le cadre parois
sial, sont mixtes: on y enseigne la lectu
re et des rudiments de grammaire latine.
Elles sont parfois confiées à des fem mes: à Paris, en 1380, il y a ainsi vingt
et une maîtresses d'école.
Mais de telles
écoles sont rares, leur enseignement
demeure rudimentaire, et
elles n'ont la
faveur ni de l'aristocratie, ni de la riche
bourgeoisie.
Les
filles riches fréquentent plutôt les couvents où des religieuses leur appren
nent l'écriture et, surtout, les bonnes
manières, et leur inculquent des habitu
des
de piété.
D'autres entrent dans
l'entourage d'une grande dame qui les initie à la vie de société et peut leur faire
acquérir un certain vernis culturel.
Sinon,
il faut avoir recours à un précep
teur, mais c'est là, semble-t-il, un cas
rare.
L'exemple le plus célèbre est celui
d'Héloïse qui demeure d'abord chez les moniales d'Argenteuil et que son oncle
confie ensuite à l'illustre Abélard.
En fait, on ne demande pas aux filles d'être instruites et les traités sur l'éduca
tion féminine insistent surtout sur des vertus
morales et domestiques: l'obéis
sance, la modestie, l'économie, que doit
couronner une
foi robuste mais simple;
ainsi, les femmes pourront élever digne
ment leurs enfants tout en demeurant
soumises
à leur mari.
Il est donc néces
saire de les éduquer, mais non de les ins
truire.
Cette conception misogyne, lar
gement héritée
de l'Antiquité, notam
ment par l'intermédiaire du poète Ovide, ne peut qu'être renforcée dans une
société dont l'élément dirigeant se com
pose d'une aristocratie militaire et d'un
clergé voué au célibat.
L'apparition
de l'amour courtois, à par
tir du xne siècle, puis une relative laïci
sation ne modifient pas beaucoup les conceptions traditionnelles.
C'est pour
quoi les femmes qui s'illustrent au
Moyen Age le peuvent grâce à leurs ver
tus ou à leur force de caractère, telle la
mère de Saint Louis, Blanche de Castil le.
En revanche, les chemins de la con
naissance leur demeurent fermés: c'est
ainsi qu'au
XIVe siècle la pratique de la
médecine leur est interdite à Paris.
Seule
la poésie en rend quelques-unes célè
bres, comme Marie
de France, au XIIe siècle, ou Christine de Pisan, au xve
siècle.
2 / 2.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- L'éducation des filles au Moyen AgeLa phallocratie de nos ancêtres.
- L'éducation des filles au Moyen Age:La phallocratie de nos ancêtres.
- Dans En lisant en écrivant (1980), Julien Gracq - s'adressant au critique littéraire - déclare : « Un livre qui m'a séduit est comme une femme qui me fait tomber sous le charme : au diable ses ancêtres, son lieu de naissance, son milieu, ses relations, son éducation, ses amies d'enfance ! Ce que j'attends seulement de votre entretien critique, c'est l'inflexion de voix juste qui me fera sentir que vous êtes amoureux, et amoureux de la même manière que moi : je n'ai besoin que de la co
- A la manière de Molière ou de Voltaire, imaginez un dialogue théâtral entre deux jeunes gens d'aujourd'hui sur l'éducation des filles ?
- L'éducation, moyen et enjeu des Lumières